L’opinion nationale le découvre. Il est sur tous les plateaux de télévision et les stations des radios locales qui débattent politique. Timothée Lenoir Efika entretient le contraste, au propre comme au figuré : chevelure à la Don King, l’homme est, contrairement à un des prénoms dont il s’affuble, plutôt de teint brun. Et loquace. Timothée Lenoir se revendique d’un parti politique dont il est l’autorité morale, « Tous pour une république nouvelle ». Il se réclame de l’Union sacrée de la Nation et clame son soutien à Etienne Tshisekedi. Mais ne se prive pas de cracher ses « vérités ».
Interview sur le vif.
LMX : Comment voyez-vous l’évolution des relations entre les deux leaders de CACH à l’heure où un nouveau procès de l’ancien directeur de cabinet du président de la République est annoncé ?
TLE : Une chose est vraie, Vital Kamerhe est au top depuis la dernière décision judiciaire prise par la Cour de cassation. L’homme a toujours eu de très bonnes relations avec Félix Tshisekedi. Ça s’énonce en termes de fraternité, de partenariat politique. Il ne faut pas perdre de vue qu’entre les deux personnalités, tout part de la création de l’Union sacrée, un regroupement qui avait besoin d’une force politique pour faire face à l’adversité. Le procès dit des 100 jours s’inscrit dans le cadre de l’Etat de droit. Il n’énerve en rien les rapports harmonieux entre les eux hommes qui ont conservé de bonnes relations, je peux vous l’assurer en ma qualité de défenseur de l’un et de l’autre.
LMX : Comment réagissez-vous face à l’opinion qui estime que Kamerhe pourrait, s’il est blanchi par la justice, occuper aussitôt d’importantes fonctions d’Etat et même au sein de l’USN ?
TLE : Le retour de VK est un retour gagnant. Il tombe à point nommé pour renforcer la notion de l’Etat de droit dans les esprits des Congolais et même d’une certaine opinion internationale. En plus, il donnera une nouvelle impulsion à la notion de changement prônée par le président de la République compte tenu du manque de réussite apparent de l’actuel premier ministre Sama Lukonde. C’est un avis personnel, que j’assume : l’actuel premier ministre ne sait pas répondre aux attentes de la population. Sa gestion pose problème et fait craindre à certains que Félix Tshisekedi n’obtienne pas un second mandat présidentiel. Ce à quoi je dis tout de suite non. Nous avons un quinquennat, il nous reste encore une année et demi et avec de la volonté politique, tout peut encore s’améliorer. Vital Kamerhe se présente ainsi comme la bouée de sauvetage dont l’USN a besoin pour booster la politique du Chef. Une fois aux affaires, il mettra en place un casting efficace pour que les choses aillent mieux et vite. Je suis personnellement convaincu qu’il y aura aussitôt du répondant.
LMX: Kinshasa est la capitale, le miroir et le thermomètre de la vie politique nationale. Comment pensez que les choses devraient aller ici ?
TLE : Je vais aller droit au but parce que je soutiens entièrement le gouverneur de la Ville, Gentiny Ngobila Mbaka. Et ce, en connaissance de cause parce que je suis moi-même un habitué des arcanes de la ville-province en ma qualité d’ancien collaborateur de certaines personnalités de l’Assemblée provinciale. Aucun gouverneur n’avait réussi à construire 1 km de route à Kinshasa avant Ngobila. Aujourd’hui, nous avons la route Elengesa, construite 60 ans après l’indépendance de notre pays ; nous avons l’avenue de la Paix ; l’avenue Kikwit, le pont Bongolo qui est une fierté. Vous constatez avec moi l’embellissement du boulevard Lumumba de la 1ère rue à la Place de l’Echangeur, avec des espaces récréatifs et des parcs qui font le bonheur des kinois qui peuvent venir s’y détendre. Toute œuvre humaine est sujette à imperfection, certes, mais une chose est certaine aujourd’hui : la volonté de Gentiny Ngobila d’améliorer notre espace vital ne fait l’ombre d’aucun doute. Il mérite l’accompagnement des kinois. Encore que les kinois ne doivent pas confondre entre « Kinshasa zéro trou », qui est un programme du gouvernement central, et les actions du gouverneur Ngobila à la tête de la ville de Kinshasa. C’est avec ses faibles moyens financiers et matériels, malgré le contexte de survenance de la Covid que le premier citoyen de Kinshasa se débrouille, lance des opérations comme « Kin Bopeto » qui, malheureusement, souffrent de la modicité des moyens disponibles. Il faut d’ailleurs, à cet égard, interpeller la conscience du gouvernement de la République pour qu’il vole au secours de la capitale, au moyen de la rétrocession qui est un mode de financement prévu par la constitution. Les kinois doivent les chantiers qui poussent un peu partout dans leur ville au sens managérial de leur gouverneur. L’homme n’a que 2 ans et demi à la tête de la ville. Il lui reste encore du temps pour prouver de quoi il est capable et je suis sûr qu’il finira parfaitement son quinquennat.
LMX : Un mot de la fin ?
TLE : J’en appelle aux responsables à tous les niveaux, à l’opinion, parce que le chef de l’Etat a besoin d’un second mandat. Il nous faut une bouée de sauvetage parce qu’il y a beaucoup de ratés chez nous à l’USN. Mais la situation est récupérable, à travers un VK, par exemple, dont on connaît les aptitudes politiques. Ce sera l’homme de la situation à la primature. On en a besoin pour l’intérêt de la Res publica, et pour que nous n’ayons pas des problèmes avec le souverain primaire en 2023.
Propos recueillis par J.N.
