Le gouvernement congolais et les Nations Unies ont condamné lundi le meurtre d’un agent de santé participant à la riposte au virus Ebola dans le nord-est de la République Démocratique du Congo (RDC). «Je suis attristé et très préoccupé par le meurtre d’un travailleur communautaire qui était aussi journaliste en RDC », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur son compte Twitter après cette attaque. Cet animateur de radio locale très activement impliqué dans la lutte contre la maladie à KINSHASA ET L’ONU DEFIES Enième meurtre d’un agent de la riposte contre la MVE en Ituri virus Ebola (MVE) a été tué samedi soir 2 novembre par des hommes armés dans son domicile familial à Lwemba, près de la localité de Mambasa (Ituri). Ces violences ont également laissé la compagne de la victime dans un état critique avec de multiples blessures, ont indiqué le Secrétariat technique du Comité multisectoriel de la riposte à l’épidémie d’Ebola, le Ministère congolais de la Santé et les Nations-Unies (OMS, UNICEF et UNEERO) dans un communiqué commun. La victime, Papy Mahamba Mumbere, était engagée dans la sensibilisation de sa communauté, face à cette dixième épidémie d’Ebola qui touche depuis août 2018 les provinces de l’Ituri, du Nord Kivu et du Sud Kivu. « Il a aidé les gens à comprendre comment se protéger contre Ebola. Ce genre de violence est inacceptable. Nous nous joignons à nos partenaires pour le condamner», a ajouté le Dr Ghebreyesus. Les motivations des assaillants n’étaient toujours pas clairement établies au moment où nous mettions sous presse. Les autorités congolaises ont annoncé l’ouverture d’une enquête pour élucider les circonstances de ce meurtre et son éventuel lien avec la riposte à Ebola. D’ores et déjà, deux suspects ont été appréhendés, selon des sources policières. On signale entre autres une campagne contre la riposte à la MVE par des groupes accusant dans les réseaux sociaux tantôt « des ennemis du peuple » non autrement identifiés d’avoir « inventé cette maladie pour inoculer à nos femmes des vaccins qui ne sont rien d’autre que des contraceptifs », tantôt des « non originaires » d’accaparer tous les profits (emplois, salaires…) liés à la riposte à l’épidémie. Les organismes humanitaires continuent à collaborer avec toutes les autorités compétentes, y compris la Police nationale congolaise (PNC), l’Agence nationale de renseignement (ANR) et les Forces armées de la RDC (FARDC) pour que les auteurs de ce crime soient traduits en justice aussi rapidement que possible. En attendant, l’agence onusienne rappelle que tout acte de violence à l’encontre des personnes impliquées dans la riposte à l’épidémie d’Ebola est inacceptable et compromet la capacité des agents de santé et des équipes de la riposte à fournir une assistance aux communautés touchées par les effets dévastateurs du virus.
AVEC ONU NEWS