Bis repetita : Martin Fayulu et Moïse Katumbi, deux figures majeures de l’opposition congolaise, se sont rencontrés ce samedi à Genval (Belgique), pour un tête-à-tête d’une heure et demie. Cette rencontre, bien que tenue dans la discrétion, marque une étape dans les efforts de l’opposition pour formaliser une coalition contre le projet controversé de révision constitutionnelle souhaité par le président Félix Tshisekedi.
Genval, un lieu hautement symbolique pour l’opposition congolaise, avait déjà accueilli en 2016 la naissance d’une grande coalition menée par feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba contre le régime de Joseph Kabila. Selon un proche de Moïse Katumbi, «cette rencontre est notamment la conséquence du dernier rapprochement de nos différents partis politiques à travers nos secrétaires généraux».
Dans l’opinion, des réactions continuent à fuser depuis le week-end dernier au sujet de cet entretien de Genval (Belgique) visant à «barrer la route au changement de la constitution». Du côté de l’Union sacrée, l’on dénonce une démarche pro-impérialiste et anti-républicaine.
Cette rencontre, selon Adrien Phoba, est «une résurrection de Lamuka qui a montré ses limites, suite au vagabondage de ses acteurs en quête de leur survie politique au détriment de l’intérêt supérieur de la nation». Et d’ajouter que «l’histoire de la RDC s’écrira au Congo par les élites congolaises qui aiment leur pays et non à l’étranger comme l’a si bien souligné Patrice Lumumba. Nous condamnons cette attitude extravertie, la dépendance politique de Moïse Katumbi et Martin Fayulu qui font des capitales occidentales leur siège social et administratif pour régler les problèmes du Congo».
Ce cadre de l’Union sacrée appelle les deux leaders de l’opposition à revenir à la raison afin de permettre à la RDC d’avoir une nouvelle constitution.
Il faut signaler que ni Katumbi ni Fayulu n’ont livré le moindre détail sur leurs discussions au cours de ce tête-à-tête. Cependant, leur opposition au projet constitutionnel du président Tshisekedi est claire. Tous deux ont exprimé à plusieurs reprises leur détermination à défendre la constitution en vigueur, qu’ils considèrent comme un rempart contre les dérives autoritaires. Difficile donc de considérer cela comme une nouvelle étape dans les efforts de l’opposition pour s’unir face à ce qu’ils perçoivent comme une menace pour la démocratie congolaise.
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