Les manifestations anti-Malonda qui ont endeuillé Kinshasa et quelques provinces de la RDC suscitent des commentaires quant à l’avenir de la coalition au pouvoir CACH-FCC. A l’instar de bien d’autres politiciens, Lumeya Dhu Maleghi est d’avis que ni Tshisekedi, ni Kabila ne peuvent se passer de leur coalition.
L’élu de Kikwit qui s’exprimait ainsi dimanche dans une interview à la presse, a déclaré que l’actuel président et son prédécesseur n’ont pas d’autre alternative à la coalition. Pour le président du DDC, c’est une question de vie ou de mort politique pour les deux hommes d’Etat liés par un deal dont personne ne connaît le contenu. Lumeya reste convaincu qu’en dépit de l’hostilité affichée par Kabund et Kabuya, la coalition a de beaux jours devant elle.
Selon lui, le président de la République ne se risquerait pas de dissoudre l’Assemblée nationale. «Et si jamais, il ne gagnait pas la majorité en organisant d’autres élections législatives anticipées, que deviendrait-il?», s’est-il interrogé estimant qu’il vaut mieux vivre avec un démon qu’on connaît plutôt qu’avec un ange qu’on ne connaît pas.
Le député national dit reconnaître l’envergure politique du duo Kabund-Kabuya mais refuse de croire au déluge. Même s’ils sont devenus incontournables avec la disparition sur la scène politique de Vital Kamerhe, vis-à-vis du chef de l’État qu’ils défient maintenant après avoir réussi à mobiliser la rue.
Evoquant les récentes manifestations à l’initiative de l’UDPS à Kinshasa et dans quelques provinces contre le choix de Malonda comme futur président de la CENI, Lumeya relève que ces marches ont été organisées en violation de l’état d’urgence sanitaire, une des mesures du chef de l’État pour éviter la propagation de la Covid-19 ainsi que l’interdiction de rassemblement de plus de 20 personnes.
De plus, cette manifestation était interdite par le gouvernement qui a appelé ses organisateurs à entendre raison, mais Kabund et Kabuya ont fait fi de cette recommandation.
Pour l’élu de Kikwit, à travers la marche de l’UDPS, Kabund voulait prendre sa revanche après son éviction de la 1ère vice-présidence de l’Assemblée nationale, poste qu’il a perdu sans que le président de la République n’intervienne en sa faveur. Donc, une question de rapport des forces selon le député qui rappelle d’ailleurs qu’après la déchéance du président a.i. de l’UDPS de la chambre basse du parlement, le président de la République a proposé à ce poste une autre candidate, membre du même parti. Ce qui revient à dire, commente encore Lumeya, que cette manifestation était une réponse de Kabund à Fatshi, pour lui démontrer que c’est lui et l’UDPS qui contrôlent la rue en bravant son autorité.
Autrement dit, l’UDPS est actuellement sous les ordres du duo Kabund et Kabuya du fait, selon lui, qu’ils contrôlent la rue ainsi qu’ils l’ont montré par cette manifestation. En clair, pour ce député national Kabund et Kabuya ont voulu rappeler indirectement au président de la République le plan de Genève.
Lumeya croit savoir également que l’entérinement de Malonda a été discuté entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila au cours de leur dernière rencontre à N’sele, alors qu’en réalité, la plateforme du président de la République honoraire assure n’être immpliquée ni de loin, ni de près dans ce dossier qui relève exclusivement des seules confessions religieuses.
Quant à l’avenir de la coalition au pouvoir, Me Lumeya pense qu’elle passera par l’épreuve de feu, une étape obligée.
Pour Tshisekedi et Kabila, il n’y a pas une autre alternative à la coalition. «La survie politique du président Félix Tshisekedi est dans la coalition. A supposer qu’il arrivait par malheur à dissoudre l’Assemblée nationalee et qu’il n’a pas de majorité parlementaire. Que deviendra-t-il ? Pour sa survie politique, le président Tshisekedi a intérêt à collaborer. De toute façon, la coalition a des beaux jours devant elle en dépit de l’hostilité que manifestent Kabund et Kabuya», a-t-il conclu.
JM