Emmanuel Ramazani Shadary (ERS), le candidat du Front Commun pour le Congo, la méga plateforme électorale de Joseph Kabila, a officiellement lancé sa campagne électorale samedi 24 novembre 2018 à Kinshasa. Par des cultes et offices religieux, « pour confier l’avenir entre les mains de Dieu tout puissant », selon des sources dans son entourage. Ce faisant, le candidat à la succession de Joseph Kabila a, encore une fois innové et surpris le gotha politique local. Le même samedi, ERS, ainsi qu’on désigne de plus en plus le candidat n° 13 à la présidentielle du 23 décembre prochain, s’est rendu à la cathédrale Notre Dame du Congo dans la commune de Lingwala, où il a assisté à la messe célébrée pour la circonstance. Mais s’il comptait passer inaperçu dans cette antre de l’église catholique de Kinshasa, ERS s’est trompé, parce qu’une foule immense avait envahi les lieux dans le secret espoir d’apercevoir la silhouette de l’élu de cœur du président Joseph Kabila. Dimanche 25 novembre au stade des Martyrs de la Pentecôte, même scénario à l’occasion de la messe solennelle de prise de fonctions du nouvel archevêque de Kinshasa. Même enfoui au milieu d’une multitude de cadres du FCC, fidèles catholiques eux aussi, ERS a bel et bien eu droit à « son ovation des catholiques » venus nombreux communier avec leur nouveau pasteur.
Dans le bain de la campagne
Mais c’est lundi 26 novembre 2018 que le candidat du FCC a véritablement mis le pied à l’étrier dans cette campagne électorale qui s’annonce époustouflante. Attendu à Lubumbashi par de nombreux sympathisants de la méga plateforme électorale kabiliste dès les petites heures du matin, c’est au milieu de journée, autour de 12 h 50 locales, que ERS a foulé le sol lushois, le même qui le vit brillamment gravir l’échelle de l’enseignement universitaire il y a quelques décennies. Ici, l’homme était en terre connue, même s’il se défend de se départir de cette modestie qui lui colle à la peau. Dans un tweet, aussitôt terminé le meeting organisé au stade de la Kenya dans la capitale du cuivre, l’homme se réjouissait en terme plutôt mesurés de l’exploit du jour : « Notre premier meeting de campagne électorale au stade de la Kenya à Lubumbashi devant une foule compacte. Nous sommes assurés du soutien de l’électorat du Haut Katanga », a-t-il simplement posté.
La réalité, lundi 26 novembre 2018 à Lubumbashi, fut pourtant plus animée que cela. A l’aéroport international de la Luano, une foule immense attendait le candidat n° 13 à la présidentielle 2018. Qui a tenu à l’accompagner jusqu’au lieu du meeting au stade de Kenya, dans la commune bouillante de « révolutionnaires de tous acabits » du même nom. Nos confrères de la RTNC rapportent que c’est péniblement, au bout de plusieurs heures de circulation au ralenti à travers les artères de la capitale du cuivre, que Emmanuel Ramazani Shadary a gagné les gradins du vieil antre footballistique katangais. Où l’attendait une foule immense, qui a bravé pluie et soleil ardent, comme à Kinshasa et à Mbujimayi, où l’élu de Joseph Kabila était passé auparavant.
Ce Katanga qui lui a tout donné
ERS a tout de suite électrisé l’ambiance en se rappelant à la mémoire de tous, très affectueusement : « le Katanga m’a tout donné ! », a-t-il lancé, soulevant salves et frénétiques applaudissements. Parce que la petite phrase à elle seule disait tout, mieux que n’importe quel discours aux accents de tribun. Aux lushois, Shadary a rappelé ses études humanitaires à Kalemie, avant les 5 années de la Kassapa qui lui ont valu le surnom de « Coup sur coup » en raison d’une irrésistible propension à finir ses années académiques avec la mention « distinction ». A Lubumbashi, « j’ai résidé presque partout, de la Rwashi à la Kenya », a encore rappelé ERS, comme pour affirmer que Lushois, il l’est jusqu’à la moelle épinière. Et la mayonnaise a incroyablement pris, tant cela était vrai. « J’ai vendu des cahiers dans le train qui quitte Lubumbashi jusqu’à Kalemie, et aujourd’hui je suis candidat président de la République », a-t-il encore asséné sans le moindre complexe de supériorité, rappelant ainsi le parcours d’un enfant ordinaire de la RD Congo, son pays. Ce fut suffisant pour communier avec les siens et exposer ses idées pour leur bien-être.
Emmanuel Ramazani a brièvement exposé son programme de gouvernement, dans son volet problèmes katangais, de manière très concrète et très pratique. L’électricité à rétablir, la criminalité à éradiquer, la gestion des ressources financières tirées de l’exploitation minière au profit du plus grand nombre, la maîtrise de la production du maïs, la gratuité de l’enseignement primaire, la réduction des frais académiques pour les étudiants, et surtout, la lutte contre la corruption et l’impunité. Tout y est passé, ponctué par de frénétiques applaudissements à l’issue desquels le candidat n° 13 à la présidentielle 2018 à sollicité les suffrages de ses frères du Katanga. « Je suis un apôtre de Mzee Laurent-Désiré Kabila et de Joseph Kabila », a ponctué ERS lundi 26 novembre 2018 pour clore son meeting de Lubumbashi. La prestation fut une parfaite réussite.
J.N.