En RDC, la révolte le dispute à l’écœurement dans l’opinion publique à la suite d’un reportage de notre confrère Alain Foka de Radio France International (RFI) sur l’exploitation minière au pays de Patrice-Emery Lumumba.
Ex-propriété privée de Léopold II, avant d’être fourguée au Royaume de Belgique au début du 19ème siècle, l’actuel Congo-Kinshasa est, en effet, connu pour être un véritable «scandale géologique» avec d’immenses réserves de cuivre, diamant, cobalt, coltan, or, cassitérite, niobium etc. Le pays est à ce jour le premier producteur mondial de cobalt, un minerais stratégique pour l’industrie automobile et militaire, de même qu’il compte parmi les plus grands producteurs de cuivre et d’or et de bon nombre de matières premières du sous-sol de la planète. C’est de notoriété publique. Autant que l’est la pauvreté légendaire et sans cesse croissante de sa population : un paradoxe scandaleux que de bonnes âmes outre-Atlantique et outre Méditerranée s’évertuent à qualifier simplement de ‘’surprenant’’…
Le reportage d’Alain Foka sur les travers de l’exploitation minière dans l’Est rd congolais se range dans cette catégorie de révélations «surprenantes». Journaliste d’un média européen, un continent auquel on doit moult désagréments vitaux déplorés en Afrique et particulièrement en RDC, le Camerounais Foka y est certainement allé de sa fibre bantoue pour crever l’abcès. Au Nord-Kivu où l’a conduit son enquête, l’exploitation des richesses minières de la RDC a toujours été une prédation : les exploitants miniers, occidentaux et chinois y écument des terres dans le pur style du fameux Far West popularisé par le cinéma de Hollywood. Ils n’ont de comptes à rendre à personne. Même pas au gouvernement congolais.
A Walikale, Alphamines Bisie Mining, une très puissante entreprise minière américaine a carrément chassé la délégation gouvernementale qu’accompagnait Alain Foka, refusant carrément tout accès à ses installations à quiconque en invoquant péremptoirement des droits et pouvoirs inconnus dans ce pays.
De même, à Kamituga, plusieurs kilomètres plus loin dans la même province, des potentats chinois ont préféré vider les lieux après avoir fermé boutique pour ne pas permettre aux plénipotentiaires du pays hôte de lorgner sur leurs activités minières…
Scandale géologique pour qui ?
Ci-git le fameux scandale qui n’est guère «géologique» mais que la plupart des décideurs affectent de ne pas comprendre lorsqu’ils ergotent ou dissertent doctement sur «la pauvreté endémique des populations assises sur des tonnes de matières premières stratégiques».
Notre confrère de RFI pose la question fondamentale: comment les pouvoirs publics congolais peuvent-ils s’assurer de la nature, de la quantité et des activités entreprises sur leur territoire par de puissants exploitants miniers qui leur interdisent l’accès aux sites d’exploitation ?
Il en va, malheureusement, de Walikale et sa mine de Bisie comme de Kamituga, et donc de la quasi totalité du secteur minier national dépecé à qui mieux-mieux au cours de ces 20 dernières années à la faveur de guerres de prédation qui ont mis un terme au régime du président Mobutu. En RDC, la chute du dictateur a fait passer le pays de la concentration des pouvoirs entre les mains d’un seul homme à une atomisation en règle.
C’est suffisamment rare pour être souligné. Même les dénonciations répétitives et théâtrales ont fini par occulter ce danger contre lequel mettait déjà en garde le premier 1er ministre congolais Patrice-Emery Lumumba : la balkanisation du pays. Une des rares évidences sur lesquelles les acteurs politiques congolais sont quasiment tous d’accord. Au cours de la deuxième guerre de prédation, la fameuse «première guerre mondiale africaine» qui avait vu des armées gouvernementales d’une dizaine de pays du continent africain se ruer sur le territoire national et s’y affronter directement pour certaines, le pays fut carrément divisé en quatre, soit le nombre des groupes armés qui s’y affrontaient, soutenus par de très puissants lobbies … occidentaux. Le Congo de Lumumba avait alors été à deux doigts d’une balkanisation de fait entretenue par les adeptes de la séparation du «Congo utile» (pour eux) et du Congo inutile ou peu utile.
