Rideaux sur l’affaire Véridos qui a défrayé la chronique ces dernières 72 heures, à travers une offensive médiatique inattendue déployée par le ministre de l’EPST, Tony Mwaba. Jeudi 19 août en son cabinet de travail à Kinshasa, le ministre UDPS a reçu officiellement une délégation de l’entreprise allemande et s’est engagé à conclure et à signer dans les jours qui viennent le contrat qui lie la RDC à Veridos Gmhb. Un véritable rétropédalage.
Il y a quelques jours, Tony Mwaba, extrêmement remonté contre l’Inspecteur général des Finances Jules Alingete qui s’était opposé au décaissement en espèces de quelques 30 milliards FC pour le compte de son ministère, dénonçait un trafic d’influence du patron de l’IGF. Devant les caméras, Mwaba avait accusé Alingete d’avoir intercédé en faveur de Veridos dans le cadre du paiement d’une facture de 2 millions USD. Ce à quoi il aurait réservé une fin de non-recevoir, ce qui lui vaudrait la haine de l’IGF dans le dossier du TENAFEP. Devant un groupe d’enseignants, le ministre a révélé que «Veridos voulait donner aux élèves du primaire des cartes biométriques contre paiement de 5 Euros/élève. Je lui ai dit qu’au niveau du primaire c’est la gratuité totale et elle est non négociable. Et que ce contrat ne passera pas. Il m’a appelé pour me dire que ce sont ses amis. J’ai refusé».
Un refus qui n’aura manifestement pas servi à grand’chose, apparemment. Parce qu’aux dires de l’IGF, l’entreprise allemande avait été dûment payée depuis février, bien avant l’arrivée de Mwaba à la tête de l’EPST. Et son rétropédalage opéré en re-concluant un accord avec l’entreprise allemande n’arrange pas les affaires de ce professeur de droit à l’UNIKIN. Impossible d’expliquer en effet comment les «amis honnis d’Alingete» sont devenus fréquentables en l’espace de quelques heures. Encore moins, comment le «dossier anti-gratuité» de Veridos serait devenu soudainement éligible à ce financement.
Il semble, en réalité, que le ministre se soit trompé dans l’appréciation de ce dossier, conclu par le président de la Républqiue en personne au cours de sa visite officielle en Allemagne en novembre 2019. «Ce n’est pas par hasard si le dossier Veridos avait été porté par M. Eberande, alors directeur de cabinet adjoint du chef de l’Etat», explique au Maximum une source à la présidence de la République.
A en juger par les explications livrées aux médias, devant le ministre Tony Mwaba par le représentant de Veridos, le contrat qui lie les Allemands à l’EPST ne se limite pas à la simple fourniture de cartes biométriques aux élèves congolais. Il s’agit d’un projet de bonne gouvernance qui permettra au pays de connaître exactement le nombre d’élèves qu’il y a, a-t-il précisé avant que le ministre n’annonce que le contrat venait d’être paraphé parce que conforme à la vision du chef de l’Etat.
Tout indique que le plénipotentiaire s’est fait taper sur les doigts quelque part.
LE MAXIMUM
AFFAIRE VERIDOS : Tony Mwaba capitule
