En dépit des menaces et appels à manifester des groupuscules des congolais de la diaspora européenne dits «combattants » qui se permettent depuis plusieurs années de saboter les concerts des artistes congolais au nom d’une pseudo ‘’solidarité avec les victimes des massacres en RDC’’ ou par opposition au régime politique en place dans le pays,
le concert de Fally Ipupa a vécu vendredi 28 février à Paris dans la salle mythique de l’Accor hôtel Aréna (Ex Bercy). La prestation de Fally Ipupa en France marque le retour en force sur la scène européenne de la très appréciée musique congolaise après plus d’une décennie d’embargo qui lui avait été imposé par ces malfrats et qui ont fait perdre au vedettariat de la culture congolaise son éclat à l’international.
Fally Ipupa brave les « combattants »
C’est à des véritables scènes de guérilla urbaine que l’on a assisté en plein Paris au quartier de la gare de Lyon totalement assiégé par des manifestants qui n’ont pas hésité à brûler voitures, scooters, poubelles et à s’en prendre physiquement aux pompiers venus éteindre le feu. Fally Ipupa est l’étoile montante de la rumba congolaise. En une vingtaine d’années de carrière, l’artiste a sorti cinq albums solos et plusieurs autres aux côtés de groupes talentueux comme Quartier Latin International de Koffi Olomide. Youssoupha, Mokobé, Alpha Blondy ou encore Youssou N’Dour. Accusé par une bande d’excités congolais d’être proche de l’ex-président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila et de son successeur Félix Tshisekedi, sa venue en France suscitait déjà l’inquiétude des autorités françaises. Sept manifestations déclarées avaient été interdites et les premières interpellations ont débuté dès la mi-journée dans le secteur de Bercy. Plus que déterminé, Fally Ipupa qui balaie d’un revers de la main les arguments fantaisistes de ceux qui lui reprochent d’ignorer la situation à l’Est de la RDC, s’est prévalu de ses nombreuses œuvres caritatives dans le cadre de sa fondation contrairement aux combattants qui font inutilement du bruit pour rien. Après avoir offert plusieurs fois des vivres et non-vivres, des médicaments et matériels médicaux aux femmes victimes de viol à l’Est de la RDC, la star congolaise a prévu d’engager une partie des revenus de son concert pour soutenir une fois de plus les populations de l’Est et braver l’interdit de monter sur scène en Europe est un pari réussi pour l’artiste.
Combattants divisés
« Ça fait 30 ans que je suis ici à cause d’eux ! On les laisse se produire ici en France comme si de rien n’était. Nous sommes en colère car avec leur musique, ils sont en train de prendre tout un peuple de leur côté pendant qu’on égorge et viole femmes et enfants », s’indignait auprès de nos confrères de l’AFP un opposant, Willy Dendebe, révulsé par la tenue du concert. « C’est dommage, c’est un Congolais, on devrait tous être derrière lui. (…) On va mal parler de nous. Ils mettent les gens en danger et en plus ils vont sûrement annuler le concert » a regretté pour sa part Lwangi Bienvenu, un fan de Fally Ipupa venu exprès de Belgique qui contemplait le désordre depuis son hôtel proche de la Gare de Lyon. Pour Cosmas Kakenge « Ni Martin Fayulu, ni Honoré Ngbanda n’ont manifesté la même solidarité envers les populations de l’Est de notre pays qui subissent des atrocités que Fally Ipupa. Tout ce qu’ils savent c’est manipuler les Congolais de l’extérieur et les inciter à la violence. Qu’on laisse Fally Ipupa tranquille, c’est un ambassadeur de notre culture. Ces « combatanbas » comme les a si bien désigné le président Félix Tshisekedi ont interdit des concerts en Europe de plusieurs artistes congolais comme Ngiama Werrason, JB Mpiana, Héritier Watanabe, Ferré Gola… ont-ils obtenu pour autant un quelconque changement du sort de nos malheureux compatriotes du Grand Nord Kivu ? Non. C’est de la pure lâcheté ce que font ces Congolais. Nous avons obtenu l’alternance pacifique voulue au Congo et leur combat s’est vidé de toute sa substance. Le reste n’est que spectacle et manœuvres dilatoires pour justifier le renouvellement des papiers pour demandeurs d’asile »a renchéri notre interlocuteur.
Les français déplorent les dégâts causés par des « Combattants»
Des acteurs politiques français ont réagi diversement aux heurts qui ont émaillé le déroulement du concert de Fally Ipupa à Accor hôtels Arena. Marine Le Pen, présidente du « Rassemblement national » sur son compte Twitter a déploré que cette « racaille » ait empêché les pompiers d’éteindre l’incendie intentionnellement provoqué autour de la gare de Lyon. Le jour suivant sur France inter, elle s’est montrée plus virulente : « Il est temps que les membres de cette cellule terroriste qui ont opéré hier sur Paris et ses environs soient refoulés vers leur pays natal. Le malheur de la France c’est d’être une terre de la liberté excessive ». Après le concert de l’artiste Fally Ipupa, les environs de la gare de Lyon à Paris gardent des stigmates de la folie destructrice de ceux qui veulent faire de la France une base arrière de leur agitation. « C’est ce même peuple qui nous demande d’arrêter de nous ingérer dans la politique de leur pays qui vient pleurer dans les rues de Paris pour nous dire aidez-nous à boycotter un concert de musique ! Je conseille aux Congolais de faire comme les arabes, quand la situation politique de votre pays va mal, prenez votre engagement à retourner dans votre pays pour dénoncer les injustices et au besoin prenez les armes et allez combattre à l’Est de votre pays ». Christophe Castaner, ministre français de l’intérieur a condamné pour sa part les dégradations et violences commises dans le secteur de la gare de Lyon par des individus qui ont bravé l’interdiction de manifester avant de dire son soutien aux pompiers et au préfet de police de Paris dans les actions entreprises pour le rétablissement de l’ordre. Florian Philippot, ancien vice-président du front National trouve pour sa part que la France est victime des conflits communautaires importés. Il faut selon lui faire le ménage parmi les gens que la France a accueillis et qui ne la respectent pas. Quoi qu’on en dise, la star de la rumba congolaise Fally Ipupa a réussi son pari en jouant son concert à Bercy devant plus de 20 .000 personnes. La préfecture de police de Paris note plus 57 personnes verbalisées et 37 arrestations parmi les combattants fauteurs de troubles. Pour Vidiye Tshimanga, proche du président Félix Tshisekedi qui s’exprimait sur Twitter : « Fally a fait mille fois plus pour la RDC que tous les combantabas réunis. Lorsqu’un tel artiste se fait l’ambassadeur des martyrs de la nation, sa voix porte bien plus loin que ces buveurs invétérés. Ce soir la star devient super star. Bravo l’artiste. »
A.M