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SORTIE PROGRAMMEE DE L’ETAT DE SIEGE : Goût d’inachevé, déni de pouvoir

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Les gouverneurs militaires Constant Ndima et Johnny Luboya
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Un an après son ins­tauration le 6 mai 2021, l’état de siège décrété par Félix Tshisekedi pour combattre l’insécurité endémique dans les pro­vinces du Nord-Kivu et de l’Ituri semble vivre ses der­niers moments. Mercredi 4 mai 2022, le président de la République a présidé une réunion sur le sujet à laquelle le 1er ministre Sama Lukonde, de retour d’une récente mission d’évalua­tion de la mesure d’excep­tion prise l’année dernière ainsi que des membres du gouvernement, le caucus des députés nationaux du Nord-Kivu et de l’Ituri ainsi que des officiers supérieurs FARDC et PNC. Un rapport sur l’évolution de la situa­tion sur le terrain ainsi des propositions concrètes rela­tives à l’avenir de l’état de siège ont été présentés, qui tiennent compte de l’expé­rience vécue, des progrès réalisés, des difficultés ren­contrées et surtout, de la nécessité d’envisager une sortie programmée de ce régime spécial, a rapporté Patrick Muyaya, ministre de la communication et porte-parole du gouver­nement. Félix Tshisekedi a ainsi annoncé l’organisa­tion d’une table ronde sur l’avenir de l’état de siège avant la fin de la session parlementaire en cours.

Levée de boucliers

Un an après le lancement d’opérations militaires dont les résultats sont loin d’être concluants, la réunion de la cité de l’Union Africaine aura eu le don de provoquer une levée de boucliers sans pareille contre l’état de siège, décuplée par les exploits macabres des miliciens CO­DECO dans un site minier du territoire de Djugu à la fin de la semaine dernière.

Des sources non autrement identifiées citées par des médias périphériques ont annoncé, le 9 mai 2022, que Félix Tshisekedi avait reconnu qu’«en dépit de quelques avan­cées indéniables, on ne peut pas parler de réussite» et se proposerait de mettre un terme à la mise en oeuvre de la mesure exceptionnelle du 6 mai dernier.

Alors que des élus natio­naux des provinces sous état de siège en rajoutaient une couche en révélant les recommandations adressées au chef de l’Etat, sans doute pour lui mettre la pression. Le 8 mai, Grégoire Kiro, un élu de Béni au Nord-Kivu (RCD-K-ML) annonçait à cet effet aux médias la res­tructuration de la chaîne de commandement des FARDC à partir de son état-major général, l’exploitation des recettes provinciales dans les opérations militaires en cours, l’incorporation des milices locales disposées à prendre une part active à la sécurisation de leurs milieux, et surtout, la ges­tion des entités adminis­tratives par les autorités civiles. Une proposition qui ne rencontre pas tout à fait l’assentiment des autori­tés militaires chargées de gérer les provinces sous état de siège.

Militaires favorables

De Goma, chef-lieu du Nord- Kivu, le général Sylvain Ekenge, dont les troupes se prévalaient encore fiè­rement devant la presse, mardi 10 mai, de la capture au front de 30 rebelles M23 dont quelques éléments de l’armée rwandaise, assure que «les gens dorment sans problème, le territoire de Beni est pratiquement sécurisé». Le porte-parole du gouver­neur militaire explique, en effet, que «sur le terrain, il y a beaucoup d’avancées qui ont été enregistrées. Au­jourd’hui, les gens dorment sans problème. Il n’y a pas de coup de feu. Moi-même, je viens de passer plusieurs jours dans la région de Beni. Il y a du calme. Dans le petit Nord, beaucoup de combattants se sont rendus (plus de 2000). Aussi, dans le Grand Nord, on a neutra­lisé plusieurs rebelles ADF et d’autres capturés dont des étrangers sans compter des armes récupérées. Le territoire de Beni est pra­tiquement sécurisé. Mais, il reste quelques poches de résistance des rebelles notamment dans le Ruwen­zori et Bashu. L’armée du pays en collaboration avec l’UPDF travaillent durement pour en finir». Et il est loin d’être le seul.

Faits d’armes

Sur son compte Twee­ter, lundi 9 mai, le géné­ral ougandais et dauphin putatif du président Yoweri Museveni, Muhoozi Kaine­rugaba a vanté en termes louangeurs les exploits du 15ème Bataillon UPDF en campagne en RDC qui a fait fuir «toutes les unités ADF et leurs familles de leurs bas­tions de Mwalika et Kikingi vers le Nord» et annoncé la prise de Mwanda par la division « Montagne » de l’UPDF après trois jours de marche.

