Une bande de tambourinaires rétribués sur des fonds publics détournés de la province du Sankuru se sont lancés dans une véritable croisade sur les réseaux sociaux contre le député national élu de Lodja, Lambert Mende Omalanga dont le seul péché est d’avoir dénoncé le 11 mai dernier, au cours de l’émission à succès «JMK Today» sur Télé 50 de l’excellent journaliste Jean-Marie Kassamba, les errements de la gouvernance chaotique de cette province dirigée par le gouverneur Jules Lodi Emongo qui, selon le PCA des lignes Maritimes Congolaises, lui-même notable du Sankuru, «n’écoute personne et s’est laissé aller à la dérive en déclenchant un conflit ouvert non seulement avec l’Assemblée provinciale du Sankuru mais aussi avec les institutions judiciaires de la province face auxquelles en s’autoproclamant ‘’ Magistrat suprême par délégation’’, s’octroyant ainsi une attribution dévolue au seul président de la République, Félix Tshisekedi, ce qui le pousse selon ses humeurs à contraindre des magistrats à prononcer des peines contre certains justiciables n’ appartenant pas à son clan ou à abandonner toutes poursuites pénales contre d’autres de son obédience en inventant le concept de la ‘’grâce gouvernorale’’ en référence à la grâce présidentielle». La même dynamique anarchique et totalement arbitraire est observée entre le gouverneur Lodi et des entreprises du portefeuille de l’État comme la Régie des Voies Aériennes (RVA) et la Regideso dont les responsables nationaux et provinciaux ont eu à dénoncer les nombreuses dérives du chef de l’exécutif provincial qui ne leur permet pas d’œuvrer pour un rendement efficient dans cette partie du territoire national. Une attitude qui révèle ni plus ni moins un cas flagrant de troubles comportementaux bipolaires dont le Sankuru fait les frais.
Barbotant ainsi dans la fange sans pouvoir compter sur le soutien de son propre gouvernement provincial duquel venait de démissionner en avril dernier les principaux ministres parmi lesquels le FONUS Olivier Djamba Oyoko (Justice, Affaires Foncières, Urbanisme et Habitat) invoquant sur les ondes de Top Congo FM «trop d’injustices et d’humiliations», Jules Lodi s’est résolu à faire réagir son secrétaire particulier, Boniface Onembo Shongo qui, sans répondre sur le fond, a hâtivement publié une mise au point lundi 15 mai dans la quelle il a qualifié les critiques contre son inénarrable patron d’ «inflation injustifiée de discours anti-sankurois pour manipuler l’opinion et intoxiquer par la haine les sankurois et sankuroises à l›approche des élections de décembre 2023».
Membre de l’Union sacrée de la nation du président Félix Tshisekedi, le député national Lambert Mende qui a pris pendant les dernières vacances parlementaires les pouls d’une province du Sankuru très mal en point n’a fait que son devoir d’élu national en tirant la sonnette d’alarme. Mieux, il a usé de la liberté d’expression consacrée aussi bien par la Déclaration des droits de l’Homme de 1789, celle de l’Organisation des Nations-Unies de NU de 1948 que par la Constitution congolaise de 2006. Sans remettre en cause la réalité du constat inquiétant établi par le Député national Mende sur l’état désastreux de la gouvernance du Sankuru, les thuriféraires rameutés par l’impénitent gouverneur Lodi s’egarent à le traiter de «haineux» en passant sous silence le fait qu’il (Mende) est parmi ceux qui avaient rendu possible l’accession de Lodi à la tête de la province. C’est une pantalonnade infantile consistant à dénigrer et à jeter l’anathème sur quiconque garde les yeux ouverts, l’esprit alerte et critique pour dénoncer le dévoiement qui se manifeste notamment à travers ces interminables querelles déclenchées par un chef de l’exécutif provincial vindicatif, imbu de lui-même, corrupteur et corrompu avec les pouvoirs législatif et judiciaire, mettant à mal la perception du leadership voulu démocratique et exemplaire du président Félix-Antoine Tshisekedi dont il est le représentant au Sankuru.
Prétendre que celui qui critique tant soit peu M. Lodi est «anti-Sankuru» relève d’une intolérance paranoïde qui ne promet guère des lendemains enchanteurs dans cette province livrée pieds et poings liés et bouches muselées à un système mafieux.
Il importe que le gouvernement central mette fin à cette folie des grandeurs qui fait croire à Lodi qu’il est devenu magistrat suprême par délégation n’ayant de comptes à rendre ni à l’Assemblée provinciale paupérisée (cas du détournement d’une généreuse contribution à la Province de L’ONG américaine Bonobo Conservation Initiative), ni à la Justice (selon ses propos rapportés par le 1er Président de la Cour d’appel du Sankuru).
Muselant la presse locale nonobstant les décisions du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) et de la Cour d’Appel du Sankuru ordonnant la réouverture de la dizaine des stations de radiodiffusion qu’il a fait fermer sur un coup de tête fin 2022, Jules Lodi, cet avocat qui semble avoir oublié le b.a.ba de ses cours de droit corrompt des officiers véreux de la Police nationale pour les utiliser comme des vulgaires hommes de main à sa solde.
Pas étonnant que les Sankurois et ceux qui les représentent ne trouvent pas leur compte avec de telles pratiques.
Alfred Mote