Une balkanisation larvée
Les accords de Sun City (Afrique du Sud) en 2003 ont permis de ramener un semblant de paix, l’installation d’un gouvernement incluant les principaux belligérants congolais et les forces sociopolitiques représentatives non combattantes et l’organisation d’élections voulues démocratiques depuis 2006. Mais dans le fond rien ne semble avoir vraiment changé, puisqu’aux affrontements entre groupes rebelles et milices d’auto-défense a succédé la prolifération de milices et autres forces négatives, principalement dans les régions à fort potentiel minier, qui y entretiennent l’arbitraire et donc un non-Etat de fait. Même le pacte républicain issu du dialogue de Sun City qui fut cristallisé dans la Constitution de 2006 se révèle comme un vaste canular. C’est au déluge promis au début des années ’90 par un Mobutu sur le départ que les Congolais assistent. Un déluge de feu sous la forme d’agressions et d’affrontements armés ainsi que la prédation systématique des richesses du sol et du sous-sol. N’en émergent que les puissantes entreprises minières occidentales et asiatiques qui font leurs choux gras de tout ce caravansérail.
Les quelques initiés nationaux dans la classe politique le savent bien : les guerres d’agression des années ’90 ont été toutes financées principalement par les multinationales minières et leurs partenaires de la haute finance internationale.
La Gécamines, héritière de l’union Minière du Haut Katanga qui servit de mamelle nourricière de l’Etat colonial et qui, devenue une entreprise commerciale avec l’Etat congolais comme actionnaire unique, devrait aider celui-ci à contrôler les ressources minières nationales de son pays. Pas étonnant qu’elle n’ait jamais cessé d’irriter lesdites multinationales qui multiplient des stratagèmes pour obtenir sa liquidation ou sa privatisation qui leur permettrait d’en acquérir à vil prix des morceaux grâce aux oukases de la Banque Mondiale.
On a vu en effet une douzaine d’entreprises minières internationales se bousculer au portillon, parmi lesquelles Lundin Group, Banro, Mindev, Barrick Gold, South Atlantic Resources, Anvil Mining. Le Canadien Alain Deneault, auteur d’études sur le pillage des ressources minières, révèle à ce sujet que certaines de ces entreprises ont par la suite joué un rôle de premier plan dans la déstabilisation politique de la RDC en sponsorisant ci et là divers mouvements rebelles qui précarisent le contrôle du gouvernement sur des pans entiers du territoire national. Entre autres, AMFI ou encore Barrick, allié notoire de l’Ouganda dans l’occupation de quelques territoires de l’Est. «En 1996, des sociétés occidentales majoritairement canadiennes ont financé, armé et encadré Laurent-Désiré Kabila, de même que ses soutiens ougandais et rwandais, pour renverser le Mobutu…» en échange de contrats léonins extrêmement avantageux, écrit-il dans Noir Canada. Pillages, corruption et criminalité en Afrique, paru en 2008.
L’objectif poursuivi, cela va de soi, n’a jamais été de restituer aux Congolais leurs richesses déjà pillées une première fois par le madré Léopold II et sa Belgique. Il s’agit plutôt de procéder à ce que la journaliste belge Colette Braeckman a appelé «le troisième pillage» de la RDC.
Le troisième pillage de la RDC
L’instauration du nouvel enfer en RDC est entourée de force circonlocutions terminologiques et précautions juridiques qui peuvent expliquer la déconvenue d’un Alain Foka et de l’opinion publique congolaise dans son ensemble. Mais pas celle d’acteurs et d’autorités politiques nationales «initiées» et complices parfois malgré elles. Ainsi en est-il de l’adaptation des législations africaines à l’expansionnisme minier occidental.
