Les réformes engagées depuis plusieurs années sous le président de la République honoraire Joseph Kabila pour offrir à la RDC une armée républicaine, engagée, dissuasive et disciplinée capable de défendre le pays portent chaque jour leurs fruits. Pour son classement 2020, Global Fire Power, site américain d’identification des indices de puissance des armées du monde a positionné les FARDC 8ème puissance militaire africaine. Un sacre qui dément les détracteurs des forces combattantes congolaises engagées en première ligne de défense du pays. La nouvelle liste des armées mondiales les plus puissantes dévoilée mardi par Global Fire Power donne pour l’Afrique la première place à l’Égypte avec ses 11.700 blindés. Le pays des pharaons est le seul africain à figurer au Top 10 mondial (9ème). Au niveau du continent africain, après l’Egypte, l’Algérie, l’Afrique du Sud et le Nigéria se classent respectivement 2ème, 3ème et 4ème du classement de Global Fire Power. La RDC se situe en 8ème place, soit une de plus par rapport au classement 2019 où elle était 9ème. Les FARDC précèdent le Tchad et la Libye. La Sierra Leone, la Somalie et le Libéria sont derniers du classement. Le classement mondial place les FARDC à la 71ème position. Engagées depuis fin 2019 dans une offensive de grande envergure à l’Est du pays contre les groupes armés qui y sèment la mort et la désolation, les FARDC défendent vaillamment l’intégrité du territoire national. Depuis le lancement de cette opération, l’armée loyaliste congolaise a déjà conquis plusieurs territoires dont Madina, le QG des terroristes ADF à Beni (Nord-Kivu). Le nombre de militaires actifs sur terre, la composante navale, la disponibilité du carburant pour les opérations militaires, la flotte aérienne, le budget de la défense et la flexibilité logistique sont parmi les critères retenus pour le classement Global Fire Power. Les USA, La Russie, la Chine, l’Inde et le Japon qui remplace la France, sont les 5 premières puissances militaires mondiales alors qu’en Afrique, le top 10 est respectivement occupé par l’Égypte (1ère), l’Algérie (2ème), l’Afrique du Sud (3ème), le Nigéria (4ème) et l’Angola (5ème). Ils sont suivis par le Maroc (6ème), l’Éthiopie (7ème), la RDC (8ème). Le Soudan (9ème) et la Libye (10ème) clôturent cette short list.
Au-delà des clichés
Les armées africaines sont le plus souvent caricaturées par ceux qui les considèrent incapables d’accomplir leurs missions et juste bonnes pour accumuler des défaites et commettre des exactions contre leurs propres populations. La corruption, le déficit des moyens logistiques, des stratégies inadaptées dans des contextes de gouvernances bancales et la pauvreté de leurs budgets n’arrangent rien. Il faut néanmoins nuancer cette image. En dépit de difficultés réelles, beaucoup d’armées africaines tendent à évoluer. Quand bien même certaines correspondent effectivement aux clichés négatifs, ces forces armées comprennent aussi des hommes et des femmes déterminés à honorer leur engagement en faveur de la paix et de la sécurité. L’idée d’armées au service d’un Etat plutôt que d’une oligarchie progresse sur le continent. Même si les revers sur le terrain avec parfois de lourds bilans, sont plus souvent rapportés que les succès. Beaucoup d’armées africaines ont également des qualités appréciables. Que le cheminement soit laborieux et qu’il nécessite un temps long ne signifie pas qu’il n’y a pas de progrès. Toutes les armées évoluent et les nôtres, considérées comme modernes ont connu des phases difficiles au cours de leur histoire. Il leur a fallu s’adapter à de nouveaux contextes opérationnels. Le classement Global fire power 2020 distingue ces aspects et brosse un portrait tout en contrastes des outils militaires des pays du continent. Il y a un mauvais côté qu’il ne faut pas cacher mais il existe aussi de bons côtés dont il faut parler. S’agissant des FARDC issues d’une myriade de groupes armés rebelles, au nom du privilège accordé à la paix par Joseph Kabila et fort des accords de Sun city en Afrique du Sud, le gouvernement 1+4 qui en a résulté composé du Mouvement de libération du Congo, (MLC) de Jean Pierre Bemba, du Rassemblement congolais pour la Démocratie (RCD) d’Azarias Ruberwa, du RCD/K-ML de Mbusa Nyamwisi, le chemin aura été long et la guerre des nerfs permanente sur fond d’accusations de violation des droits de l’homme, d’atrocités réelles ou supposées commises sur les civils qu’elles sont censées défendre.
Les FARDC victimes de leurs victoires
La guerre de prédation motivée par les ressources naturelles orchestrées par les multinationales au service des «maîtres autoproclamés du monde», lesquels financent les groupes armés qui sèment terreur et massacres à l’Est du pays n’a pas eu raison du moral des FARDC.Une machine de lobbying et de communication est à la manœuvre pour saper à longueur des journées l’image de marque de l’armée congolaise et démoraliser les troupes engagées au front contre les groupes armés nationaux et les bandes terroristes étrangers. C’est ce qu’a constaté l’état-major général des FARDC lorsque dans une communication de Janvier 2020 sur l’offensive à l’Est de la RDC, particulièrement dans le Grand Nord du Kivu, il a évoqué une guerre asymétrique face à « des insurgés dont le but est la balkanisation de la partie Est du territoire national ». « Les FARDC sont au courant et suffisamment documentées sur la combine montée par les ennemis de la nation visant à les décourager dans la poursuite et l’exécution de leur mission. Ce qui se passe derrière nos lignes au Grand Nord n’est qu’une machination de personnes malveillantes aux ambitions sécessionnistes », a déclaré à ce sujet le général-major Kasonga, porte-parole en chef des FARDC pour qui, l’effet recherché est « l’effondrement des institutions légales en discréditant les FARDC au sein de l’opinion nationale et internationale dans le but de prendre le contrôle politico-administratif de cet espace et ainsi concrétiser la balkanisation, pourtant désavouer par la population du Grand Nord ». La hiérarchie militaire rd congolaise reconnaît que les activités insurrectionnelles auxquelles elle est confrontée s’appuient « sur des causes de mécontentements réelles ou imaginaires diffusées à travers les médias globaux et autres canaux de communication ». Mais elle invite avec insistance la population à « plus de vigilance et à se désolidariser de ces insurgés pour soutenir totalement leur armée ». Le président de la République, Félix Tshisekedi, s’est montré rassurant en annonçant des stratégies consolidées pour restaurer la paix à l’Est et dans tout le pays. «La paix sera restaurée dans l’Est et dans toutes les parties du territoire. La stratégie mise en place conduira à ce résultat. J’en suis fermement convaincu. Je crois au génie congolais. Je crois en notre capacité de construire un pays qui nous reflète, un pays qui nous ressemble dans ce que nous caressons de plus beau comme rêve», avait-il dit dans son message de vœux fin d’année 2019. Certes nos militaires ne sont pas les mieux traités au monde ou en Afrique. Mais Napoléon Bonaparte n’avait-il pas dit à bon escient que «la pauvreté, les privations et la misère sont l’école du bon soldat » ?
A.M