Ainsi qu’il l’a clairement indiqué dans son adresse à la presse au Palais de la Nation au sortir de l’entretien avec le président de la République, les Nations-Unies comptent sur l’existence d’une opposition qui joue effectivement son rôle en RD Congo. Dans la foulée de ses entretiens avec les responsables politiques rd congolais, le 1er ministre Ilunga Ilunkamba et la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, Antonio Guterres a reçu une délégation de l’opposition-Lamuka conduite par le G7 Pierre Lumbi et le MLC Fidèle Babala Wandu. Pas de Martin Fayulu, ni de son comparse, Adolphe Muzito parmi les interlocuteurs du patron des Nations-Unies. Le président de l’Ecidé et d’une nouvelle plateforme politique consacrée à la restauration de sa « vérité des urnes » semble avoir été poliment «dégagé » de l’agenda du plénipotentiaire onusien. «A ce niveau-là des relations entre Etats, on ne badine pas avec le protocole et les agendas », explique une source Monusco aux rédactions du Maximum.
Le contenu des échanges « autorisées » avec Antonio Guterres ont été circonscrits au strict constructif : pas revendication de vérité des urnes, la société des Nations ayant résolument pris acte de «l’espoir perçu chez les congolais», ainsi que l’a expliqué le SG de l’ONU aux médias quelques heures plus tôt. Lamuka en a donc été réduit à évoquer les réformes institutionnelles à opérer en RDC « pour ne plus revivre l’expérience électorale de 2018». Et à se déclarer partie prenantes aux politiques publiques propres à créer des conditions propices à une croissance économique forte annoncées par la coalition FFC-CACH au pouvoir.
S’adressant aux médias après l’entrevue avec Antonio Guterres, Pierre Lumbi a expliqué que « nous estimons qu’il faut qu’il y ait des réformes institutionnelles mais qui ne doivent pas faire de façon unilatérale. Elles doivent se faire avec toutes les forces représentatives de la nation congolaise», a expliqué le katumbiste.
Le chef de la délégation de l’opposition politique rd congolaise a également fait état d’échanges avec Antonio Guterres autour de «la situation sécuritaire à Beni, au Sud-Kivu dans le Minembwe, dans d’autres parties du pays. Il y a eu des convergences, nous nous sommes plus ou moins entendus. Il nous a dit que les Nations-Unies vont tout faire pour renforcer les brigades spéciales afin d’aider notre armée à mettre fin à cette situation d’insécurité». Nulle allusion à la « vérité des urnes ». Les Nations-Unies ont déjà pris leur parti.
J.N.