L’acharnement de Me Georges Kapiamba de l’ACAJ contre la Gécamines et ses dirigeants dans le dossier de 128 millions USD met à jour le rôle de certains Congolais au service conscient ou inconscient des impérialistes qui lorgnent les ressources économiques de la RDC. Pour cette affaire, 7.000 familles subissent le calvaire à cause des dividendes bloqués, d’interminables conciliabules et d’un discrédit auprès des partenaires avec lesquels la Gécamines a laborieusement rétabli des rapports presque normaux. Les intérêts de la Gécamines sont bafoués par une absence de clairvoyance économique de certains gouvernants congolais chez lesquels l’émotion prime sur l’information objective. En véhiculant sans vérification des spéculations souvent répandues par des organisations de la société civile qui abusent de la foi publique pour des intérêts individuels de leurs animateurs, certains réseaux sociaux et médias traditionnels ont leur part de responsabilité dans cette tragédie. Ce n’est un secret pour personne que grâce au mécanisme des avances sur fiscalité, la Gécamine a eu à contribuer aux efforts (vains) de relance de la MIBA par l’Etat-actionnaire pour une enveloppe de 15 millions USD. On sait par ailleurs que la Gécamine est l’actionnaire principale de la compagnie d’aviation Nationale Congo Airways qui fait aujourd’hui la fierté nationale. Qui nierait qu’aujourd’hui qu’elle est redevenue comme avant l’indépendance, le poumon de l’économie de ce pays ? On se félicite que les élections de 2018 aient pu être financées sur fonds propres par le Trésor rd congolais. L’Etat n’avait-il pas le droit de demander une avance sur la fiscalité aux sociétés dont il est propriétaire parmi lesquelles la Gécamine pour ce faire ? Le dossier des 128 millions USD avancés par Fleurette Mumi Holdings à la Gécamine ne devrait pas être criminalisé. Un homme, ou une société, ne peut être accusé d’avoir « détourné » ou « blanchi » une somme remise à l’Etat qui reconnaît par écrit l’avoir reçue, à défaut de démontrer le contraire. En outre, dans cette affaire, le montant est connu : 128 millions USD et non 200 millions.
Un lanceur d’alerte qui cite des pièces du dossier
Tout juriste normalement constitué sait qu’à elle seule pareille assertion constitue une infraction de violation du secret de l’instruction. Pourtant, on n’a enregistré aucune poursuite à ce sujet. Sur le fond, on peut se demander aussi pourquoi personne ne s’intéresse à voir la lettre du ministre des Finances de l’époque confirmant que l’Etat a bien encaissé 90% du montant de ce prêt de 128 millions USD, ni celle des banques, notamment l’autrichienne Universite Bank, la belge ING et la congolaise Rawbank pour s’assurer si les devoirs de compliance et de traçabilité dont parle le lanceur d’alerte avaient été accomplis ou non sur ce prêt. En réalité, tout a été dit sur cette affaire que l’on a voulu mystifier. La volonté de nuire transparaît à travers la rumeur méchamment répandue selon laquelle les dirigeants de la Gécamine voulaient fuir à l’étranger… par un vol CAA en partance pour Lubumbashi, siège de la société ! Depuis quelques jours, Me Georges Kapiamba, le lanceur d’alerte est subitement devenu muet sur le dossier des 128 millions USD. Il en a ouvert un autre, encore moins avéré et plus dangereux avec une curieuse injonction au chef de l’Etat congolais de dissoudre l’Assemblée nationale. Que cherche-t-il au juste ? Le bien du pays et de son peuple ou celui de fumistes mercantilistes qui ne vivent que des conflits qu’ils sèment ci et là sous les tropiques et qui leur permettent de piller sans contrepartie les ressources de la RDC ? Il n’y a pas longtemps, Tryphon Kinkiey Mulumba écrivait à bon escient qu’« on ne gère pas un pays sur base des alertes des ONG ». Qui sont les réels tireurs des ficelles dans cette manœuvre cousue de fil blanc visant à ternir l’image des Congolais qui mettent leur intelligence au service de la Nation comme Albert Yuma ? On sait que le nouveau code minier de la RDC n’a pas rencontré les attentes de quelques majors de l’industrie minière actifs au pays de Lumumba qui se sont émus du modeste accroissement du taux de redevance qu’ils devaient verser au Trésor suite à cette innovation dont Yuma a été un des cerveaux moteurs, ce qui a fait de lui leur cible de prédilection. La création d’une société nationale du contrôle de cobalt à l’initiative de la Gécamines et la victoire de l’opérateur public minier congolais dans des dossiers en justice ou en arbitrage dans lesquels il était minoritaire sont autant de circonstances aggravantes du « crime » du patron des patrons congolais coupable d’avoir osé de la sorte retirer le pain de la bouche des gendarmes du pillage du Congo. Pourtant, cela aurait dû lui valoir le satisfecit des siens.
