Le Budget-une prévision ?- de la RDC pour 2020 est de 16.895, 8 milliards FC soit environ 10 milliards USD. Mais voilà que l’Etat pourrait devoir payer 12 milliards USD! Des DI, dommages et intérêts, pour une affaire de brut mal négocié, entre le départ d’Adolphe Muzito et l’entrée en fonction de Matata Ponyo à la primature, en avril 2012. En d’autres termes, les 84 millions des R-dcongolais, selon les récentes estimations, mèneraient une vie de Zaïre, confusion et misère dans leurs aspects paroxystiques, selon une pièce de Voltaire, si jamais, la partie accusatrice ne se laissait pas amadouer par les jérémiades et béatitudes de la RDC. La sagesse de Me Tunda Ya Kasende, un proche de l’ancien chef de l’Etat, Joseph Kabila, a été mise en contribution pour nous épargner la faillite de l’Etat. L’image de marque du pays de Lumumba a hélas été écornée, érodée, ces dernières années, chaque fois qu’il a été question de négocier un projet majeur : il y a plus des ténèbres que visibilité dans le projet Inga III…alors que le Rwanda monte une troisième unité d’exploitation du gaz lac Kivu, côté R-dC, un contrat chasse l’autre depuis 2010. Le dernier en date n’a pas convaincu le cabinet Ilunga Ilunkamba. Pour le repêcher, il a été envoyé pour enrichissement auprès d’une commission ad hoc créé par le gouvernement. (…)
Vice-Premier ministre et ministre de la Justice et garde des sceaux dans le gouvernement Ilunga Ilunkamba, est à la tête d’un comité restreint chargé par le gouvernement d’arracher un arrangement à l’amiable avec la firme Générale Pétrolière du Congo (GEPECO). Dont les statuts, les actionnaires, le siège, etc., ne seraient connus que des personnes bien rodées dans les hydrocarbures. Pour l’histoire, la Chambre de commerce internationale a déclaré «fautive, inopérante et non fondée la résiliation par la République démocratique du Congo du Protocole d’accord conclu le 12 octobre 2011 avec la Générale pétrolière du Congo» (GEPECO), pour l’exploration et l’exploitation du pétrole dans le bassin sédimentaire du Graben Tanganyika. Dans sa sentence partielle, rendu le 12 janvier 2017, la Chambre de commerce internationale somme la RDC de payer l’amende de 100 000 dollars à GEPECO. Et à défaut de s’exécuter, les DI seront gavés à 12 milliards de dollars. Voilà pratiquement trois ans que la RDC ne s’exécute pas. Ce qui laisse à penser que GEPECO agiterait la menace de la seconde option, donc 12 milliards de dollars, avec pour effet, un suicide collectif de la maison r-dcongolaise. En outre, la cour arbitrale donne droit à la GEPECO de négocier un contrat de partage de production pour les 11 blocs de la partie congolaise du lac Tanganyika.
(Ir)responsabilités.
Pendant ce temps, le Protocole d’accord pour la coopération sur la promotion de l’exploration et de l’exploitation des gisements transfrontaliers conclu entre la RDC et la Tanzanie devrait avoir expiré depuis le 11 octobre 2019. A ce jour, la RDC n’a pas encore versé un seul rond pour la mise en exécution dudit protocole. Les gouvernements r-dcongolais et tanzaniens s’étaient, en effet, engagés de réunir des fonds en vue de procéder notamment à de nouvelles données sismiques. Convenu depuis le 3 octobre 2016, « la Tanzanie est déjà prête à donner sa part et attend ainsi le même geste de la part de la RDC », avait fait comprendre le ministère des Hydrocarbures à la commission Ecofin de l’Assemblée nationale lors de l’examen du budget 2019. Le gouvernement avait pourtant prévu pour cette année, environ 56 milliards de FC soit un peu plus de 32 millions de dollars, pour non seulement mener des opérations de Certification des réserves gazière et pétrolière mais aussi pour l’acquisition des équipements informatiques et la construction d’une nouvelle raffinerie moderne et d’un bâtiment pour l’administration des hydrocarbures. Quelque 22.5 milliards de FC ont été prévus pour ces différents projets au cours de l’exercice 2018, mais la certification des réserves n’a toujours pas commencé encore moins les missions d’exploration des bassins sédimentaires pourtant reprises dans le budget de fonctionnement du ministère des Hydrocarbures qui se chiffre à plus de 3.2 milliards de FC. Pour 2019, cette rubrique a été créditée de 4 milliards de FC.
L’argent, le nerf du pétrole.
De l’avis des experts, ces prévisions de dépenses sont insignifiantes pour mener avec efficience les missions d’exploration et de certification des réserves pétrolières et gazières. Lors de la première conférence internationale sur le potentiel en hydrocarbures du lac Tanganyika, mi-février 2017, à Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika. Des experts avaient conclu qu’il existait des indices suffisants de l’existence du pétrole. L‘alors ministre des Hydrocarbures de la RDC, Aime Ngoy Mukena, a même avancé le chiffre d’une vingtaine de blocs pétroliers à explorer pour l’ensemble du
Graben Tanganyika. Et Aimé Ngoy Mukena de soutenir, «moi, j’ai déjà coupé onze blocs dans le Graben Tanganyika. Les Zambiens en ont trois, les Burundais je ne sais pas deux ou trois, les Tanzaniens en ont deux». Donc la RDC devrait avoir 3 ou 4 blocs. Pourtant, bien des années plus tôt, on ne sait trop à quel niveau de l’appareil de l’Etat, la société GEPECO avait déjà gagné un marché de pomper du brut dans un pan du Tanganyika, côté R-dC. Il appert que d’autres privés se seraient aussi proposés. Difficile d’avancer des noms ou même des montants des transactions tant tout ou presque est secret d’Etat dans le ministère des Hydrocarbures. Qui pourtant comptait parmi les 13 secteurs sélectionnés pour expérimenter la gestion axée sur les résultats, courant 2018. Mais, c’est le grand flou sur les statistiques à partir desquelles le ministère des Hydrocarbures aurait dû être évalué par rapport à la gestion axée sur les résultats. La couverture journalière de la RDC en m3 n’est pas officiellement définie, selon la Direction de Transport et Stockage du ministère des Hydrocarbures. Le ministère devrait également procéder à la cartographie autant de la capitale que des agglomérations de l’arrière-pays afin d’inciter des opérateurs du secteur à construire des stations-services et des dépôts en lieux sûrs et rentables. Hélas, rien de tout cela n’a été effectué. La Tanzanie, par contre, a officiellement sollicité une assistance technique de son voisin ougandais en vue de démarrer les opérations de prospection dans le bassin d’Eyasi Wembere (centre du pays) ainsi que les opérations de forage dans le lac du Tanganyika. Pourtant l’Ouganda n’est pas un Etat riverain du Tanganyika. Ce lac réunit, en effet, quatre pays, à savoir le Burundi, la RDC, la Zambie et la Tanzanie. Le Lac Tanganyika a fait l’objet de nombreuses recherches d’hydrocarbures lancées par plusieurs compagnies, universités et organismes. D’autant que dans certaines parties de son bassin ou dans le lac lui-même, des suintements de pétrole sont visibles et dans la partie r-dcongolaise, ceux-ci ont une dimension impressionnante, faisant d’eux les suintements les plus grands au monde. Du côté tanzanien, les recherches sont les plus avancées et laissent entrevoir l’existence de réserves pétrolières importantes. Le Burundi s’est aussi lancé dans cette recherché et a déjà octroyé des licences de prospection, la RDC, c’est plutôt les tâtonnements…
POLD LEVI MAWEJA