Voilà huit ans, la firme française Areva, numéro 1 mondial du nucléaire civil, refuse, autant que le gouvernement rd-congolais par ailleurs, de rendre public le fameux contrat. Selon Rfi.fr, «aussi bien du côté d’Areva que du ministère des Mines congolais, on en dit très peu sur cette rencontre entre le négociateur d’Areva, le Burkinabè Zéphirin Diabré et le ministre des Mines, Martin Kabwelulu. En 2009, la patronne d’Areva, Anne Lauvergeon, était présente lors de la visite de Nicolas Sarkozy à Kinshasa. Elle avait alors décroché un premier contrat d’exploration…dans le sud de la Rdc».
D’après Le Figaro, Anne Lauvergeon, présidente du directoire du groupe nucléaire, a signé le 26 mars 2009 un accord avec Martin Kabwelulu, ministre des Mines de RD Congo, pour la recherche et l’exploitation de gisements d’uranium dans le pays. Areva s’est réjoui de la signature de ce «partenariat gagnant-gagnant de valorisation des ressources minières du pays», dans un communiqué, d’autant que «la République Démocratique du Congo, par sa surface et son profil géologique, est détentrice d’un potentiel uranifère significatif», précise le groupe.
Areva a mené quelques opérations d’exploration dans la région dans les années 1980, mais le groupe n’a jamais exploité de mine dans le pays. Il y est néanmoins présent via sa filiale Areva T&D, pour la distribution d’électricité et la rénovation du système électrique du pays. Dans ce cadre, une ligne à haute tension est en cours de construction. Areva ne dispose d’aucune usine sur place, mais il opère avec la société congolaise Africa Energy Intelligence. Près de dix ans après, Cren-K (le Centre Nucléaire de Kinsshasa) ne voit toujours rien venir de concret. Et veut reprendre l’initiative
Le Centre régional d’études nucléaires de Kinshasa (Cren-K) a, en effet, derechef, réitéré son offre au gouvernement de se lancer dans l’exploitation de l’électronucléaire. Qui, selon Cren-K, devrait contribuer à l’électrification de la RD Cong dont le taux de couverture énergétique n’excède guère les 9 %. Mieux que l’hydroélectricité, l’électronucléaire a l’avantage de respecter l’environnement. Et il est une source de considérables revenus.
Seul le chef de l’Etat…
La question de l‘uranium, convient-il de le dire aussi, demeure ultrasensible en RD Congo, c’est comme un sujet tabou. Même le Code minier en vigueur demeure évasif sur ce minerais … « explosif ». Le Code minier organise, en effet, un régime juridique particulier concernant des substances dites réservées, celles pour lesquelles la sécurité des populations nationales ou internationales exige qu’elles soient déclarées « substances réservées » par le Chef de l’Etat… selon les conditions qu’il (Chef de l’Etat) déterminera. D’ores et déjà, l’uranium, le thorium et les minerais radioactifs sont placés sous le régime des substances réservées.
La RD Congo n’est pas l’Iran, mais le niveau atteint par le pays en matière de recherche nucléaire autant que ses potentialités en minerais radioactifs sont dans les viseurs de la communauté internationale. ENERGIE ATOMIQUELe 21 décembre 2011, Washington et Kinshasa ont convenu du contrôle, avant exportation, des minerais rd-congolais, du Katanga particulièrement, en vue d’en détecter la présence et surtout la teneur en substances radioactives. Pour les Etats-Unis, la préoccupation est de neutraliser tout circuit de trafic illicite d’uranium et d’autres minerais radioactifs.
Les Etats-Unis ignorent l’Occ.
Pour ce faire, le gouvernement des Etats-Unis a imposé que ce soit le Cgea, Commissariat général à l’énergie atomique, en lieu et place de l’Occ, Office congolais de contrôle, qui supervise le contrôle des minerais susceptibles de contenir des substances radioactives avant leur exportation. Des minings qui se comptent par centaines dans le copperbelt rd-congolais ont toujours, apprend-on, fait de la résistance face à l’obligation de se soumettre à un contrôle préalable du Commissariat général à l’énergie atomique (Cgea), avant toute exportation. Mais ce n’est plus un secret pour personne, les principaux minerais extraits du sous-sol katangais, particulièrement le cuivre et le cobalt, renferment quantité substances dont certaines peuvent être radioactives, particulièrement l’uranium.
D’ailleurs, l’option d’implanter un centre de contrôle pilote dans la province du Katanga, se justifie, a-t-on fait comprendre au ministère de la Recherche scientifique, par la présence avérée des gisements d’uranium dans cette province partant de l’existence et de l’exploitation de la mine désaffectée (et officiellement fermée) de Shinkolobwe et la structure minéralogique des minerais extraits du sous-sol du Katanga.
POLD LEVI