La fronde du G7 au sein de la Majorité Présidentielle n’a pas fini de produire ses dégâts collatéraux. A l’Assemblée Nationale, le nombre et l’identité des groupes parlementaires et de leurs membres donne le tournis.
Si les fondateurs du G7 ont bel et bien quitté la famille politique joséphite et, en principe, rejoint les rangs de l’opposition parlementaire, il ne s’en pose moins un sérieux problème d’identification qui est apparu à la plénière du lundi dernier. Les partants, qui ne peuvent plus prendre la parole à l’hémicycle au nom de la majorité présidentielle, ne peuvent pas encore, non plus, prester pour le compte de l’opposition parlementaire.
Le bureau de la chambre basse du parlement fait donc face à un bicéphalisme embêtant. Des plusieurs correspondances transmises par les frondeurs aussi bien que ceux qui sont restés fidèles à la MP l’attestent. Tout se passe comme là où existant un groupe parlementaire Unafec, s’ajoute comme un autre Unafec bis.
Pour y voir plus nettement, Aubin Minaku a mis sur pied une commission chargée d’identifier les groupes parlementaires en présence à l’Assemblée Nationale. En attendant, le speaker de la chambre basse du parlement use de prudente sagesse. A la plénière du lundi 26 octobre consacrée au débat général sur le projet de loi des finances 2016, il a préféré accorder la parole aux députés du G7, contre la volonté de ceux de la MP. Qui estimaient que ne faisant plus partie de leurs groupes parlementaires, ils ne pouvaient obtenir la parole au nom de leurs groupes parlementaires. Une motion d’ordre d’un élu de Bukavu, Bulambu Kilosho, a révélé la délicatesse du dossier qui brûlait entre les mains du président PPRD de la chambre basse du parlement. Prenant la parole au nom du groupe parlementaire ARD (MP), qui compte la bagatelle de 26 élus, l’honorable Bulambo a résolument contesté le fait qu’un député membre des partis frondeurs prenne la parole au nom de l’ARD et donc de la MP.
Conciliant, Aubin Minaku a préféré débouter un des siens : « par respect de la liberté d’expression consacrée, tous les députés nationaux qui s’étant fait inscrire doivent intervenir ».
Didier Okende Wetshi