Les partis et regroupements politiques membres du Pacte pour Un Congo Retrouvé (PCR), créé au sein de l’Union sacrée de la nation, ont évoqué lundi 3 juin l’installation du bureau définitif de l’Assemblée nationale et la publication du gouvernement Suminwa, le premier du second quinquennat de Félix Tshisekedi. Au cours de cette rencontre, certains élus et formations politiques ont dénoncé le déséquilibre dans la composition de la nouvelle équipe gouvernementale marquée par la surreprésentation de certaines provinces et l’exclusion de quelques autres.
Après en avoir débattu, les membres de cette grande plateforme de l’Union sacrée de la nation ont décidé qu’au regard des nombreux défis, notamment sécuritaires et économiques auxquels fait face le pays, le moment ne se prêtait pas aux chicanes politiques. «Le PCR trouve urgent de procéder à l’investiture du gouvernement afin de lui permettre de trouver des réponses aux problèmes soulevés par la population, prie instamment le Bureau de l’Assemblée Nationale de convoquer la plénière consacrée aux débats sur le programme du gouvernement afin de recevoir les contributions des élus légitimes du peuple congolais. Tout en comprenant les observations des uns et des autres, le PCR demande à ses membres et à ses partenaires politiques de mettre l’intérêt supérieur de la Nation au cœur de leurs préoccupations», martèle ce courant politique.
La déclaration est signée par les représentants des regroupements politiques AA/UNC de Vital Kamerhe, PEP-AAAP de Tony Kanku Shiku, A/B50 de Julien Paluku et CODE de Jean Lucien Busa.
La publication du gouvernement Suminwa intervient cinq mois après l’investiture du président Félix Tshisekedi et deux mois après la nomination de la nouvelle première ministre Judith Suminwa. Ce gouvernement de 54 membres est le fruit de la coalition majoritaire à l’Assemblée nationale, à savoir l’Union sacrée de la nation, famille politique qui a accompagné Félix Tshisekedi lors des élections générales de décembre 2023.
Parmi les 54 membres, il y a 30 nouvelles figures dont 15 ministres du précédent gouvernement reconduits à leurs postes et 9 autres affectés dans d’autres portefeuilles. Dans les prochains jours, le gouvernement Suminwa se présentera à l’Assemblée nationale pour l’approbation de son programme d’actions et son investiture subséquente.
Groupes parlementaires PEP-AAAP consultés
Le président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe se démène pour permettre l’investiture de ce nouveau gouvernement. Au cours d’une réunion avec les députés des groupes parlementaires de la plateforme PEP-AAAP, il semble avoir réussi à apaiser les tensions et à déminer le terrain à cet égard.
Mardi 4 juin, les groupes parlementaires AAAP-CODE et AE-AUN-AMSC-PALU, regroupant une quarantaine de députés nationaux conduits par leurs présidents respectifs Steve Mbikayi et Lambert Mende ont été reçus par lui. Ils ont exprimé leur mécontentement concernant la formation du nouveau gouvernement, soulignant que leur poids politique ainsi que les propositions de leurs regroupements respectifs n’avaient pas été pris en compte.
Toutefois, malgré leur frustration, les députés de la PEP-AAAP ont exprimé leur soutien à l’investiture du gouvernement Suminwa, reconnaissant l’importance de ne pas retarder la mise en place de l’exécutif. Ils ont insisté sur la nécessité de réparer ce qu’ils considèrent comme une injustice dans un futur proche.
Vital Kamerhe qu’assistait le rapporteur du bureau de l’Assemblée nationale Jacques Djoli, a indiqué que l’investiture du gouvernement interviendrait le 10 ou le 11 juin. Il a également fait le point de ses entretiens avec le président de la République, Félix Tshisekedi, qui a assuré que des compensations et correctifs sont en gestation pour rencontrer les préoccupations des élus.
Quelques députés nationaux continuent cependant à s’opposer à l’investiture du nouveau gouvernement à cause de ce qu’ils considèrent comme un mauvais casting.
Vital Kamerhe qui a continué à rencontrer tous les groupes parlementaires, s’efforce de désamorcer les mécontentements afin de réunir un consensus autour de l’investiture du nouveau gouvernement qui concerne son programme et non sa composition. Son intervention semble porter des fruits et on peut s’attendre à une investiture sans heurts de l’exécutif dans les prochains jours.
JN avec le Maximum