Le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), Corneille Nangaa Yobeluo, a animé une séance de travail, vendredi 27 octobre 2017, avec les membres de la Commission d’Intégrité et Médiation Electorales (CIME). Au menu des échanges qui ont eu lieu au siège de la CIME au quartier Mont Fleury dans la commune de Ngaliema, le renforcement des capacités de la CIME, l’état des lieux du processus électoral, la publication du calendrier électoral, la restitution de la mission du Président de la CENI à Strasbourg et l’audience accordée à l’Ambassadrice des Etats-Unis aux Nations Unies, Mme Nikki Haley. Selon une dépêche de la centrale électorale parvenue au Maximum, la rencontre de samedi dernier s’inscrivait dans le cadre des concertations permanentes entre la CENI et les parties prenantes au processus électoral en RD Congo, et particulièrement, dans le cadre de la forte attente exprimée autour de la publication du calendrier électoral. « Le Président de la CENI a tenu à échanger avec les Chefs des confessions religieuses membres de la CIME afin non seulement de faire le point sur les avancées du processus de l’identification et de l’enrôlement des électeurs qui va s’achever d’ici la fin du mois de janvier 2018 mais surtout recueillir les avis et considérations des Pères des Eglises installées au Congo en tant que leaders et principaux acteurs de la médiation en périodes pré-électorale, électorale et postélectorale », explique la dépêche.
Capacités de médiation
Les échanges entre le Président de la CENI et les Chefs des confessions religieuses ont notamment tourné sur les perspectives de renforcement des capacités des membres de la Commission d’Intégrité et Médiation Electorales en matière de médiation électorale et de paix en perspective de la tenue prochaine des élections. Les participants ont tous reconnu que cette compétition politique en perspective est déjà marquée par un climat de vive tension, de méfiance et des discours polémiques sur fond de l’attente de la publication du calendrier électoral. Corneille Nangaa a ainsi fait part à ses interlocuteurs des contacts initiés avec le Secrétaire exécutif adjoint de la Conférence des Eglises de Toute l’Afrique (CETA), le Dr. Bright Mawudor, pour permettre aux membres de la CIME de se rendre notamment au Ghana ou tout autre pays où les médiateurs électoraux issus des confessions religieuses ont pu contribuer à calmer les tensions et à apporter un message d’apaisement, d’unité et de saine compétition en faveur de la tenue des élections également apaisées.
La loi électorale
Tout en saluant l’implication active de la CIME dans la réussite du processus électoral en cours depuis sa création, le président de la CENI a souhaité que les Représentants des Confessions religieuses accentuent les contacts directs et indirects, multiplient des messages de sensibilisation et surtout plaident auprès des différentes parties prenantes au processus électoral, particulièrement le Gouvernement et le Parlement, en vue de l’adoption rapide de la Loi électorale. Le plaidoyer de la CIME devrait également s’orienter vers les partenaires internationaux dans le sens de la concrétisation des appuis financiers, techniques et logistiques à la Commission Electorale Nationale Indépendante pour la tenue des élections dans un délai raisonnable.
L’appel à la sensibilisation par la CIME est également attendu en direction de la population, des acteurs politiques et de la Société civile locale en perspective de la publication du calendrier électoral. C’est dans ce sens que les participants à ce cadre de concertation ont appelé tout un chacun au sens de responsabilité en vue de préserver le climat de paix.
La mission à Strasbourg et la rencontre avec Nikki Haley
Corneille Nangaa a profité de ce cadre d’échange de samedi dernier pour faire le point de l’état d’avancement du processus électoral. Les données actuelles indiquent un enrôlement de 43 millions d’électeurs. La fin de ces opérations de révision du fichier électoral dans les provinces du Kasaï, Kasaï Central et les territoires de Kamiji et Luilu dans la province de Lomami interviendra en janvier 2017. Ensuite suivront les activités du chemin critique devant conduire au jour des scrutins tant attendu.
Cette rencontre a permis au Président de la CENI de faire une restitution de sa dernière mission électorale qui l’a amené à rencontrer les Eurodéputés à Strasbourg en France. Le Numéro 1 de l’organe en charge des élections y a évoqué les contraintes qui enserrent le processus électoral actuel et qui remettent en question la projection de l’Accord politique de la Saint Sylvestre de voir les élections s’organiser en décembre 2017. Corneille Nangaa a assuré y avoir surtout transmis un message technique et de vérité afin de dissiper un certain nombre de malentendus autour du processus électoral. La présentation des avantages de l’utilisation de la machine à voter, un plaidoyer en faveur d’un soutien effectif à la mission de la CENI, un appel au maintien des concertations directes entre les partenaires et la CENI ont également été transmis aux hôtes du Président de la CENI.
Pour continuer à s’inscrire dans l’actualité, le Président de la CENI a résumé le contenu des échanges constructifs que le Bureau de la CENI a eu avec la délégation américaine conduite par l’Ambassadrice de ce pays aux Nations Unies, Madame Nikki Haley. Tout en insistant sur l’indépendance de la CENI vis-à-vis de toutes les autres institutions et même des pays partenaires, le Président de la CENI a souligné la forte attente de son institution pour un soutien effectif des partenaires extérieurs.
Renouvelant son attachement en faveur de la paix sociale et à des élections libres, justes, démocratiques, la CIME s’est engagée à poursuivre sa mission au bénéfice de la nation congolaise toute entière. La CIME a invité la CENI à publier un calendrier électoral réaliste et à communiquer à suffisance sur les délais de 504 jours qu’elle souhaite avoir pour organiser les scrutins.
Fustigeant au passage les prises de position politique nationale et internationale de nature à surchauffer l’opinion, les participants à ce cadre de concertation ont invité les acteurs politiques, les médias et la société civile à plus de sens de responsabilité.
H. OTSHUMBA