Dans la guerre d’agression que subit la RDC de la part du Rwanda, pour la énième fois, ce n’est pas la peine de s’engluer dans la langue de bois, la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) n’a pas apporté le soulagement attendu de l’opinion congolaise. Le troisième conclave des chefs d’Etats de l’organisation consacrée à la situation sécuritaire dans la partie orientale du pays de Lumumba, le 20 juin 2022 à Nairobi au Kenya sous les auspices du président Uhuru Kenyatta ayant décidé de ne rien décider, sinon de l’envoi d’une force régionale pour combattre le rebelles et les forces négatives. La nouvelle organisation économique régionale à laquelle la RDC a récemment adhéré, dans l’espoir manifeste de taire les convoitises en associant le plus de monde possible au bénéfice de l’exploitation de ses ressources naturelles, aura préféré s’assurer de pouvoir se servir plutôt que de régler le problème de fond de son nouvel et riche adhérent. Pas de condamnation formelle de l’agression et de l’agresseur rwandais, mutisme sur la participation ou non d’anciens agresseurs du pays à la force militaire régionale autant que sur la durée de l’opération. L’organisation fondée en 2000 pour, notamment, faciliter le commerce transfrontalier en supprimant les droits de douane entre Etats membres, se contentera de créer les conditions propices à la ruée de ses membres vers l’Eldorado congolais sans trop craindre de se faire tirer dessus. Elle combattra les groupes armés, pas leurs commanditaires qui se recrutent parmi ses membres.
Communiqué final, une douche froide
Le communiqué final du conclave de Nairobi a ainsi jeté une véritable douche froide dans l’opinion en RDC. Tant il est laborieux d’y déceler quelque avantage tiré par le président Félix Tshisekedi et son gouvernement qui se sont jetés à corps perdus dans une organisation sous régionale de plus. Libellé en 11 points, dont 3 consacrés aux habituelles expressions de convenances diplomatiques, il souffle le chaud et le froid.
Ainsi, si on peut se réjouir de la primauté reconnue par le chefs d’Etats à la constitution de la RDC, à la préservation de l’unité du pays, de ses institutions et de son gouvernement, il est subtilement rappelé que «les moyens pacifiques sont le meilleur moyen de résoudre les conflits». Traduction : le pays agressé doit négocier avec ses agresseurs.
En attendant, l’EAC a décidé de la mise en œuvre d’une force régionale chargée de rétablir la paix et coopérer à la mise en œuvre du processus de désarmement et de démobilisation des forces négatives, en collaboration avec les forces militaires et les autorités administratives de la RDC. Lundi 20 juin à Nairobi, la force régionale a reçu son mandat opérationnel détaillé et s’est dotée d’une structure de commandement chapeautée par le Kenya, secondé de la RDC et du Burundi.
Dans l’immédiat, Nairobi a ordonné un cessez-le-feu, la cessation des hostilités et le retrait des agresseurs des positions «récemment» conquises. Mais, bémol. Il recommande l’élargissement du processus politique «à toutes les parties afin de permettre aux citoyens de la RDC de se sentir en sécurité…». Traduction : pas question d’exclure le M23, pourtant déclaré mouvement terroriste par la RDC.
Souveraineté diluée dans la communauté
Mieux, ou pire encore, les chefs d’Etats de l’EAC se sont déclarés convaincus que les problèmes «critiques» qui se posent en RDC (le rétablissement de la confiance, la participation aux processus politiques, le cessez-le-feu-inconditionnel, la nationalité, les groupes armés étrangers, la réintégration des rebelles dans l’armée, le statut des réfugiés et des personnes déplacées) «nécessitent une solution concertée». Pas de décision souveraine sur des questions de souveraineté, une notion par ailleurs totalement absente du communiqué de Nairobi.
Comme pour corser la pilule, Nairobi recommande de décourager «tout langage offensant, discours de haine, menaces de génocide et autres propos incitatifs par toutes les parties… ».
