Plus de barres de fer, plus de ciment, plus de bière from Lufu jusqu’au moins février 2018. Les décisions du ministre du Commerce extérieur, Jean-Lucien Bussa interdisent aussi l’exportation de la mitraille rd congolaise.
Pour J.L. Bussa, il faut préserver les industries locales de la concurrence des produits provenant en masse des pays voisins, particulièrement by Lufu, même si le poste frontalier à la lisière de la province du Kongo central et de la République d’Angola n’a pas été nommément cité dans le chapelet d’arrêtés du ministre du Commerce extérieur. Jean-Lucien Bussa soutient que les entreprises locales, les fonderies notamment, dont les mitrailles sont les principaux in-puts, paient leurs obligations fiscales à l’Etat qui se trouve ainsi dans l’obligation de les protéger.
Il sied cependant de rappeler que Folement, une fonderie du groupe Ledya, qui fournit plus de 30% des matériaux de construction en fer consommés en RD Congo, bénéficie d’une exonération fiscale. En 2015, les exportations de mitrailles avaient rapporté 187,6 millions de FC (187.916.695FC) alors que les assignations se chiffraient à moins de 85 millions de FC (84. 425.350FC). En 2016, les revenus des exportations des carcasses d’autos et de différents objets usés en acier enregistrent un taux de réalisation de 162,52% soit 158.188.392FC collectées, sur des attentes de 97,3 millions de FC (97.337.242FC). Pour l’ensemble de l’exercice 2017, l’Etat escomptait gagner au bas mot 312 millions de FC (312.253.938FC), autour de 300.000 dollars, sur les exportations des mitrailles. Il doit y renoncer en raison des arrêtés JLB.
Par ailleurs, dans un rapport sur les recettes des régies financières au cours de l’exercice 2016, il est établi que «la non- réhabilitation du pont Malanga (Angola) situé à 250 mètres de la frontière de Lufu, écroulé depuis le 17 décembre2015, a entraîné un manque à gagner fiscal de 6,96 milliards de FC». Lufu, ce n’est donc pas forcément ce que signifie le mot à la racine bantu, « la mort » … de l’économie locale.
D’ailleurs, la DGDA espère de substantiels revenus sur les droits d’accises perçus à l’importation sur l’alcool, les boissons alcooliques et celles alcoolisées pour l’exercice 2017. La douane a quintuplé les prévisions des droits d’accises sur les bières et alcools importés par rapport à leur niveau de 2014. Et, depuis trois ans, les recettes ont toujours été largement au-dessus de 90% des projections.
En 2014, sur des prévisions de 2,2 milliards de FC (2 244 787 000 FC), quelque 2.045.086.540 FC ont été perçus par la DGDA, soit un taux de réalisation de 91,1%. En 2015, les boissons alcoolisées importées ont rapporté plus de 3 milliards de FC à l’ex-OFIDA sur des prévisions de 2.361.605.288 FC, soit un taux de réalisation de 127,9 %. En 2016, alors que les prévisions étaient de 1.684.297.999 FC, plus de 7 milliards de FC (7.367.732. 894 FC) sont tombés dans la bourse de la Direction générale de douane et accises, soit un taux de perception de 437,4 %. La bière importée devrait davantage couler à flots en République Démocratique du Congo, au point que la douane escompte en tirer plus de 11 milliards de FC, plus précisément 11. 203. 076.702 FC. Contre plus de 8 milliards de FC (8 114 162 549 FC) pour les alcools et les boissons alcooliques. Sommation faite, la Direction générale de douane et accises devrait gagner autour de 20 milliards de FC sur les alcools, les bières et les boissons alcooliques importées. Par ces temps de vaches maigres, où l’Etat doit faire face à différentes charges sociales (médecins, enseignants…), sans oublier le coût des élections, il serait mal avisé de faire l’économie d’une évaluation de l’impact de ces mesures du ministère du Commerce extérieur sur le budget de l’Etat. Le Gouvernement a décidé de s’y atteler mardi 5 septembre.
POLD LEVI MAWEJA