Ce mercredi, le président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a prononcé son message sur l’état de la nation au Palais du Peuple devant les deux chambres du parlement réunies en congrès. Conformément à l’article 77 de la constitution, le chef de l’Etat a dressé un bilan de son action fondée sur les six engagements de son second quinquennat.
Il a dressé un bilan global de l’année finissante, marquée par une remarquable croissance économique de 6 %. Tout en saluant les avancées réalisées, il a insisté sur l’urgence d’une mobilisation collective pour surmonter les défis sécuritaires et démographiques persistants, afin de bâtir une République Démocratique du Congo plus résiliente et prospère. A la faveur de ce premier message sur l’état de la nation de son second septennat, le chef de l’État ne s’est pas contenté de dormir sur ses lauriers. Il a ainsi exprimé sa solidarité avec les kinois qui endurent plusieurs dysfonctionnements et notamment les énormes embouteillages qui paralysent de plus en plus la capitale et enjoint le gouvernement à mettre en œuvre une action rapide pour y remédier. A ce sujet, il a donné instruction au gouvernement de trouver des solutions aux problèmes de la circulation routière dans Kinshasa, qui impactent le quotidien des citoyens. Au chapitre du social, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a noté que le gouvernement travaille pour des solutions appropriées par rapport à la vie chère. «Notre économie, en pleine transformation, présente des signes de solidité encourageants. Nous prévoyons cette année une croissance de 6 %, bien au-delà de la moyenne de 3,8 % attendue en Afrique subsaharienne», a-t-il annoncé. Il a ajouté que ce résultat, malgré un léger ralentissement, témoigne de la résilience du pays face aux défis économiques mondiaux et locaux.
Concernant l’inflation, le président a salué la stabilisation du taux de change grâce à une gestion rigoureuse des finances publiques et à une coopération étroite avec la Banque centrale du Congo (BCC). «Nos réserves internationales ont atteint 6 milliards USD à la fin de novembre, couvrant 14 semaines d’importations», a-t-il précisé.
S’agissant des infrastructures routières, le N°1 congolais s’est engagé, pour l’année prochaine, à réhabiliter 38.000 kilomètres de routes de desserte agricole et a vivement encouragé la jeunesse à se désolidariser des groupes armés rebelles qui doivent être dénoncés, rejetés et combattus car il s’agit d’initiatives des agresseurs de la République.
Il a également évoqué les efforts dans le domaine des infrastructures, notamment avec la révision du très emblématique contrat chinois. Il a annoncé le financement de projets majeurs de voirie à Kinshasa et dans d’autres régions, comme la construction de la route Mbudi-Aéroport de N’djili et plusieurs autres axes nationaux.
Pour soutenir le pouvoir d’achat des Congolais, Félix Tshisekedi a déclaré avoir mis en place des mesures concrètes, telles que la réduction des prix des carburants et la suspension de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) à acquitter à l’achat de certains produits alimentaires d’usage courant.
En matière d’agriculture, il a annoncé un renforcement du financement de ce secteur avec un budget de plus de 11 % du budget national alloué à l’agriculture en 2025. De plus, un programme ambitieux de transformation de l’agriculture, financé à hauteur de 6,6 milliards USD, a été lancé en partenariat avec la Banque Africaine de Développement.
Le président Tshisekedi a salué les progrès réalisés dans la relance des mines, notamment avec la mine de zinc de Kipushi, et a souligné les investissements dans des industries locales, comme l’usine Saphir Ceramics DRC SA et Varun Beverages RDC qui, non seulement crée des milliers d’emplois directs et indirects pour les Congolais mais aussi viennent booster le made in Congo.
Il a aussi annoncé la poursuite des efforts pour améliorer l’approvisionnement en électricité et en eau potable, citant les projets en cours à Inga et à Kinshasa, qui devraient fournir des millions de mégawattheures supplémentaires et améliorer l’accès à l’eau pour des millions de Congolais.
Le président a enfin abordé le secteur de la santé, annonçant que la gratuité des accouchements a bénéficié à plus de 1,3 million de femmes, et a exprimé son engagement à lutter contre le banditisme urbain en renforçant les services de sécurité et en adoptant des mécanismes de réinsertion pour les jeunes désœuvrés.
Abordant le sujet très discuté de la réforme constitutionnelle, le président Tshisekedi maintient sa position d’initier une révision de la loi fondamentale constitutionnelle, notamment suite au blocage et le retard connu pendant le processus de désignation de la première ministre Judith Suminwa. «Mon mandat a été marqué par un démarrage raté ou plutôt retardé, notamment en raison du temps nécessaire mis pour la désignation de la première ministre et la mise en place des institutions conformément aux prescrits de notre constitution. Ce délai, bien que contraignant, était indispensable pour respecter les échéances et les procédures fondamentales de notre démocratie. Cependant, cette situation nous invite à une réflexion commune. Il est peut-être temps d’engager une réflexion nationale sur une réforme constitutionnelle», a-t-il martelé comme pour répondre aux critiques d’une partie de l’opposition et de la société civile pour lesquelles cette démarche ne vise qu’à lui permettre de briguer un troisième mandat.
Le Maximum