De retour dans son pays lundi dernier, l’Ougandais Yoweri Museveni pouvait twitter sa satisfaction sur la réussite du conclave de Nairobi et soutenir que «les problèmes affectant la région comme la crise au Congo nécessitent une approche collective de la part de tous les membres régionaux de la Communauté de l’Afrique de l’Est». Tandis que le président de la Commission de l’Union Africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, se félicitait promptement des conclusions du troisième conclave des chefs d’Etats de l’EAC et les exhortait à «la mise en œuvre immédiate de leurs décisions afin de rétablir la paix dans l’Est de la RDC».
Dans une déclaration dans les médias, le M23 s’est lui aussi réjoui des conclusions de Nairobi alors que dans le même temps il accentuait la pression sur les positions des FARDC dans le territoire de Rutshuru. Mardi 21 juin, les rebelles ont pilonné les groupements de Jomba et Kisigari, tuant 13 civils, selon la société civile. Les attaques se concentrant particulièrement sur les villages de Bikenke, Shangi, Bukima et Ruyumu et leurs environs. Pas de quoi rassurer en RDC où un internaute ironise sur le cynisme des phalanges armées de Kigali. «Même les rebelles visés par la force régionale se réjouissent de la décision de sa mise en œuvre», écrit-il sur son compte Twitter.
Contours flous dans la composition de la force régionale
L’absence de détails et de précisions sur le nombre de pays qui composeront la future force militaire et la durée de son mandat n’est pas non plus pour rassurer; elle suscite des commentaires en sens divers. D’autant plus que le 17 juin, Vincent Biruta, le ministre Kagame des Affaires étrangères, a déclaré sur France 24 que le Rwanda est prêt à déployer ses militaires en RDC dans le cadre de la force de l’EAC. «Tout se passe comme si Kigali et ses rebelles obtiennent grâce à la force militaire de l’EAC ce pour quoi ils commettent des atrocités dans notre pays depuis 30 ans», écrit sur son compte FB cet autre internaute congolais, alors que ce citadin de la commune de Barumbu à Kinshasa stigmatise les similitudes de l’occupation militaire des Kivu et de l’Ituri et celle de Shanghai en Chine, devenue une concession internationale en 1855 avec la renonciation à sa souveraineté au profit des puissances étrangères en échange de leur soutien à la répression d’une rébellion tenace.
Il n’y avait pas de quoi pavoiser, même dans le chef du gouvernement Tshisekedi. Lundi 20 juin, un communiqué de la présidence de la République a tenté de remettre du baume aux cœurs des Congolais en diffusant une réinterprétation des conclusions de Nairobi et en soutenant que la force militaire à déployer à l’Est de la RDC «ne devrait pas comprendre en son sein des éléments de l’armée rwandaise». Ainsi en avait-il été décidé un jour avant le conclave des chefs d’Etats par la réunion des chefs d’états-majors des forces de défense des pays membres de l’EAC, au terme de rudes négociations, selon «Les Coulisses». «La RDC a montré avec des preuves à l’appui l’agression de son territoire par le Rwanda. Le M23 n’existe pas. C’est le Rwanda qui occupe Bunagana», rapportent nos confrères. Ils expliquent également que la force militaire régionale, dont les soldats seront pris en charge par chacun des Etats contributeurs, coopérera avec la force des Nations-Unies en RDC. Le commandement, rotatif, est confié dans un premier temps au Kenya, secondé par la RDC et le Burundi. La méfiance fut de règle à Nairobi où la partie (militaire) congolaise n’a pas caché ses craintes autour d’une connivence entre Kigali, Kampala et Nairobi. «Le Kenya est un allié du Rwanda et ne résiste pas à la manipulation», rapporte Les Coulisses qui cite une source proche du dossier dans la capitale kényane.
Troupes rwandaises proscrites dans la force régionale
Mercredi 22 juin au cours de l’émission «Appel sur l’actualité» de RFI, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a réitéré l’opposition de la RDC à la présence d’éléments RDF sur son territoire. «Nous ne pouvons pas faire le choix d’accepter encore des troupes rwandaise qui soutiennent des groupes terroristes», a-t-il déclaré. «Nous disons non parce que le Rwanda pose problème. Nous avons une opinion publique traumatisée par l’attitude du Rwanda», a encore expliqué Patrick Muyaya.

