La RDC ne ferait pas encore les affaires de la firme Orange. Nommément citée par l’ancien ministre des PT&NTIC, Kin Kiey Mulumba, comme étant au centre de la fraude dans les appels internationaux dans l’affaire de « Sim Box », Orange n’a pas repris la RDC sur la liste des Etats africains devant bénéficier du projet de renforcement de la capacité Internet haut débit 4G mis en place en association avec l’équipementier Nokia.
La firme Orange devrait, en effet, bénéficier de la technologie Single RAN de Nokia (qui offre une prise en charge de tous les réseaux et simplifie leur l’installation tout en réduisant les dépenses opérationnelles et l’encombrement) et de ses services de modernisation pour prendre en charge les abonnés 2G et 3G existants tout en améliorant la vitesse et la couverture en lançant les services 4G. Ce qui devrait profiter à plus de 60 millions d’abonnés de l’opérateur dans sept pays à savoir Egypte, Cameroun, Côte d’Ivoire, Sénégal, Mali, Guinée-Bissau et au Niger. Pourtant contrairement à la RD Congo, au Cameroun, Orange se retrouve régulièrement sous le coup des sanctions financières au moindre manquement à la loi sur les télécoms.
Mi-octobre 2018, le ministre rd congolais des PT&NTIC, Emery Okundji, avait pourtant annoncé l’arrivée imminente des technologies Internet de 4ème génération (4G) et d’ici 2020, viendrait la 5G. Mais aussi, que le gouvernement rd congolais espérait ainsi densifier la contribution du secteur des télécoms à l’économie du pays. Un secteur à fort potentiel qui a enregistré selon la Banque mondiale une croissance de 9,6% du PIB de la RD Congo en 2016.
Selon Emery Okundji, les conditions techniques nécessaires à l’avènement de cette technologie mobile sont en train d’être mises sur pied, notamment le basculement vers la télévision numérique terrestre, en vue de libérer les fréquences pour le haut débit.
Dans le souci de sécuriser l’investissement des opérateurs télécoms présents dans le pays, le ministre des PT&NTIC a indiqué que la RD Congo leur garantissait l’option de renouvellement de leur licence, une fois arrivée à expiration. «Le projet de loi sur les télécommunications déposé par le gouvernement pour adoption au Parlement fixe la durée d’une licence à 20 ans et prévoit la possibilité de son renouvellement. Une telle disposition constitue, à coup sûr un gage de garantie de sécurité des investissements », a fait comprendre, début octobre 2017, Emery Okundji, à une délégation de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile, GSMA.
Cependant, de l’avis des experts, l’Etat irait trop vite en besogne et s’emmêlerait les priorités. De lourdes présomptions de fraude technique et fiscale pèsent sur les concessionnaires GSM de la place. Business Compagny Consulting, filiale de l’Entreprise Telecom, ET, recrutée par l’ARPTC, Autorité de régulation des postes, téléphonies et télécommunications pour juguler la fraude dans le secteur, a déjà établi qu’au moins 61 millions de dollars n’étaient pas déclarés chaque mois par les compagnies de téléphonie cellulaire opérant en RD Congo. Ce manque à gagner ne porte, en effet, que sur les appels entrants et sortants et sur les texto ou SMS.
POLD LEVI