Les projections annualisées à fin juin 2017 indiquent que l’inflation atteindrait 57,1% à fin décembre 2017, loin de l’objectif de moyen terme du cadrage de la loi des finances de l’exercice en cours, rapportent les experts du ministère du Budget.
En effet, la variation moyenne du niveau général des prix a été contenue sur un plateau moyen d’au moins 0,6 % en 2017, alors qu’il était à 0,8% à la fin de l’année 2016. A l’instar du dernier trimestre de l’année 2016, la perturbation de la stabilité des prix intérieurs sur le marché des biens s’est poursuivie tout au long de l’année 2017 à la suite de la dépréciation de la monnaie nationale, induite notamment par l’insuffisance de l’offre de devises sur le marché des changes et les anticipations des agents économiques.
La persistance de la pression sur les prix observés sur le marché des biens et services au cours de l’année 2017 est due à deux raisons principales : la poursuite de la forte dépréciation du Franc congolais sur le marché de change et les effets d’anticipation dus aux incertitudes socio-politiques de fin d’année.
Le marché de change au courant du premier semestre de l’année 2017 a été caractérisé par une surchauffe due à une volatilité persistante du taux qui a frappé de plein fouet le cadre macroéconomique. Le cours indicatif du Franc congolais par rapport au dollar américain est passé de 1.215,6 FC à fin décembre 2016 à 1.507,8 FC à fin juin 2017, soit une dépréciation de 24,04 % consécutive essentiellement à une expansion de la liquidité et à des anticipations spéculatives, dans un contexte marqué par l’insuffisance de l’offre des devises.
Pour la fin de l’année 2017, le taux de change prévisionnel pourrait se situer à 1.692,8 CDF le dollar américain, si les mesures de riposte préconisées par le Gouvernement et la Banque Centrale pour stabiliser la monnaie nationale sont mises en œuvre. Pour contenir le rythme des dépréciations, l’autorité monétaire devrait : 1. Assurer la maitrise de la demande des devises en poursuivant notamment la procédure de transfert vers le compte général du Trésor, de tous les soldes créditeurs des comptes de l’Etat non liés aux projets spécifiques, logés auprès des banques commerciales, vers la Banque Centrale. 2. Améliorer l’offre des devises en renforçant le suivi des positions de change des banques pour les amener à vendre sur le marché lorsqu’elles sont créditrices et s’assurer du respect des délais et des montants de rapatriement des devises issues des opérations d’exportation. 3. Augmenter les recettes en lançant le système des Paiements et des Règlements et contribuer à l’amélioration de la gestion des opérations financières de l’Etat.
En 2016, le niveau des réserves de change s’est situé à 845,4 millions d’USD, représentant 3,7 semaines d’importation. A fin juin 2017, les réserves de change se sont établies à 709,3 millions de dollars américains, soit une couverture de 3,1 semaines d’importation des biens et services. A fin octobre 2017, les réserves ont été portées à 737,62 millions de dollars américains, correspondant à 3,24 semaines d’importations des biens et services. Les projections à fin 2017 laissent présager que les réserves internationales pourraient atteindre 777,35 millions de dollars US, représentant 3,4 semaines d’importation des biens et services, grâce aux entrées de devises provenant des recettes d’exportation des miniers et pétroliers.
ABIJA BENAJA