Même son de cloche de la part du vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères congolais. Dans une interview à Jeune Afrique, il rappelle qu’«en 2013 déjà, la présence de l’armée rwandaise en RDC avait été établie par des rapports du groupe d’experts des Nations-Unies et du Comité des sanctions. C’est pour cela que les Etats-Unis et l’Union Européenne avaient suspendu leur coopération militaire avec le Rwanda. Les dirigeants du Congrès national pour la Défense du Peuple (CNDP), comme ceux du M23 ont toujours résidé sur le sol rwandais, il ne faut pas l’oublier. Ces groupes-là, lorsqu’on retrace leurs itinéraires, leurs mouvements, viennent toujours du Rwanda. Comment peut-on encore le nier ?». La responsabilité de Kigali dans la énième agression de la RDC ne fait donc l’ombre d’aucun doute, selon Christophe Lutundula qui rappelle le cas de ces deux soldats capturés en mai, dans le territoire de Rutshuru. «Le président Lourenço (qui fait office de médiateur) en a été informé et le Rwanda n’a jamais contesté les faits», ajoute-t-il.
La communauté internationale rechigne
Il reste que la communauté internationale tarde à se rendre à l’évidence. A commencer par la Monusco, dont le porte-parole renvoie les parties belligérantes à Rutshuru dos-à-dos, se refusant à reconnaître la présence des troupes rwandaises aux côtés des rebelles du M23, autant que celle des FDLR dans le camp des FARDC. Une position qu’elle ne saura pas tenir durablement. Mercredi sur RFI, le porte-parole du gouvernement congolais a déclaré qu’«il existe aujourd’hui des images de drones et je souhaiterais vivement que la Monusco sorte de son silence et de son administration pour le dire et ce sera en hommage à ses 8 casques bleus tués parce que leur hélicoptère a été bombardé par le M23».
Dans un rapport adressé au Conseil de sécurité, le 3 mai 2022, le groupe d’experts des Nations-Unies sur la RDC fait également état de l’aéronef de la Monusco abattu non loin de Chanzu alors qu’il effectuait une mission de reconnaissance. «Des informations préliminaires ont indiqué que l’hélicoptère avait été touché par un tir direct qui avait provoqué sa chute, et que le tir provenait d’une colline contrôlée par le M23/ARC», écrit l’équipe de rapporteurs dirigée par Virginie Monchy. De même qu’ils confirment l’existence d’«images aériennes et des preuves photographiques» attestant de la présence «d’individus portant des uniformes de la Force de défense rwandaise dans des camps du M23/ARC situés en RDC».
Clémence en faveur de Kigali
Mais rien n’y fait. Kigali semble encore bénéficier de la clémence d’une partie de la communauté internationale sous la forme d’une sorte de droit de préemption sur le territoire de son immense et riche voisin. Dans une interview publiée le 20 juin par Bloomberg, Paul Kagame fait état de ce que lui-même, et cette communauté internationale sans doute, considèrent comme les «vrais problèmes» à résoudre par la RDC pour restaurer la paix dans la région : mettre fin à l’activisme des rebelles du FDLR et du M23 et régler le problème des Congolais d’origine rwandaise. Le président rwandais accuse Félix Tshisekedi de «fuir ses responsabilités de président de la république» en refusant de traiter le problème des Congolais d’origine rwandaise du point de vue des droits de l’homme et celui du M23 par leur réinsertion dans l’armée et les structures politiques du pays ainsi que la restitution de leurs biens spoliés. C’est l’arbre qui cache la forêt, estiment de plus en plus d’observateurs, en RDC particulièrement. «Kagame veut s’assurer la main-mise sur l’armée congolaise en y injectant ses hommes et en l’affaiblissant pour poursuivre l’exploitation des ressources naturelles de la RDC», explique à ce sujet un politologue de l’Université de Kinshasa. Qui n’est pas le seul à entretenir une telle conviction.
