La proposition de loi de Noël Tshiani sur le verrouillage de l’accès à la fonction présidentielle a été déposée jeudi 08 juillet 2021 à l’Assemblée nationale entre les mains du député national Nsingi Pululu.
L’élu de la Funa (Kinshasa) se chargera de porter avec plusieurs de ses collègues cette loi dont l’objectif est d’une part, de réserver l’accès à la présidence de la RDC aux seuls Congolais nés de père et de mère congolais et d’autre part, d’introduire la double nationalité sur base du principe de l’irrévocabilité de la nationalité congolaise permettant à des millions de Congolais de naissance détenteurs d’une nationalité étrangère de ne pas perdre leur nationalité d’origine. Optimiste, Nsingi Pululu note que la proposition de Tshiani a le soutien de plus de 215 députés nationaux parmi lesquels certains élus de Ensemble pour la République de Moïse Katumbi qu’une folle rumeur présente comme la principale cible de cette initiative législative.
Selon lui, ceux qui évoquent dans les médias et réseaux sociaux le spectre de la ‘‘congolité’’, vecteur des confrontations interraciales ont tort. Il s’agit simplement de mettre le pays à l’abri des convoitises de toute sorte que provoquent ses incomensurables ressources naturelles depuis les années d’indépendance en évitant autant que possible que la première institution publique (président de la République) n’échoue entre des mains suspectes de loyauté partagée, particulièrement avec certains pays frontaliers. «On ne comprend pas pourquoi ceux qui trouvent normal que les Etats-Unis d’Amérique par exemple pour protéger la plus haute sphère de la responsabilité étatique ont recours au jus soli qui exclut de la présidence du pays toute personne qui ne serait pas née sur le territoire américain vocifèrent contre cette proposition qui vise le même but en RDC. Pourquoi deux poids, deux mesures?», s’interroge un député national du Haut-Katanga sous le sceau de l’anonymat.
Plusieurs autres élus interrogés par nos rédactions n’ont pas caché leur soutien à cette loi qui a l’avantage à leurs yeux de faire vibrer la fibre patriotique et d’éviter à une RDC menacée de balkanisation et pillée impunément depuis des années d’être inféodée au sommet de l’État.
En revanche, le député Jacques Djoli du MLC est d’un avis contraire. Il a qualifié la démarche de Tshiani d’un débat de la rue qui heurte les verrous constitutionnels et législatifs. Sauf changement de dernière minute, la proposition de loi portant verrouillage de l’accès à la magistrature suprême sera débattue au cours de la session de septembre prochain.
LE MAXIMUM
VERROUILLAGE DE L’ACCES A LA FONCTION PRESIDENTIELLE : La proposition de la loi Tshiani sera examineé en septembre