En Ituri voisin, le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole FARDC dans la région, af­firme lui aussi que «même les aveugles voient ce que nous avons fait dans un an, soit 70 % de progrès», selon lui. Pour le reste, il faut de la patience. Et c’est ce que conseille le général Johnny Luboya, gouverneur militaire de l’Ituri. Face aux médias, mercredi 11 mai à Goma, ce lieutenant-général FARDC soutient que «les Congolais devraient quand-même être un peu patients. Le Congo n’est pas le seul pays où sévit le terrorisme en Afrique. Au Mali, par exemple, l’armée française qui dispose de matériels militaires plus sophistiqués que les nôtres n’a pas réussi à mettre fin au phénomène malgré plu­sieurs années d’opérations sur le terrain. Alors que nous n’avons commencé qu’il y a une année. Le plus important doit être d’atteindre l’objec­tif final recherché». Mais le haut galonné et ses pairs éprouveront sans doute encore de la peine à se faire entendre au milieu de la cohue déclenchée par les acteurs politiques et de la société civile, de manière quelque peu confuse, contre les opérations militaires en cours, la présence des généraux à la tête d’entités administratives des régions sous état de siège, ou encore les opérations conjointes avec les armées étrangères.

Statistiques dédoublées

Le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), une orga­nisation affiliée au Groupe d’Etude sur le Congo (GEC) et spécialisée dans les sta­tistiques sécuritaires dans les territoire de l’Est de la RDC, a mis de l’eau à la bouche des détracteurs en annonçant quelques 2.563 civils tués par les bandes armées depuis l’instauration de l’état de siège il y a un an. C’est plus que le double du nombre des meurtres enregistrés pour la même période avant l’instauration de la mesure d’exception au Nord Kivu et en Ituri. Des statistiques qu’aucune source officielle ne dément, faute d’inventaires et de suivis, mais exploitées à profusion. A l’instar de l’élu fayuliste de Goma, Jean-Baptiste Kasekwa, que l’on sait farouchement opposé à l’état de siège de­puis son instauration en mai dernier. Lundi 9 mai, il a ainsi déclaré sur son compte Tweeter que «suite à l’annonce de la levée de l’état de siège au plus tard le 15 juin 2022, j’invite le 1er ministre Sama Lukonde à suspendre sans délai les engagements et liquidations des dépenses et autres que celles liées aux charges du personnel au Nord-Kivu et en Ituri. Idem pour les marchés publics».

Le drame survenu dimanche 8 mai aux petites heures du matin aux abords de la mine d’or dénommé «Camp Blanquette» dans la commune rurale de Mun­gwalu (secteur des Banya- Likilo, territoire de Djugu) en Ituri, est venu jeter de l’huile sur le feu. Dès 4 heures du matin, cette nuit d’enfer, des miliciens CODECO associés aux FPIC ont littéralement semé la mort, tuant indistinctement hommes, femmes et enfants. Initialement estimé à une trentaine de morts, le bilan a rapidement été revu à la hausse, se chiffrant dès lundi 9 mai à une soixantaine de morts et une centaine de blessés. Condamnations et réprobations ont fusé de toutes parts à la suite de ce énième massacre d’enver­gure dans la région, qui illustre l’extrême fragilité de la situation sécuritaire et aurait tout aussi bien pu militer en faveur de cette mesure phare de Félix Tshisekedi pour enrayer le terrorisme dans cette partie du territoire national.

Le massacre de Blanquette

Car, lamined’or deBlanquette c’est le parfait espace de non-droit comme il en existe encore dans cette partie de la RDC. Il est «érigé dans la forêt, loin de la position militaire la plus proche. L’intervention (militaire, ndlr) est arrivée avec un peu de retard», explique le bourgmestre de la commune rurale de Mungwalu dont relève la mine. En réalité, Blanquette, occupée par la milice HEMA dénommée «Zaïre» a fait les frais d’une attaque des milices rivales Lendu, CODECO et FPIC, révélant ainsi les ressorts économiques et financiers du terrorisme entretenu dans la région.