Les institutions financières internationales aménagent, en amont, de nouveaux cadres légaux, financiers, politiques voire humains. Ils les imposent aux autorités politiques qui se chargent ensuite de les ânonner à longueur des journées sur les antennes des médias locaux et étrangers. A l’instar des thèses sur la prétendue incontournable privatisation des entreprises étatiques dont d’aucuns s’étaient faits les hérauts en RDC à la fin de la décennie ’80. On rapporte que c’est à peine si la REGIDESO, société nationale de distribution de l’eau, ne fut pas privatisée sur pression des institutions de Bretton Woods. C’est le maréchal Mobutu qui s’y était obstinément opposé, craignant des conséquences imprévisibles que la facturation d’une denrée aussi essentielle pouvait entraîner pour son image au moment où il se préparait à des élections.
Dans le secteur minier, une nouvelle génération de lois minières a vu le jour dans la plupart des pays du Sud au début des années 2000, comme par hasard. Le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale sont les inspirateurs de ces codes dont la caractéristique essentielle est d’offrir des avantages exorbitants aux industriels miniers pour les inciter à investir dans les pays pauvres du Sud : dérégulation, absence quasi-totale de redevance, laisser-faire en matière environnementale etc. «Les codes miniers qui s’en sont suivis ont imposé aux populations du Sud des logiques économiques (…) par exemple la distinction du sol et du sous-sol au titre de propriété (…) qui ont permis aux intérêts miniers étrangers d’accéder au sous-sol et, par le fait même, de priver de ressources des populations estimant qu’on les chassait de leurs propres terres ancestrales», note encore Deneault dans un autre ouvrage «Paradis sous terre. Comment le Canada est devenu la plaque tournante de l’industrie minière mondiale» publié en 2011.
Un code minier qui consacre la prédation
En RDC, un nouveau code minier truffé de clauses léonines a été promulgué en 2002, peu après le dialogue de Sun City, par un gouvernement dans lequel participaient aussi bien tous les anciens belligérants que l’opposition non armée et la société civile congolaises. Redevenu seul maître à bord après les présidentielles de 2006 et 2011, le président Joseph Kabila effectua un rétropédalage peu apprécié par les multinationales minières occidentales et chinoises en promulguant un nouveau code minier, que son successeur Félix Tshisekedi s’est engagé à ne pas réviser.
Ressources minières à l’encan
Mais sur la question, pourtant cruciale pour le développement du pays, un certain nombre d’acteurs politiques nationaux observent un mutisme assourdissant pour ne pas déplaire aux plus forts du moment. A l’exception notable de Moïse Katumbi Chapwe, qui, toute honte bue a toujours défendu bec et ongles le code minier léonin de 2002 (contre Kabila) au motif qu’«il ne faut pas décourager les investisseurs», et de Martin Fayulu, pour les mêmes raisons. Ces deux acteurs politiques sont connus pour aspirer à la plus haute fonction politique en RDC, la présidence de la République. Ils devraient donc ne pas avoir été surpris par les révélations d’Alain Foka à Walikale et Kamituga comme le serait le Congolais lambda.
En tout état de cause, si surprises il y a eu, elles ne le sont pas pour une grande partie des autorités et des acteurs politiques. On peut, en effet, noter que le principe de la révision de la loi Bakajika selon laquelle «le sol et le sous-sol appartiennent à l’Etat congolais» avait été acté par le premier parlement post-belligérance. Les politiques savaient.
La balkanisation ou le morcellement du territoire national semble donc venir de là où on ne l’attendait pas. Elle implique la classe politique congolaise dans son ensemble, au-delà des autorités politiques au moment de la survenance des faits. Car, que vaut un Etat congolais dépouillé des ressources de son sous-sol ainsi cédées à des entreprises minières étrangères ? Plus grand-chose.
Remise au pas dans l’ordre
Des sources citées par Congo-Press et MediaCongo.net font état de la décision de la ministre nationale des Mines, Antoinette N’Samba Kalambayi d’annuler la mesure conservatoire du gouverneur du Sud-Kivu de suspendre les activités des sociétés chinoises exploitant illégalement l’or à Kamituga.
