Le gouverneur de la ville-province de Kinshasa, André Kimbuta Yango, est attendu au parlement provincial mardi 20 décembre 2016 pour y présenter le budget de la capitale rd congolaise pour l’année 2017. Une prestation qui a souffert de la disponibilité de la salle qui doit accueillir les élus kinois et leur hôte. Depuis plusieurs jours, l’assemblée provinciale ne parvient pas à dénicher le lieu idéal, à louer, pour y remplir ses obligations. Jusqu’au moment où Le Maximum mettait sous presse, la salle qui accueillera la plénière de l’assemblée provinciale aux fins d’entendre le gouverville n’était pas encore connue. Même si des sources crédibles à l’Hôtel de Ville rapporte que Kimbuta propose à ses hôtes un budget chiffré à 404.323.814.854 FC, soit à peu près 466 millions USD. C’est moins que le dernier budget qui s’est chiffré à 466.009.297.474 FC, « mais que voulez-vous ? à l’impossible nul n’est tenu », se défend-on ici.
Car, dans son budget, Kimbuta et ses hommes sont comme obligés de reprendre des montants, énormes, dont ils ne connaissent pas la destination réelle. Puisqu’ils ne les voient simplement pas. Un mystère qui se rattache au nom et à la gouvernance particulière d’un homme, le désormais ancien premier ministre Augustin Matata Ponyo.
A elles seules, les rémunérations des services transférés représentent près de 200 millions USD mis sur les comptes de Kimbuta Yango, qui n’en a jamais senti la moindre odeur. Des sources Maximum à l’Hôtel de Ville s’en plaignent, sous un sourire amer. La Cour des comptes aussi, qui a plus que flairé l’anomalie et la stigmatise.
Selon le « Rapport général sur le contrôle de l’exécution de l’Edit budgétaire n° 001/2015 du 13 janvier 2015 en vue de la reddition des comptes du budget de la ville de Kinshasa pour l’exercice 2015 », qui date de novembre 2016, le gouvernement central est sensé avoir réalisé un certain nombre d’investissements, d’autorité, pour le compte de la ville de Kinshasa. Parmi ces projets, 7 relatifs au réaménagement de vingt-quatre communes de Kinshasa (5.987.035.000,00 FC prévus, dont 12.698.958.744,99 paiements) ; à la construction de l’école Pululu à Selembao (1.210.957.277,00 prévus pour 5.860.957.277,00 paiements) ; la construction de l’avenue Kulumba à Limete (6.221.096.091,00 prévus pour 465.000.000,00 paiements) ; la construction de la digue Nganu à Kingabwa (374.619.000,00 prévus contre 7.539.669.200,47 paiements) ; l’achat de véhicules City-Train (256.800.000,00 prévus contre 854.803.550,15 paiements) ; fournitures et pose couverture métallique et tribune du Stade Tata Raphaël (3.381.529.130,00 prévus contre 279.000.000,00 FC de paiements : la réhabilitation des bâtiments pour les services urbains (1.612.140.988,00 prévus contre 1.568.444.702,40 paiements). Qui représentent la bagatelle somme totale de 29.257.833.475,01 FC que le gouvernement central aurait utilisé au nom de la ville-province. Aurait utilisé ? Parce qu’à l’Hôtel de Ville de Kinshasa, peu on entendu parler de l’usage fait de ce pactole.
Interrogé par les enquêteurs de la Cour des comptes, l’Hôtel de Ville a eu cette réponse laconique : « … les opérations entourant ces projets ont été exécutées unilatéralement par le Pouvoir Central en 2015 sans que les pièces justificatives ou soubassements ne soient versées à la Ville ». Mais lorsqu’on les interroge sur la question, les hommes de Kimbuta sont assez diserts : non seulement ils n’ont jamais été tenus au courant de ces dépenses mis sur leur dos, mais en plus, en bons kinois ils savent. Ils savent qu’à Kingabwa, le quartier Ndanu menace d’être noyé sous les eaux de la rivière Ndjili parce que de digue, il n’en a jamais été construit. Ils savent aussi que la fameuse école Pululu, à Selembao, est à peine construite, et qu’au stade Tata Raphaël, peu ont aperçu la couverture métallique posée sur la tribune …
Impondérables habituels, qui n’empêcheront guère Kimbuta Yango de présenter son budget aux députés provinciaux, même truffé de montants dont il ne connaît rien de la destination définitive. Des plus amples détails dans nos prochaines éditions.
J.N.