Inhumation des victimes de l’attaque de Blanquette

 

Selon un communiqué du gouvernorat de l’Ituri du lundi 9 mai indique qu’«il y a une carrière d’or exploitée artisanalement à 7 km de Pluto appelée ‘‘camp Blan­quette’’. L’attaque est l’oeuvre de deux groupes armés qui se disputent le contrôle de cette carrière, à savoir les milices CODECO et Zaïre. Malheureusement, pendant leur sale besogne, certaines personnes se sont retrouvées entre deux feux de ces hors-la-loi et dont plusieurs ont perdu la vie et leurs cases brûlées».

Cette thèse est corrobo­rée par Jean Bamanisa Saïdi, gouverneur civil de la province, en congé par le fait de l’état de siège en vigueur, qui explique dans une série de tweets, le même lundi 9 mai qu’il s’agit «d’une lutte pour le contrôle des zones minières due à la déliquescence de la société des mines d’or de Kilo-Moto (SOKIMO, ndlr) qui exploite via des sous-traitances confiées à des personnes sans respect du code minier depuis 30 ans. Les exploitants ont appris à se protéger par tous les moyens et se sont communautarisés».

Carrés miniers

A Banya-Likilo, l’armée nationale était absente du lieu du carnage parce qu’elle n’a ni les moyens de se trouver partout à la fois ni la mobilité requise pour prendre en chasse les terroristes. Jackson Ausse, un élu national du territoire voisin d’Irumu s’en plaint : «la poursuite (de l’ennemi, ndlr) fait défaut, les gens attaquent depuis 3 heures, vous n’allez pas sentir qu’il y a poursuite de l’ennemi. Ils ne sont pas allés au ciel, moins encore en enfer. Ils sont restés dans le même territoire», déclare-t-il en en appelant à une approche percutante de la gestion de la situation sécuritaire en Ituri. «Nous devons avoir des couvertures sécuritaires sérieuses dans des chefferies, dans des secteurs comme Banyali Kilo», martèle-t-il.

24 heures après le drame de Blanquette, les FARDC ont annoncé des dispo­sitions pour renforcer la sécurité dans la région de Massisi et éviter de nou­velles tueries des civils. Ce qui reste peu certain dans l’immédiat, de l’avis des observateurs. Même si, en séjour à Abidjan lundi dernier, Félix Tshisekedi qui a fermement condamné le carnage de Blanquette a, tout aussi fermement, réitéré son engagement à «éradiquer tout mouvement d’insurrection sur le sol congolais».

Aucours d’unecommunication à l’intention des Congolais résidant au pays d’Alassane Ouattara, le chef de l’Etat a reconnu la complexité de la tâche en assurant qu’«il faut qu’on y (dans l’armée, ndlr) remette de l’ordre. Notre armée y est aussi pour quelque chose dans ce qui se passe à l’Est. Notre police également, qui favorise certaines choses, qui emmène l’insécurité par ses complicités». Une faiblesse à laquelle il faut ajouter de nombreux problèmes structurels, matériels et financiers et même plus … des carences dans la politique générale de défense d’un pays continent comme la RDC. En deux mots comme en mille, «malgré l’état de siège, la présence de plu­sieurs armées des Etats voi­sins aux côtés des FARDC, la poursuite des tueries à l’Est, l’ampleur de celles-ci imposent une analyse struc­turelle profonde devant doter le Congo d’une politique de défense», énonce Tryphon Kin Kiey Mulumba, spécia­liste de la communication politique et acteur politique bien connu de la RDC.

Restructurer l’armée

Sur la nécessité de restruc­turer les forces de défense de la RDC, les acteurs poli­tiques s’accordent. Le fait est plutôt rare. Leurs di­vergences résidant sur les méthodes et le moment et les conditions de la mise en oeuvre d’une telle révo­lution.

Le rapport de la commis­sion défense et sécurité de l’Assemblée nationale résume bien cette préoccupation lorsqu’il recommande au gouvernement de définir une politique nationale de sécurité à travers un plan de réforme adapté et revisité par une loi de programmation militaire à soumettre au parlement, mais aussi de définir une vision sécuritaire globale qui s’articule autour des FARDC pour résoudre le problème de l’insécurité à l’Est du territoire national.

C’est à peu de chose près le point de Jean-Jacques Wondo, un expert en ques­tions de défense proche de l’opposition, qui estime à ce sujet que «la RDC n’a pas aujourd’hui une doc­trine stratégique bien étof­fée, adaptée aux types de menaces auxquelles le pays est constamment confronté depuis trois décennies. Cela se traduit concrètement par une bonne réforme de l’armée et du secteur de sécurité (RSS). Or, toutes les réformes initiées dans ce domaine sont restées ina­chevées ou infructueuses».

