Parmi les priorités du prochain gouvernement de l’Union sacrée de la nation que s’aprête à constituer le 1er ministre Jean-Michel Sama Lukonde, figure notamment un projet de réforme de la loi électorale.
A ce sujet, Nöel Tshiani, ancien candidat à la présidentielle de 2018 vient de jeter un pavé dans la mare en proposant plutôt une révision constitutionnelle qui donne des sueurs froides à certains prétendants au top job.
S’agissant des droits à reconnaître à tout Congolais quelle que soit sa nationalité à jouir d’un traitement égal à ses compatriotes, plusieurs discours concordants au sein de la classe politique vont dans le sens de mettre le pays à l’abri des tendances séparatistes (balkanisation) que l’on dit à l’origine de la déstabilisation des provinces de l’ex-Kivu et de l’Ituri.
A tort ou à raison, d’aucuns accusent des bi-nationaux kivutiens et autres d’entretenir des velleités d’accointances avec ceux qui en Afrique et ailleurs ont juré d’appliquer au Congo-Kinshasa la politique de ‘‘mushrooming’’ pour des intérêts d’une certaine haute finance internationale.
Dans la flopée de déclarations à ce sujet, l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2018, le monétariste Noël K. Tshiani Mwadianvita estime qu’on devrait envisager une révision de la constitution de 2006.
Généralement considéré comme allié du président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Tshiani propose qu’à la faveur de cette révision, la question de l’appartenance à la RDC des deux parents de tout impétrant à la fonction présidentielle soit prise en compte. «Dans les modifications prochaines de la constitution, il faudra veiller à verrouiller l’accès à la présidence de la République en ne réservant cette haute fonction qu’aux Congolaises et Congolais nés de père et mère Congolais», suggère-t-il avant d’ajouter qu’«il y a de bonnes raisons à cela» sans élaborer.
Cette réflexion est très mal perçue par les partisans de Moïse Katumbi Chapwe dont les ambitions présidentielles ne sont qu’un secret de polichinelle et qui estiment que c’est une cynique machination en vue d’écarter le président et futur candidat d’Ensemble pour la République de la course au prochain scrutin présidentiel.
On rappelle à cet égard que Moïse Katumbi Chapwe est né d’une mère congolaise et d’un père grec Nissim Soriano, qui avait fui entre les deux guerres mondiales l’île de Rhodes alors contrôlée par l’Italie fasciste de Mussolini et s’état établi au Katanga, près du lac Moero à la frontière zambienne. Il y avait développé un commerce de poissons qui fut repris par son demi-frère Raphaël Katebe Katoto.
A cas où cette proposition venait à être acceptée, Katumbi sera un cheval non-partant pour la présidentielle de 2023, à l’instar de quelques autres Congolais bi-nationaux, ce qui fait bondir de fureur ses partisans.
D’autres analystes appelent à un examen serein de cette idée. S’exprimant sous le sceau de l’anonymat, un professeur de droit public de l’université de Kinshasa a confié à nos rédactions que la nation congolaise gagnerait beaucoup en examinant froidement sans personnaliser le débat, des propositions comme celles faites par Noël Tshiani. «Après tout, la sécurité nationale et la sauvegarde de l’intégrité du pays dans les frontières qui nous ont été leguées par la colonisation sont à ce jour capitales au point qu’on ne doit pas exclure d’emblée de leur sacrifier au besoin les intérêts personnels de certains d’entre nous car l’intérêt supérieur de la nation doit primer sur tout le reste», a-t-il précisé en suggérant que toutes les autres fonctions soient ouvertes aux bi-nationaux à l’exception de celle de président de la République, commandant suprêmes des forces armées.
LE MAXIMUM
PRESIDENTIELLE DE 2023 : Tshiani veut des Congolais de père et de mère
