La Norvège, pays scandinave est devenu un des maillons incontournables de l’aide publique au développement en faveur du continent africain.
Alors que le Royaume-Uni coupe drastiquement ses aides au développement en Afrique à cause du Brexit et du Covid-19, d’autres en prennent sa place. C’est le cas de la Norvège, dont l’agence au développement, Norwegian Agency for Development Cooperation (Norad), occupe le peloton de tête sur le continent africain.
Petit pays de seulement 5,3 millions d’habitants, la Norvège est devenue néanmoins le plus gros donateur d’aides au développement au monde, par rapport à sa population. En 2019, la Norad a fait don de plus de 3,6 milliards d’euros, un montant trois fois supérieur, per capita, à celui déboursé par le Royaume-Uni, et presque 4,25 fois plus élevé que celui de la France.
Scandinaves de la tête aux pieds
Si elle est une donatrice prolifique, la Norvège est néanmoins très sélective quant au choix de ses partenaires privés. En effet, elle privilégie les entreprises et organisations nationales ou issues des autres pays scandinaves.
Afin de concevoir de nouveaux programmes humanitaires, et d’évaluer la performance de ceux antérieurs, Oslo recourt généralement aux services de conseil d’un trio d’entités privées de pays scandinaves: le norvégien Chr. Michelsen Institute (CMI), le suédois Ternstrom Consulting et Nordic Consulting Group (NCG), basé au Danemark.
Si CMI est avant tout un centre de recherche, ses services de conseils en matière humanitaire sont particulièrement prisés par la Norad, en raison notamment de l’expertise africaine avérée de la plupart de ses collaborateurs comme Elling Tjønneland et Espen Villanger, omniprésents dans les rapports rédigés par CMI pour l’agence de développement.
De son côté, le cabinet suédois Ternstrom Consulting, dirigé par un couple de consultants spécialistes du secteur humanitaire, Ingela Ternström et Björn Ternström dont les noms figurent en haut du carnet d’adresses de la Norad depuis près de vingt ans, elle a bonne presse bien qu’elle soit une petite entreprise familiale.
Quant à Nordic Consulting Group (NGC), c’est un groupe de conseil diversifié dont la caractéristique essentielle est d’avoir une présence sur l’ensemble des pays scandinaves. Son bureau à Oslo compte la Norad parmi ses clients les plus réguliers et profonds. L’un des partenaires de NCG Norway, Tore Laugerud n’est autre qu’un ancien responsable de l’agence Norad qui a passé trois ans en Tanzanie pour le compte de l’agence publique norvégienne.
La transparence avant tout
La préférence de Norad pour des partenaires norvégiens est particulièrement visible dans la sélection des bénéficiaires de ses programmes humanitaires. Plus de la moitié des projets d’aides bilatérales distribuées par l’agence en Afrique sont versées à des Organisations non-gouvernementales norvégiennes. Parmi ces dernières, les cinq plus grandes bénéficiaires sont le Norwegian Refugee Council (NRC), la Norwegian Church Aid (NCA) la branche norvégienne de la Croix-Rouge, la Norwegian People’s Aid (NPA) ainsi que Save the Children Norway.
Ces liens particuliers avec des ONG norvégiennes sont pleinement assumés par Norad qui place la transparence concernant les allocations de ses fonds au cœur de ses programmes d’aide au développement. Pour Oslo, le recours aux ONGs norvégiennes constitue un gage de confiance car il est de nature à rassurer l’opinion publique, très exigeante sur la bonne utilisation de l’aide publique au développement.
Le monde associatif congolais devrait trouver dans cette pratique de la part de la Norvège, pays peu suspect de volonté impérialiste, pour améliorer leur gouvernance. En s’éloignant de mauvaises habitudes de gestion égocentrique et souvent politiquement motivée afin de susciter la confiance des donnateurs pour attirer subséquemment le pactole de l’aide publique et se professionnaliser davantage.
Africa Intelligence
et LE MAXIMUM
AIDE AU DEVELOPPEMENT POUR L’AFRIQUE : Les scandinaves en tête de liste