C’est manifestement ce que pense un Delly Sessanga qui, dans un communi­qué le 9 mai de réaction au carnage de Blanquette soutient que «la refondation de notre politique défense et de sécurité nationale tardent et ne pourrait se suffire d’expédients. Elle exige méthode, courage, sacrifice et moyens de la part du gouvernement». Ou encore Martin Fayulu qui, quelques jours plus tôt, déclarait tout en insistant sur la nécessité d’institutions légitimes que «la RDC a be­soin d’une armée nationale digne de ce nom». Alors que pour sa part, la sénatrice FPC Francine Muyumba pour qui «il est question de renforcer notre armée et notre police avec des moyens pouvant leur per­mettre de défendre notre territoire pour en occuper chaque centimètre». Le Dr Denis Mukwege, ci-devant Prix Nobel de la paix 2018, conforte la même opinion lorsqu’il rappelle son «plai­doyer pour une réforme profonde du secteur de la sécurité et un assainisse­ment sérieux de nos forces de sécurité et de défense, prérequis indispensable à tout effort visant tant à la sécurisation de notre pays que de sa population».

Divergences politiciennes

Cependant, la mise en oeuvre de ces convictions partagées se heurte aux divergences politiciennes qui confinent au déni de toute initiative tendant à résoudre la question sécuritaire rd congolaise à l’encontre du régime en place.

Ainsi en est-il du rejet sans nuance de l’état de siège instauré il y a un an au Nord- Kivu et en Ituri, qui aura pourtant eu le mérite de faire bouger les lignes, y compris dans les pays fron­taliers de connivence avec les rébellions et groupes armés locaux qui écument le pays et massacrent des populations civiles depuis trois décennies. Beaucoup, y compris parmi la «bien­pensante» communauté internationale, l’exècrent farouchement. Pas toujours pour les beaux yeux des pauvres populations civiles de la RDC.

Ainsi en est-il de la toute puissance ONG américaine Amnesty International dont un rapport («La Justice et les libertés en état de siège au Nord-Kivu et en Ituri»), publié mardi 10 mai 2022, dénonce l’exploitation de l’état de siège pour «écraser la dissidence» en RDC et exige la levée de toutes les restrictions en matière de droits humains ainsi qu’un calendrier précis de sortie de l’état de siège. Motif avancé pour en imposer ainsi à un pays indépendant : la restriction de certaines libertés et le recours aux tribunaux militaires pour juger les civils sont illégaux au regard du droit international. Les solutions congolaises pour régler une question vitale sur son territoire national sont donc limitées par le droit international. Félix Tshisekedi et son gouvernement seraient, de ce point de vue, interdits de certaines initiatives qu’ils jugent à même de régler la question de l’insécurité qui sévit dans les Kivu au nom d’un droit international qui empiète sur la souveraineté d’un Etat indépendant.

Le député national Delly Sessanga

Déni d’initiatives

Le même déni d’initiative s’observe dans le chef de nombre d’acteurs politiques nationaux, pour des raisons qui tiennent mal la route. Notamment lorsqu’ils al­lèguent l’impréparation des opérations militaires déclenchées dans le cadre de la mise en oeuvre de l’état de siège sans tenir compte de l’obligation des résultats qui s’impose à tout responsable qui accède à la magistrature suprême et aux attentes que charrie cette fonction suprême. «Ils n’ont aucune idée du temps que peut prendre une prépara­tion d’opérations militaires dans le contexte congolais. Le commandant suprême de l’armée aura eu le mérite d’avoir tenté quelque chose pour essayer de mettre un terme aux souffrances de nos populations de l’Est du pays», confie à ce sujet un général FARDC à la retraite. «Tout se passe comme si ces politiciens auraient voulu que Félix attende durant son premier quinquennat, impassible, qu’ils aient fini de discutailler sur la meil­leure politique de défense avant de voler au secours des Congolais qui se font tuer depuis si longtemps», ajoute-t-il.

