Ainsi en a décidé la plénière de la chambre basse du parlement vendredi 18 juin 2021. Visés par un réquisitoire du procureur général près la Cour constitutionnelle dans le cadre d’une affaire de détournements présumés des fonds du projet du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, les députés nationaux Louise Munga Mesozi et René Lumbu Kyala seront bien auditionnés par le parquet. Mais ils conservent leurs immunités parlementaires, compte tenu du fait qu’ils n’ont pas encore eu l’occasion d’être entendus ou de présenter leurs moyens de défense devant l’inspection général des finances ou le procureur général qui les poursuit. Le vote des élus du peuple à ce sujet aura été sans équivoque : 359 voix sur 373 votants, dans ce dossier qui concerne un élu FCC-PPRD/ Opposition et un autre, USN/Majorité.
Comme à la chambre haute du parlement, quelques jours plus tôt, le réquisitoire du procureur général Mukolo Nkokesha posait de sérieux problèmes aux législateurs en ce qu’il sollicitait directement la levée des immunités et des poursuites pénales à l’encontre des élus concernés sans les avoir préalablement entendus.
Interrogé par la commission ad hoc mise sur pied à l’Assemblée nationale, le procureur général a reconnu qu’aussitôt informés des faits portés à leurs charges par la presse, Louise Munga et René Lumbu s’étaient présentés volontairement à son office.
La plénière a choisi de couper la poire en deux décidant de ne pas autoriser la levée des immunités des députés tout en permettant au procureur général de les entendre.
Respectivement signataires de la Convention d’actionnaires dans le cadre de trois sociétés du groupe Bukanga Lonzo et Comptable public, Louise Munga Mesozi et René Lumbu Kyala sont accusés de légèreté dans la bonne exécution de la mission en manque de rigueur pour la première et utilisation d’environ 1,5 millions USD non retracés pour le second.
LE MAXIMUM