Les hauts responsables de la sécurité du Rwanda et de la RDC ont entamé une réunion bilatérale à Kigali samedi 13 février. A l’ordre du jour : l’évaluation de la situation sécuritaire dans les deux pays voisins et les voies et moyens de faire face aux menaces qui les affectent depuis de longues années.
La délégation rwandaise était conduite par le général Jean-Bosco Kazura chef d’état-major de la défense (CDS) et celle congolaise était emmenée par François Beya Kasonga, conseiller spécial en matière de sécurité du président congolais Félix Tshisekedi.
Le général Kazura a déclaré que les chefs d’État des deux pays, les présidents Paul Kagame et Félix Tshisekedi «nous ont mandatés pour nous rencontrer régulièrement, discuter et trouver des moyens de faire tout ce qui est nécessaire pour que nos pays travaillent ensemble et se développent ensemble».
Avant d’ajouter que les deux dirigeants ont donné à la sécurité régionale une importance primordiale car sans sécurité, il n’y a pas de développement durable.
«Lorsque les gens collaborent et travaillent ensemble, il n’y a rien qui ne puisse être réalisé», a-t-il renchéri.
François Beya a souligné pour sa part que le cadre bilatéral en cours constituait un défi pour les étrangers, «en particulier pour certains pays occidentaux, qui n’ont jamais vu d’un bon œil une étroite collaboration entre le Rwanda et la RDC». Et de préciser: «Nous sommes venus ici pour défier le monde entier, en particulier le monde occidental, qui ne veut pas que nous parlions et travaillions ensemble. Nous sommes ici pour leur dire que nous sommes un et que nous ne voulons plus jamais de conflits entre nous».
Une première réunion s’est tenue à Kinshasa en janvier.
Le porte-parole des Rwanda Defense Forces, le lieutenant-colonel Ronald Rwivanga, a déclaré qu’«il s’agit d’une réunion de suivi pour examiner l’état de la situation sécuritaire concernant les groupes armés dans la région et pour forger un cadre constructif pour y faire face. Cela inclura un brainstorming sur les pistes d’action possibles pour faire face aux menaces communes affectant nos deux Etats».
La réunion devait permettre de passer en revue les succès enregistrés dans la neutralisation des groupes armés qui écument l’Est de la RDC.
Outre les milices rebelles en provenance de pays comme l’Ouganda, l’Est du Congo-Kinshasa abrite plusieurs autres groupes originaires du Rwanda. Les sécurocrates des deux pays qui se sont montrés très optimistes ont résolu de continuer à partager régulièrement des informations alors que les FARDC combattent des milices à l’Est.
Depuis son arrivée au pouvoir, le cinquième président RD congolais Félix Tshisekedi s’est engagé à résoudre un large éventail de problèmes dans son pays, y compris la guerre et l’insécurité. Dans un effort pour ramener la paix, la sérénité et le calme dans les anciennes provinces du Kivu, l’armée congolaise a entrepris sans désemparer une série d’offensives qui ne se sont pas encore avérés concluantes au cours des deux dernières années contre les milices anti-rwandaises basées le long de la frontière commune.
Des centaines de combattants de ces milices ont été capturés et rapatriés au Rwanda tandis que d’autres ont été tués au combat. Plusieurs civils à leur charge ont également été renvoyés chez eux, réhabilités et réintégrés dans la société. Jean-Claude Kamb, officier supérieur du renseignement congolais a déclaré que les experts des deux pays espéraient beaucoup que les opérations militaires en cours visant à neutraliser toutes ces forces négatives allaient aboutir à leur éradication définitive. «Nous sommes ici sous la houlette de nos deux chefs d’Etat. Nous nous réunissons pour échanger sur la menace commune qui affecte la paix et la sécurité de nos deux Etats; en termes de terrorisme et de propagande négative», a-t-il affirmé en faisant observer que Paul Kagamé et Félix Tshisekedi ont chargé leurs chefs des renseignements respectifs «de se rencontrer et d’échanger régulièrement avec la mission de neutraliser toutes les forces négatives et groupes armés actives dans les frontières communes».
J.K.
COOPERATION BILATERALE RDC et Rwanda contre des «menaces communes»
