C’est une véritable course vers le pire qui a été engagée et le Sankuru pourrait ne pas survivre dans sa forme actuelle au regard des récents événements qui écument ses populations et érodent tout espoir. Nous en sommes là! Mais la polarisation et la profonde désunion entre les institutions Assemblée provinciale et exécutif provincial pourraient s’avérer le principal facteur d’effondrement, car toute l’énergie nécessaire pour opérer les changements radicaux et périlleux qui s’imposaient pour sauver le Sankuru de l’anarchie et de l’effondrement économique est gaspillée dans des luttes intestines et des joutes pour le contrôle d’un pouvoir qui n’en est pas un. Les parvenus au pouvoir, déjà trop sûrs de leur nouveau bouclier, l’UDPS et trop impressionnés par leur richesse et leur pouvoir, se sont concentrés sur les une politique de règlement de comptes, d’assassinats ciblés, violations graves des droits de l’homme voire une caricaturisation de l’état de droit prôné par le chef de l’État, Félix Tshisekedi.
Les versions concordantes des autorités locales, la société civile et l’Assemblée provinciale à contrario de celle de Joseph Stéphane Mukumadi, le gouverneur usurpateur du Sankuru sur les derniers événements dans cette partie du territoire national font dire à plus d’un observateur que sieur Mukumadi fait difficilement la différence entre ce qu’il perçoit et ce qui est réel. Ayant perdu le contact avec la réalité, Mukumadi est invité à redescendre sur terre en quittant son épisode psychotique.
Les tueries et violations des droits de l’homme au Sankuru est un signal précurseur de toute crise sanglante dont le maintien d’une bulle narcissique aux dépens de la réalité trouve du réconfort dans sa récente gloire dorée, comme si une chose ou une autre allait restaurer comme par magie le statu quo antérieur sans sacrifice, perte de statut ou de pouvoir. Nous avons vu récemment comment l’équipe Mukumadi a été incapable de dépasser le statu quo afin de se sauver et de sauver le Sankuru de l’effondrement.
Est-ce peut-être un peu trop ambitieux pour Mukumadi de choisir de s’opposer à deux poids lourds politiques du Sankuru tels que la Convention des Congolais Unis CCU du député national Lambert Mende et le parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de Joseph Kabila dirigé au Sankuru par les sénateurs Moïse Ekanga et Léonard She Okitundu? Que le parti du président Félix Tshisekedi s’arroge le droit de couvrir Mukumadi, un joker perturbateur et polarisant dans une élite déclinante afin d’instrumentaliser un mode d’emploi pour le moins curieux de l’état de droit, est un choix étrange à faire . Quelqu’un pense-t-il vraiment que l’allégeance de Mukumadi à l’Udps facilitera la gestion de la crise interinstitutionnelle implosive au Sankuru ? Un miracle politico judiciaire sauvera-t-il vraiment le Sankuru? C’est un créneau plutôt compétitif et trop à la mode ces jours-ci mais pour quelle finalité!
Depuis le retour à Lodja de Mukumadi le 26 août dernier, le Sankuru est à feu et à sang. La comptabilité macabre de morts, violations graves des droits de l’homme et actes de tortures a été multipliée par 12. De l’avis de la société civile et forces vives du Sankuru, il s’observe une campagne de terreur contre ceux qui sont supposés soutenir la déchéance de M. Mukumadi par l’Assemblée provinciale du Sankuru. Ils s’en prennent aussi à l’honorable Lambert Mende, ancien challenger de M. Mukumadi à l’élection de gouverneur en juillet 2019. La dernière de ces forfaitures est l’enlèvement de 8 paysans emmenés de force vers Kinshasa sous le prétexte farfelu qu’ils seraient membres d’une milice d’originaires de Kondo-Tshumbe, secteur d’origine de l’honorable Mende. Or les faits en notre possession indiquent qu’il ne s’agit là que d’une manipulation orchestrée par des partisans de Mukumadi notamment les prénommés Dede alias «Tuez-tuez» et Shomba Omafo, désigné récemment chef de secteur des Olemba par le gouverneur déchu Mukumadi qui utilisent la radio «Grand Tam-tam du Sankuru » de l’honorable Okoto pour opposer les secteurs de Kondo-Tshumbe à celui voisin des Olemba en attribuant la mort d’un paysan des Olemba M. Lotahe Omokende des suites d’une querelle avec son cousin Omonombe, également des Olemba à «des gens de Kondo-Tshumbe», non autrement identifiés pour susciter un conflit intercommunautaire politiquement motivé.
Un jour pourtant avant la soustraction de ces paysans à leur juge naturel pour des raisons politiquement motivées, Mukumadi dans un point de presse animé à la paroisse Fatima, lundi 14 septembre, justifiait les derniers incidents qui ont occasionné deux morts dans le secteur de Kondo-Tshumbe comme issus d’un conflit champêtre entre deux cousins. Dans le même temps, il s’arrangeait pour faire mentir l’engagement du chef de l’État de ne pas remplir les geôles de l’ANR avec des arrestations politiques arbitraires.
Alors qu’il a été établi que Mukumadi aurait utilisé les éléments de la police de FARDC pour accomplir ses expéditions punitives au Sankuru, il se bat depuis comme un diable dans un bénitier pour clamer son innocence et rejeter la faute sur la police et les FARDC. Une autre déconnection de la réalité qui répugne.
A.M
VIOLATIONS GRAVES DES DROITS DE L’HOMME AU SANKURU : Mukumadi et le deni de la réalité
