La République Démocratique du Congo (RDC), se veut plus écolo que jamais. Elle a prévu, dans son budget 2016, des crédits de l’ordre de 283.926.945 FC soit environ 305.000 dollars pour la protection de l’environnement. C’est plus de 10 fois plus qu’en 2015 lorsque le gouvernement Matata se limitait juste à 23.554.000 FC, soit un peu plus de 25.000 dollars.
Certes, la Loi n°11/009 du 9 juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l’environnement, appelée communément code de l’environnement, promulguée il y a peu par le Chef de l’Etat repose essentiellement sur le principe « Qui pollue, paie ».
C’est ainsi que le pétrolier producteur PERENCO et consorts est bien souvent contraint de déshuiler telle ou telle rivière dans le Bas-fleuve, au Kongo Central ou des minings, dans l’ex-Katanga, sont sommés de verser une certaine somme aux communautés dont les champs sinon les cours d’eau ont été pollués du fait des activités minières.
Il en est de même dans le secteur forestier, où qui coupe au-delà de la quantité ou des limites convenues doit reboiser.
Plutôt 3 milliards de dollars.
Pour autant, des experts s’accordent sur la modicité des crédits accordés à la protection de l’environnement. « Rien que dans la capitale, il se pose un problème de curage des cours d’eau, des rivières…Il y a la pollution de l’air car trop de véhicules, trop d’immeubles construits en tour de Babel… l’évacuation à temps utile des décharges publiques. Le gouvernement n’a pas été en mesure de prendre la relève du PARAU dans moins de 10 communes de la capitale », fait savoir l’environnementaliste Jean-Jacques Kanshama. Pour lui, il faudrait au bas mot, un budget de 3 milliards de dollars l’an pour la protection de l’environnement en RDC.
Et pourtant, il sied de rappeler l’enveloppe de 300 milles dollars accordée par l’Etat au service de la protection de l’environnement inclut également les services vétérinaires.
Ce n’est un secret pour personne, le curage des cours d’eau est en réalité abandonné aux associations caritatives et autres ONG ou agences de coopération. Des experts font remarquer que l’implantation des unités de fabrication des matériaux de construction en pleine capitale est pour beaucoup dans la pollution atmosphérique à Kinshasa.
Il ne faut plus nécessairement être expert environnementaliste pour constater les dégâts causés à l’environnement par la société SGI dans le quartier de Kingabwa résidentiel où elle s’est établie. La panache des poussières qui montent au ciel et retombent sur des habitations, le spectacle désolant, au quotidien, des passants, sur l’avenue Kingabwa, contraints de se boucher bouches et narines pour ne pas avoir plein la gorge des caillasses pulvérisées devraient attirer l’attention des pouvoirs publics.
Le cas de Carrigrès qui bombarde caillasses et poussières n’intéresse plus personne.
Silence, on pollue !
Les pouvoirs publics ne semblent guère porter un intérêt soutenu sur des questions environnementales impliquant des étrangers, particulièrement, Libanais et Indo-pakistanais qui jouiraient d’une certaine protection sinon d’un sauf-conduit…à travers les rouages et méandres du pouvoir. L’on se rappelle les déconvenues qu’ont connues les députés de la Majorité, le national Francis Kalombo et le provincial Gérard Mulumba au sein de leur –ancien- parti PPRD suite à leur intervention dans une affaire de pollution de l’atmosphère par une savonnerie des Libanais Zeidan dans la commune de Lingwala.
L’affaire fut classée, on ne sait trop comment, au grand dam des riverains et autres activistes de l’environnement qui espéraient la manifestation de la vérité. Pourtant, toute personne a le droit d’accéder aux informations disponibles, complètes et exactes relatives à l’environnement, y compris celles relatives aux substances et activités dangereuses et les mesures prises pour leur prévention, traitement et élimination. Il s’agit également de l’état des éléments de l’environnement, tels que l’air et l’atmosphère, l’eau, le sol, les terres, les paysages et les sites naturels, les ressources halieutiques, la diversité biologique, et ses composantes, y compris les organismes génétiquement modifiés et l’interaction entre ces éléments.
La nouvelle loi sur l’environnement non encore promulguée fait obligation aux pouvoirs publics de rendre publics décisions, activités et facteurs tels que les substances et déchets, l’énergie, le bruit, les rayonnements, les émissions, les déversements et autres rejets ainsi que des accords relatifs à l’environnement, des politiques, programmes, plans et lois qui ont ou qui risquent d’avoir des incidences sur l’air, l’eau, le sol, l’environnement en général. L’état de santé de l’homme, sa sécurité et ses conditions de vie, les constructions et le patrimoine naturel et culturel, dans la mesure où ils sont ou risquent d’être altérés par l’état des éléments de l’environnement ou par l’intermédiaire de ces éléments, doivent également être connus des administrés. Hélas.
Bien des constructions, des immeubles champignonnent ça et là dans la capitale ainsi que dans de grandes agglomérations dans l’arrière-pays sans que les pouvoirs publics ne se soucient des conditions de vie idéales devant être, au préalable, préservées. Ça n‘est un secret pour personne, en R-dC, bien souvent, les droits des affaires priment, marchent sur les droits de l’homme.
POLD LEVI