Dans un tweet annexée à une liste d’officier de l’armée rwandaise, Jason K. Stearn qui dirige le Groupe d’Etudes sur le Congo (GEC), affirme que «la plupart (sinon la totallité) des officiers supérieurs du CNDP/M23 étaient des soldats du FPR». Ce qui confirme les accusations d’agression rwandaise maintes fois dénoncées par Kinshasa.
Rwanda, une économie bâtie sur le pillage
En réalité, le Rwanda a bâti son économie sur le pillage et l’exploitation des ressources naturelles de la RDC, qui contribuent à 50% à son budget annuel, les 50% autres étant constitués d’apports de la communauté internationale. «Si le Congo ferme la porte des Kivu et que la communauté internationale se lasse du ‘‘fonds de commerce génocidaire’’», le pays sombre, exprime cet observateur dont la vidéo circule dans les réseaux sociaux.
Une réalité maintes fois attestée par les rapports du groupe d’experts des Nations-Unies sur la RDC. Le tout dernier, transmis au Conseil de sécurité des Nations-Unies début mai 2022, note qu’«entre septembre 2021 et mars 2022, le commerce transfrontalier illicite de coltan non étiqueté en provenance des mines du territoire de Masisi et à destination du Rwanda a augmenté, ce qui a été confirmé par l’Association internationale de l’étain (International Tin Association – ITA)».

Guerre économique
La conquête du poste frontalier de Bunagana par les troupes du M23 soutenus par l’armée rwandaise lundi 13 juin, suivie de l’annonce de sa réouverture par les autorités rebelles le 20 juin, sont elles aussi de nature à conforter la thèse de la guerre économique dénoncée par Kinshasa. Les recettes douanières à cette frontière avec l’Ouganda se chiffrent à plusieurs milliers USD, selon les observateurs. Qui rappellent qu’en 2019-2020, la croissance économique tant vantée du Rwanda s’est contractée à 2,3 %, contre 8,8 % l’exercice précédent, en raison notamment de la pandémie du Covid 19. Ce qui contraint le pouvoir rwandais à rechercher, coûte que coûte, des voies urgentes de relance, que les dynamiques régionales compromettent dangereusement, «en raison du projet de rénovation des infrastructures routières entrepris par la RDC et l’Ouganda» selon le rapport du groupe d’experts des Nations-Unies déjà cité.
Un rapport de Congo Research Group publié la semaine dernière avance lui aussi que l’opération Shujaa entre les armées congolaises et ougandaises pourrait être à l’origine de la résurgence des rebelles du M23 et de l’instabilité sécuritaire qui sévit au Nord-Kivu. Il rappelle que le Rwanda a exprimé à maintes reprises son inquiétude ainsi que sa déception de ne pas être inclus dans l’opération militaire contre les ADF, au motif qu’il existe un lien direct entre les ADF, les FDLR et d’autres groupes armés.
Contre mauvaise fortune, bon coeur
Au cours d’une réunion avec leurs homologues des FARDC relative aux mécanismes de sécurisation de la route Beni-Kasindi et du démarrage des travaux de réhabilitation du tronçon Kasindi-Beni, Butembo-Bunagana et Rutshuru-Goma, le 15 janvier 2022 à Kasindi, la délégation ougandaise conduite par le général-major Kayanja n’avait pas caché l’intérêt de son pays pour le tronçon Rutshuru-Goma particulièrement. Des sources à Kigali rapportent que son discours avait été perçu comme une provocation et une attaque virulente du M23 sur Bunagana s’en est suivie quelques jours plutard, contraignant l’UDPF à intervenir pour protéger les équipements de Dott Services, l’entreprise chargée de l’exécution des travaux.