Interrogé par Le Maximum, au sujet de la révocation de la mesure gouverneur Théo Ngwabidje du Sud-Kivu, le cabinet de la ministre N’Samba explique que «Le gouverneur du Sud-Kivu a agi en toute illégalité en s’arrogeant des attributions relevant du ministère national des Mines en méconnaissance des lois et règlements de la République.
C’est pourquoi la ministre a saisi le ministre de l’Intérieur pour lui demander de rapporter la décision de ce gouverneur qui a violé les dispositions de l’article 11 de la loi N° 007/2002 du 11 juillet 2002 telle que modifiée et complétée par la loi N°18/001 du 9 mars 2018 sur les compétences du gouverneur de province dans l’administration du code minier. L’action de notre ministre consistait à demander à son collègue d’instruire le gouverneur du Sud-Kivu de rapporter sa décision».
On rappelle au cabinet du ministère des Mines à Kinshasa que c’est au ministre des Mines qu’incombe le pouvoir de prendre une telle disposition. «On ne gère pas la République avec des émotions mais avec des textes de lois. En suspendant les six entreprises et en limogeant son ministre provincial des Mines, Ngwabidjge (…) a tenté de faire une fuite en avant, se sachant lui-même impliqué dans l’octroi illicite des permis d’exploitation à ces Chinois», martèle un collaborateur de N’Samba sous le sceau de l’anonymat. Avant de préciser que la sévérité de sa patronne était motivée par le fait qu’elle «avait déjà dépêché des inspecteurs sur le terrain à l’Est du pays pour vérifier et identifier les Chinois exploitants illégitimes de ces sites miniers et leurs complices congolais afin de prendre des mesures appropriées. Il lui revenait en sa qualité de ministre de tutelle le devoir de recadrer le gouverneur au nom de l’Etat de droit qui ne peut se passer du respect des textes légaux en vigueur».
La démarche de la ministre national des Mines ne tendait donc pas à protéger les entreprises minières chinoises. Il s’agissait au contraire de faire aboutir une enquête qui avait débuté sous ses auspices et qui devrait aboutir à sanctionner tous les protagonistes de ces crimes économiques à la lumière du rapport des inspecteurs.
Une telle détermination ne sera pas de trop pour mettre un terme aux manœuvres de dépossession systémique de la RDC soutenues souvent au grand jour par certains dirigeants dont l’inconséquence a fini par transformer ce pays en lieu d’affrontements et drames humains qui meublent le quotidien dans des zones territoriales entièrement abandonnées à tout venant.
En effet, si Alphamines ou les Chinois de Kamituga se permettent de rabrouer ainsi les autorités congolaises dès qu’elles se montrent quelque peu regardantes sur leurs activités, c’est que le ver est profondément enfoui dans le fruit des cessions mafieuses inavouées du sous-sol qui semble se fonder sur une conception héritée de pays comme le Canada, véritable eldorado des compagnies minières internationales.
Un historien congolais vivant au Canada a révélé à nos rédactions que depuis sa fondation, ce pays nord-américain a toujours estimé que l’exploitation minière est la meilleure (sinon la seule) utilisation qui peut être faite d’un territoire, parce qu’elle peut implanter des populations salariées, engendrer des redevances et laisser la surface du sol à d’autres occupations. «C’est sans doute beau pour les riverains du Fleuve Saint Laurent. Mais dans le contexte rd congolais, la question de la base même sur laquelle se fixent les redevances minières doit être prise en compte, puisque personne ne peut évaluer en l’état actuel de la situation le volume des minerais extraits, et donc les profits qu’en tirent les exploitants. Agir autrement c’est ramener la RDC au régime léopoldien de 1885, c’est-à-dire à une nouvelle colonisation qui porterait maintenant sur son sous-sol. En attendant pire, peut-être», commente le chroniqueur politique du Maximum.
Pillage généralisé
On n’est pas loin de la généralisation de ce schéma de dépossession. Dans le Grand Katanga où la Gécamines se bat courageusement contre les ogres de l’industrie minière internationale pour maintenir son statut de première entreprise minière de la RDC, comme au Sud-Kivu, en Ituri, en Province Orientale, dans les Uélé et même au Kongo-Central à quelques encablures de la capitale Kinshasa.