L’argument de l’impréparation

Des observateurs notent ainsi que lorsqu’un expert aussi avisé que Jean-Jacques Wondo critique l’état de siège instauré par Félix Tshisekedi, il lui reproche principalement «de n’avoir pas permis de produire les résultats escomptés une année après sa mise en oeuvre» et subsidiairement, d’avoir surévaluée la situation sécuritaire à l’Est du pays qui n’était pas «une menace sécuritaire très grave et imminente, c’est-à-dire un péril imminent et sérieux». Même si plus de 500 civils avaient été massacrés l’année d’avant l’instauration de l’état de siège, selon les statistiques tant vantées du KST. C’est le même argumentaire qui sous-tend l’affirmation de Martin Fayulu, dans un tweet du 10 mai, selon laquelle «les dernières tue­ries à Djugu où 49 civils ont été massacrés prouvent à suffisance l’urgence de lever cet état de siège inutile qui fait plus de dégâts que sous administration civile». Là où Delly Sessanga avance que «le maintien de l’état de siège participe de la politique de l’autruche. Elle nous voile la face sur l’ampleur de ce désastre et nous détourne des vrais problèmes et de la recherche des solutions durables». Il voit dans ces ‘‘solutions durables’’ «l’unité de toutes les filles et de tous les fils de la RDC pour la restauration de la sécurité et de la paix à l’Est». Donc une sorte d’attentisme négociateur qui laisse la situation sécuritaire en l’état … C’est à peu près ce que pense Francine Muyumba qui justifie son vote contre la prorogation de l’état de siège au sénat parce qu’il «n’a pas apporté de gains proportionnels». Tandis que Denis Mukwege affirme que «la stratégie militaire sou­tenue par le gouvernement congolais depuis un an est incapable de protéger les civils et de prévenir la répétition des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité».

A chacun sa solution magique

Dans un communiqué, le 10 mai 2022, le prix Nobel de la paix 2018 lui préfère l’exploitation de la Réso­lution 2612 du Conseil de sécurité des Nations-Unies qui prévoit «une coopé­ration renforcée entre les casques bleus et les forces de sécurité et de défenses congolaises pour mener des opérations conjointes». Tout autant que l’importance de la mobilisation «d’une réelle volonté politique pour mettre en oeuvre des réformes institutionnelles visant le secteur de la sécurité indis­pensable pour consolider l’édification d’un Etat de droit fort et protecteur des libertés fondamentales mais aussi pour mener à bien un processus de justice transi­tionnelle visant à parache­ver la transition entre une longue période de guerre et la paix, et entre un régime prédateur et autoritaire et la démocratie».

Autant d’argumentaires politiciens viciés dès le départ, à en juger par la réaction de Patrick Muyaya, ministre de la communi­cation et porte-parole du gouvernement, sur les an­tennes de TV5 Afrique. «C’est vrai que la tâche principale (de l’état de siège, ndlr) c’est la sécurité. Nous nous y attelons, mais je pense que nous n’avons jamais dit au démarrage de l’état de siège qu’il mettrait automa­tiquement fin aux tueries et à la situation d’insécu­rité», a-t-il commenté. Des propos qui rappellent ceux de l’homme de terrain, le général Johnny Luboya, qui compare la situation de la RDC à celles des nombreux autres pays africains en proie au terrorisme. A l’évidence, une année pour apprécier la réussite ou l’échec du démantèlement des groupes rebelles et milices installés à l’Est de la RDC depuis près de 30 ans, c’est peu. Trop peu de temps. Surtout si les solutions de rechange proposées par les uns et les autres ne mettent pas fin aux drames à répétition qui endeuillent l’Est de la RDC, elles non plus. Et se réduisent à dénier le droit à l’initiative politique et militaire au président de la République en place.

Il apparait, en effet, qu’à chaque camp politique sa petite idée sur la meilleure façon de mettre un terme à trois décennies d’atro­cités contre de paisibles populations civiles dans les territoires de l’Est de la RDC, comme dans le meilleur des mondes. «C’est du ôtes-toi de là que je tente ma for­mule magique», commente à ce sujet un politologue de l’Université de Kinshasa, lassé par ces atermoiements caractéristiques de la classe politique nationale. Parce qu’entre temps, la CODECO a de nouveau frappé en Ituri, non seulement en massacrant plus de 15 enfants à Lodha, non loin du centre commercial de Fataki (territoire de Dju­gu), lundi 9 mai 2022, mais aussi en incendiant quelques 9 camions des commerçants sur la route Kisangani-Mambassa dans la même province, menaçant ainsi dangereusement les échanges commerciaux en Ituri. Qu’en sera-t-il d’ici quelques années ? s’inter­rogent certains observa­teurs.

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