Face aux tergiversations de l’ONU, de l’UA, de la CIRGL et donc d’une partie importante de la communauté internationale, Kinshasa semble faire contre mauvaise fortune, bon coeur. Parce qu’il est clair que de la condamnation du Rwanda, nul n’en veut. Ainsi que l’indique le dernier rapport du groupe d’experts des Nations-Unies sur la RDC, qui recommande à ce pays de «mettre en œuvre les Déclarations de Nairobi de 2013 ou d’entamer une nouvelle phase de négociations avec le M23». L’objectif étant de mettre fin à l’offensive du M23/RDF ou l’affronter et l’anéantir militairement avec l’aide de la force militaire régionale de l’EAC et ainsi gagner du temps. «Le déploiement des forces armées régionales gênera le Rwanda et l’empêchera d’envahir la RDC. Les dirigeants de l’organisation mettront la pression sur le Rwanda et l’Ouganda pour que la sécurité soit entièrement rétablie», confiait il y a peu une source proche du dossier.
Dans les bras de la SADC
En attendant, Kinshasa ne s’en tourne pas moins vers d’autres soutiens au sein de la même communauté. Un communiqué de la présidence de la République a fait état, mardi 21 juin, d’un entretien téléphonique entre Félix Tshisekedi et Antonio Guterres, secrétaire général des Nations-Unies, sur la situation dans la partie Est de la RDC.
Vendredi 17 juin, le chef de l’Etat Congolais a adressé un message au premier ministre britannique Boris Johnson et aux participants à la réunion du Commonwealth de Kigali dénonçant «la guerre économique menée par les gangs terroristes rwandais». Le communiqué rédigé en anglais indique que «les terroristes du M23 soutenus par le Rwanda ont occupé et pillé la ville de Bunagana en territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu, tuant des jeunes enfants et forçant des centaines de personnes à fuir devant la terreur. La situation sécuritaire à l’Est du pays continue de se détériorer, fondamentalement parce que le Rwanda cherche à occuper nos terres riches en or, en coltan, pour leur propre exploitation et leur profit».
Le même jour à Kinshasa, le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, réunissait en son cabinet les ambassadeurs des pays de la SADC et de la CIRGL pour réitérer les desiderata de la RDC sur le dossier de l’Est: le respect des Accords de Nairobi, le soutien au processus de Nairobi sous l’égide du président Kényan Uhuru Kenyatta, qui vise l’aboutissement du processus enclenché à Malabo par l’Union Africaine. «Il faut que les institutions africaines incitent tous les pays de la région des Grands Lacs à s’inscrire dans la dynamique de la paix, que tous les partenaires traditionnels de l’Afrique soutiennent ce processus afin que la paix revienne à l’Est du pays», a martelé Christophe Lutundula.
En séjour à Lilongwe (Malawi) dans le cadre d’une réunion des ministres de la SADC, Muhindo Nzangi, José Mpanda et Antoinette Kipulu, respectivement ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, de la Recherche scientifique et innovation technologique et de la Formation professionnelle ont été reçu par le chef d’Etat malawite qui assume la présidence tournante de l’organisation régionale. A Lazarus Chakwera, cette délégation de la RDC ont dénoncé l’agression du territoire de la RDC par le Rwanda et sollicité de leur hôte la condamnation de cet acte.
C’est du parlement sudafricain qu’est venue la toute première condamnation de l’agression rwandaise, mardi 21 juin, à la suite d’un colloque par visio-conférence dirigé par le président de l’Assemblée nationale de la RDC, également président du parlement de la SADC. Au cours de la réunion qui a regroupé les présidents des parlements de l’organisation sous-régionale, Christophe Mboso a développé un plaidoyer en faveur de la condamnation du Rwanda pour agression du territoire de la RDC. Le message a été reçu 5/5, puisque son homologue d’Afrique du Sud, Nosiviwe Mapisa-Ngakula, a vigoureusement condamné cette agression d’un Etat Africain par un autre, dénoncé le parrainage du M23 par des Etats de la région et appelé à la réactivation de la brigade spéciale d’intervention créée en 2013 par les chefs d’Etats et de gouvernement de la SADC.
Face à la pilule administrée par l’EAC à la RDC, le remède de substitution se trouve peut-être du côté de la SADC, une autre organisation sous-régionale.
J.N.