La situation économique en RDC est de plus en plus inquiétante avec la hausse du dollar vis-à-vis du franc congolais avec comme conséquence l’augmentation des prix des produits de première nécessité sur le marché. Face à un tel climat d’incertitude, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, gouverneur de la Banque centrale du Congo, s’est voulu rassurant dans le cadre de la sixième réunion ordinaire du comité de politique monétaire.
« Dans tous les cas, il faut noter que des épisodes d’instabilité ont toujours été provoqués par des déficits des finances publiques importants. Lesquels déficits alimentent l’expansion monétaire sans contrepartie du côté de la production des biens et services sur le marché. C’est une situation qui accroit la demande des biens et des services qui n’augmente pas. La liquidité augmente, mais les biens et services n’augmentent pas. Cela se traduit par la hausse des prix, la dépréciation monétaire», a t-il déclaré avant d’ajouter que « pour éviter cette situation, pour une économie qui ne produit pas ce qu’elle consomme, il faut une étroite coordination des politiques budgétaires et monétaires et surtout une discipline budgétaire pour mettre fin aux financements monétaires des déficits. C’est ce que nous faisons maintenant».
Le financement monétaire par la BCC a toujours était un point de préoccupation pour le gouvernement dans le cadre du programme de référence avec le Fonds Monétaire International (FMI).
Mais la situation économique est telle que plusieurs paramètres ne sont pas maitrisés.
« Vous avez l’activité économique qui se contracte. Le revenu national diminue et cela conduit à la réduction de la base de l’imposition fiscale», a expliqué le gouverneur de la BCC.
Cependant, les réformes structurelles promises à cet égard se font toujours attendre.
Hausse des prix des denrées de première nécessité
En même temps les prix des denrées alimentaires à Kinshasa ont pris l’ascenseur, rendant la situation des ménages encore plus compliquée en cette période d’état d’urgence sanitaire.
On note par exemple que le kilo de poisson salé qui se vendait à 13.000 FC (6,5 USD), se négocie actuellement à 15.500 FC (7,5 USD); le sac de sucre brun proposé il y a peu à 85.000 FC (42,5 USD), revient aujourd’hui à 90.000 FC (45 USD).
Cette flambée des prix est particulièrement observée pour les vivres frais (poulet, poisson chinchards) mais aussi le lait, la semoule de maïs, le riz, etc.
«Le kilo de Thomson est passé de 5.000 FC à 5.300; celui des bajoues de 5.000 FC à 5.500. Le poulet Wilky poids 12 qui coûtait 6.500 FC coûte maintenant 7.000; 1kg de poisson salé de 13.000 FC revient à à 15.500. La semaine passée, on achetait le sac de sucre de Kwilu Ngongo à 85.000 FC ou 88.000 FC. Depuis le week-end, cela est revenu à 90.000 FC. Le sucre de Morino qui coûtait 72.000, est vendu désormais à 92.000 FC», expliquent avec indignation des vendeurs dans des marchés et chambres froides.
Les consommateurs subissent ce contre-coup également et ne savent pas à quel saint se vouer. «Je ne gagne plus rien. Comment vais-je nourrir les enfants et payer le loyer?», s’interroge une dame qui exhorte les autorités à trouver une solution durable à cette situation de décote du franc congolais face à la devise américaine.
HO