Les recettes réellement budgétisées de l’Etat, dans le secteur de l’or, proviennent essentiellement des activités des orpailleurs. Mais, en dépit de la ruée observée à Shabunda, à Mambasa, etc., la DGDA n’espère gagner que 100 petits millions de FC (100.848.784 FC) de droits de sortie de l’or artisanal, contre 4,100 milliards de FC pour le diamant artisanal.
Selon le CEEC, Centre d’évaluation, d’expertise et de certification des matières précieuses et semi précieuses, la production d’or artisanal est estimée, cette année, à 65.623, 14 Kgs. En 2015, alors que la douane tablait sur plus de 5 milliards de FC, elle n’a perçu que 46,8 millions, soit environ 50.000 dollars. Alors que, selon les statistiques du CEEC, les exploitants artisanaux ont produit 444.038 Kgs d’or.
En 2016, malgré l’embellie des cours, d’une production officielle de 63.404 kgs d’or, la Direction générale des douanes et accises n’a perçu que 25.4 millions de FC sur des prévisions de 78,1 millions de FC. Au Premier trimestre 2017, sous Samy Badibanga, la douane s’est, une fois encore, contentée du menu fretin, 6.7 millions de FC sur des assignations de 19 millions de FC.
A fin 2016, la RD Congo comptait officiellement 36 comptoirs d’achat et de vente du métal jaune. Mais, selon des sources bien renseignées au ministère des Mines, une bonne vingtaine des comptoirs opéreraient dans le noir. Et selon les projections du Fonds monétaire international, FMI, du début du second trimestre 2017, le cours de l’or pourrait, en effet, atteindre 1.272,4USD à fin décembre 2017. Le Fonds monétaire s’est, en effet, basé sur le cours moyen mensuel enregistré à fin mars 2017 situés à 1.231,15USD l’once contre 1.151,47USD à fin décembre 2016, pour établir le cours du métal jaune à 1.272,4USD dans les cinq prochains mois.
La grande société d’Etat du secteur aurifère, la SOKIMO, n’est plus, hélas, que l’ombre de sa gloriole d’antan. Elle ne contribue plus au budget de l’Etat depuis des lustres. Et selon des sources à la DGDA, d’autres entreprises de grande taille produisent de l’or mais dont la traçabilité pour ce qui est de l’exportation, pose problème. Il s’agit notamment de la SOMINKI, Société minière du Kivu, de KIMIN, Kivu Mining, ou encore de BANRO.
D’après une note de la Direction générale des douanes et accises transmise aux ministères des Finances et du Budget, la régie financière dit ne s’intéresser qu’à l’«exportation de l’or exploité de manière artisanale par les producteurs économiques autres que la SOMINKI, KIMIN, etc., ». Kibali Gold mine publie, par contre, tous les trois mois, le volume de sa production et le montant des frais versés à l’Etat. Des chiffres qui ne concordent pas avec ceux rendus publics à fin exercice, par les régies financières, la BCC ou le secrétariat exécutif de l’ITIE, Initiative sur la transparence dans les industries extractives.
POLD LEVI