Comme le président Xi Jinping l’an dernier, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a enjambé l’étape de Kinshasa durant son séjour sur le continent. Dans la région, Wang Ji est passé à Dar-es-Salaam (Tanzanie), Lusaka (Zambie), Brazzaville, au Congo d’en face. Pourtant, le contrat sin-rd congolais (6,5 milliards USd) totalise 10 ans cette année.
Ce n’est un secret pour personne : le financement des projets repris dans ce contrat pose problème à ce jour, la banque chinoise EXIMBA BANK ayant manifesté sa ferme volonté de s’en désengager. Même l’Assemblée nationale qui avait levé l’option, d’auditer annuellement l’exécution dudit contrat, s’en est désintéressée. Alors que les infrastructures routières construites sinon réhabilitées par CREC ou Sinhohydro sont retombées à la queue leu leu en lambeaux.
«La tournée en Afrique est devenue une tradition diplomatique précieuse pour la Chine…les relations avec les pays en développement dont les Etats africains sont la base de la diplomatie chinoise », a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Geng Shuang. La chine détient par devers elle un ambitieux projet défini sur 10 plans majeurs pour sa coopération en Afrique. Ce projet est financièrement soutenu par une enveloppe de 60 milliards de dollars. Selon nos sources, aucun projet ne porte sur la R-dC. Il en irait de même pour l’Inde, qui projette des investisseurs lourds sur le continent. Mais pas en RDC. L’Inde s’est en effet déjà engagée, au cours de ce mois de janvier, à injecter plus de 622 millions de dollars en Afrique sous forme d’aide publique et d’investissements privés.
La Zambie voisine de la RDC attend, par exemple, un investissement de 286 millions de dollars pour désengorger la ville de Lusaka, avec à la clé la création de 10.000 emplois directs. Déjà en janvier 2017, le groupe Exim Bank of India avait décidé d’accorder un prêt de 87 millions de dollars pour l’amélioration du transport urbain dans la ville d’Abidjan. Le gouvernement de New-Delhi s’est aussi officiellement engagé à financer le secteur agricole du Kenya avec 100 millions de dollars. Nairobi bénéficiera également d’un investissement de 100 à 150 millions de dollars de la firme Aaviskaar En RDC, les constructions de deux barrages, Kakokobola dans l’ex-Bandundu et Katende dans le pays Kasaï, ont été marquées voilà plusieurs mois par un arrêt faute des financements additionnels que la RDC espère toujours du gouvernement indien. La Chine et l’Inde se livrent une guerre d’influence sur le continent à coup des centaines des milliers des dollars. Mais d’où vient que ces deux puissances mondiales économiques et technologiques tournent le dos à la RDC ? Nous y reviendrons.
NADINE KINGOMBE