Cela risque d’être le cas également dans ces zones économiques spéciales (ZES) aux contours juridiques alambiqués. En 2012 déjà, Deneault révélait dans l’indifférence de l’intelligentsia congolaise que sous la forme d’un bail emphytéotique, une de ces zones établie à Moanda privera formellement les Congolais de toute souveraineté politique et économique durant un siècle (100 ans): «Le projet de l’emphytéose de Moanda consistera en trois méga-chantiers industriels encadrés par une souveraineté politique privée relative à la zone elle-même. Exactement comme sous Léopold II. Cette zone politique privatisée serait gérée en priorité par un consortium d’investisseurs comprenant le Canada, des pays de l’Union Européenne, les Etats-Unis, la Banque Mondiale et le Fonds monétaire International (FMI)», a-t-il écrit à ce sujet.
Dans l’ex-Grande Province Orientale, l’exploitation aurifère est entourée du plus grand mystère : l’Etat congolais ignore jusqu’à ce jour les quantités réellement exportées. Alors qu’il est reconnu selon un rapport onusien daté de 2009, que «l’or peut être considéré comme le plus important ‘minerai de conflit’ dans l’Est de la RDC».
C’est le culte du secret entretenu soigneusement entretenu par d’injustifiables «clauses de confidentialité», aux antipodes des principes élémentaires de la bonne gouvernance tant vantée, imposées au gouvernement par les compagnies minières extérieures qui est qui est la cause principale de cette ignorance par la RDC de son potentiel minier.
Potentiel minier délibérément occulté
Comme la Gécamines, l’Office des Mines d’Or de Kilo-Moto (OKIMO) n’est plus que l’ombre de lui-même alors que l’Ituri, et le Haut-Uéle n’ont jamais cessé d’être les principales pourvoyeuses de pays voisins comme l’Ouganda, en métal jaune.
Le Code minier de 2002 avait transformé les concessions d’Okimo en permis d’exploitation dont bon nombre furent accordés aux projets Kibali Goldmines et Ashanti Goldfields, le premier étant notoirement connu comme un grand pourfendeur du nouveau code minier (révisé en 2018). Dans la foulée de ces nouveaux octrois se sont glissés les Chinois épinglés par l’enquête d’Alain Foka. Très actifs dans l’exploitation semi-industrielle d’or alluvial, ils disposent de puissantes dragues qui fonctionnent nuit et jour et dont la production réelle échappe à l’Etat congolais.
Ombres chinoises
Même si c’est dans le domaine de l’extraction du cuivre et du cobalt que la Chine a fait main basse sur de grosses parts du gâteau katangais, soit près de 70% du secteur minier national, suscitant l’ire des puissances occidentales, les Etats-Unis en tête. Qui insistent pour que Kinshasa en revoie urgemment les contours. Première visée, mais certainement pas la seule : Sicomines, un contrat de 6 milliards USD signé par le gouvernement de Joseph Kabila et portant échange de minerais contre des d’infrastructures (routes, écoles, hôpitaux…) pour 3 milliards USD, 3 autres milliards étant affectés à l’exploitation d’immenses réserves de cuivre et de cobalt.
Quelques voix, en occident et dans la société civile congolaise, dénoncent l’opacité des contrats chinois de Kabila et émettent des doutes quant aux bénéfices réels qu’en tirerait la RDC. Dans la foulée, les accords conclus avec Sinohydro Corp et China Railway Group Limited qui détiennent 68% de Sicomines contre 32 % pour la RDC sont eux aussi promis à la révision. Une commission a été instituée pour réévaluer les réserves et les ressources de la mine de cuivre et de cobalt Tenke Fungurume (China Molybdenum).
Même si Alain Foka s’est montré peu disert sur Alphamines, le géant américain de Bisie qui occupe en maître absolu des mines à Walikale, son reportage qui fait le buzz dans les médias et les réseaux sociaux démontre que sur ce terrain de la prédation, les Chinois ne sont pas seuls. C’est ensemble avec leurs «rivaux» occidentaux qu’ils profitent de la balkanisation du sous-sol congolais.
J.N.