Avec Albert Yuma, la Gécamines est plus viable
La Gécamines est une grande société avec des commissaires aux comptes qualifiés. Elle recourt souvent à une expertise internationale pour la notation de ses pratiques de transparence et de traçabilité. Les Congolais n’ont pas la mémoire aussi courte pour oublier le sang qui baigne l’Est du pays à cause de la colombo-tantalite (Coltan) et d’autres minerais convoités par les multinationales qui n’ont d’yeux que sur leurs affaires même au détriment des intérêts des autochtones. Dommage que certains compatriotes se laissent entraîner dans ce vilain jeu dont beaucoup ignorent totalement les véritables dessous des cartes. La plupart d’entre eux sont également manipulateurs de leurs tribus pour ainsi affaiblir la cohésion nationale et se permettre d’assouvir leurs appétits. Manipulé ou manipulateur, Me Georges Kapiamba pourrait être les deux à la fois. En tout état de cause, il n’est jamais tard pour bien faire car son intelligence, qui n’est pas moindre, peut rendre d’importants services à sa patrie qu’il dit, peut-être sincèrement, aimer de tout cœur. Voici à son intention quelques éléments objectifs qui plaident en faveur du PCA de la Gécamines qui ne mérite certainement pas les quolibets et les persécutions que des commanditaires cyniques dont il est loin de mesurer le cynisme tiennent coûte que coûte à lui imposer :
- Le Rapport de la Banque Mondiale ne parle plus de la privatisation totale de la Gécamine ou de sa transformation en une société de portefeuille comme cela avait été le cas en 2010 mais soutient plutôt sa démarche de renégociation des contrats miniers ;
- La Gécamine s’est refait un portefeuille minier viable qu’elle n’avait plus depuis de longues années ;
- Elle s’est battue avec beaucoup de professionnalisme et a gagné presque tous les litiges en arbitrage local et international auxquels elle a été astreinte ;
- La Gécamine paie régulièrement ses travailleurs entre le 12 et le 15 de chaque mois alors qu’à l’arrivée du PCA Yuma elle avait au total 43 mois d’arriérés de salaires ;
- La Gécamine a avancé des fonds à d’autres entreprises minières comme la Minière de Bakwanga (MIBA) et à l’Etat, son seul actionnaire, qui a pu grâce à elle, financer sur fonds propres les élections de décembre 2018 ;
- La Gécamine a renégocié à son avantage certains partenariats dans lesquels elle était impliquée en équilibrant sa participation et en obtenant le paiement des pénalités de ses partenaires ;
- La Gécamine dispose à ce jour de la certification de certaines de ses réserves alors que tous les ingénieurs qui l’avaient dirigée depuis les années 1990 n’y étaient pas parvenus ainsi que le démontrent les mémoires du professeur (économiste) Mabi Mulumba, ancien premier ministre ;
- En 2018, la Gécamine a dégagé un bénéfice net de plus de 140 millions USD;
- De 2011 à ce jour, elle a payé plus de 860 millions USD en salaires à plus de 8.000 employés ainsi que des indemnités de retraite ;
- Elle a, sous la présidence de Yuma, opérationnalisé son usine d’extraction par solvant dont le projet date de la période où Billy Rautenbach avait été nommé à sa tête par Mzee Laurent Désiré Kabila ;
- Elle a investi cette année plus de 3 millions USD dans la certification de ses réserves et se construit un immeuble qui abritera bientôt la Direction des partenariats sur fonds propres;
- L’équipe de Yuma a obtenu l’effacement de plus de 6 milliards USD chez KCC, récupéré un gisement de près de 2 millions de tonnes de Cuivre et plus de 300 tonnes de Cobalt et plus de pouvoir de contrôle de la gestion sur KCC ;
- Elle a réussi à faire effacer une dette de 1,2 milliards USD dus à Boss Mining et augmenté sa participation de 30 à 49% dans la Joint Venture avec cette dernière ;
- La Gécamine a récupéré son usine naguère cédée notamment au Groupe Forrest en obligeant ce dernier à la remettre en bon état pour un coût de près de 10 millions USD ;
- Yuma lance bientôt la renégociation du contrat avec Tenke Fungurume Mining pour obtenir la correction des erreurs antérieures. Sans dividendes d’un partenariat jusqu’en 2018 ni production, l’équipe de Yuma a créé de l’argent et répondu aux obligations sociales de l’entreprise qui a acquis une position enviable aujourd’hui. L’Etat congolais, actionnaire unique de cette société, ne devrait pas cracher sur de telles performances.Il serait pour le moins aberrant d’oublier que lorsque le pays est attaqué et certaines de ses parties insécurisées, ce sont nos sociétés minières qui paient la facture. Depuis la faillite de la MIBA, c’est la Gécamines qui assure ces charges urgentissimes pour éviter la balkanisation de la RDC. Il n’est pas inutile de rappeler que le comité Yuma avait remplacé celui de Sofreco engagée par la Banque Mondiale et dont le bilan négatif avait, en désespoir de cause, poussé cette dernière à exiger du gouvernement la liquidation de la Gécamines pour une privatisation totale. Ce n’est qu’en 2016 que la Banque Mondiale a compris que les partenaires privés étaient le tendon d’Achille de la Gécamines comme Albert Yuma n’avait cessé de le dire. C’est ce même rapport de la BM qui a encouragé la révision du Code minier à partir de 2016. Il faut être sérieux, complet et objectif dans l’appréciation des problèmes d’un secteur dont dépend la survie du pays.
Papy Nyange avec Le Maximum