Au terme de la 10ème session de la commission mixte du conseil défense et sécurité RDC – Zambie jeudi dernier à Lubumbashi (Haut-Katanga), les gouverneurs du Lualaba , Richard Muyej Mangez Mans, du Haut-Katanga, Jacques Kyabula Katwe et du Tanganyika, Zoé Kabila ont lancé un appel pathétique au gouvernement central congolais pour remettre de l’ordre au principal poste frontalier entre les deux pays. La prise de position des trois gouverneurs intervient alors que plusieurs organisations non gouvernementales des droits de l’homme dénoncent des cas de fraude massive qui ont pour théâtre ce poste frontalier. Elles déplorent notamment le phénomène dit «Bilanga» par lequel des resquilleurs font passer leurs cargaisons sans s’acquitter de la moindre taxe douanière due au Trésor grâce à diverses complicités dont celle d’un groupe de jeunes militants de l’UDPS, le parti présidentiel qui se sont permis de mettre en place un point de passage qu’ils contrôlent eux-mêmes.
«Nous sommes solidaires avec le gouverneur du Haut-Katanga au sujet de ce qui se passe à Kasumbalesa», ont déclaré à ce sujet Richard Muyej et Zoé Kabila. «Hier au cours d’une réunion avec le vice premier-ministre et ministre de l’Intérieur, nous lui avions demandé que le gouvernement central prenne en charge cette question ainsi que celle relative à la restauration de la paix, la sécurité et la cohabitation entre les communautés», a précisé pour sa part Richard Muyej vendredi après leur rencontre avec le gouverneur du Haut-Katanga, Jacques Kyabula Katwe à Lubumbashi.
La nouvelle ville de Kasumbalesa, principale porte de sortie de la RDC vers la Zambie fait face à plusieurs défis. Au delà des fraudes dénoncées par des organisations de défense des droits de l’homme, il s’y observe également une insécurité généralisée. C’est ce qui justifie l’appel du vivre ensemble entre les communautés lancé à l’occasion de cette rencontre par les trois gouverneurs de l’espace grand Katanga.
La commission mixte de défense et sécurité RDC-Zambie a demandé aux deux gouvernements de collaborer en échangeant les informations afin de lutter contre le terrorisme, la vente de la drogue et l’insécurité à la frontière.
JM