La candidature de la RD Congo au Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies s’est soldée, lundi 16 octobre 2017 à New York, par l’admission du 4ème candidat de l’Union Africaine au sein de l’instance mondiale. Une victoire incontestable et qui devrait donner à réfléchir à plus d’un observateur en RD Congo, sur le continent, et à travers le monde. Parce que contre l’élection de la RD Congo, tout a mis en œuvre par les grandes puissances occidentales, pour la mettre en échec. Mais la coalition dite du groupe des pays africains a tenu bon : l’Union Africaine avait endossé les candidatures de l’Angola, du Nigeria, du Sénégal et de la RD Congo. Toutes ont été admises grâce à la dynamique de solidarité impulsée par les nations généralement dominées du continent et du monde. Sur 195 membres votants, la RD Congo a obtenu 151 voix, et en réalité, bénéficié du plus vieux principe démocratique au monde : la loi du nombre. Un minimum de 121 voix était requis pour ce faire, la délégation rd congolaise conduite par Marie-Ange Mushobekwa, la ministre Bruno Tshibala en charge des droits humains a fait mieux en engrangeant 30 voix supplémentaires.
Leçon de démocratie
L’admission de la RD Congo au conseil des de l’homme des Nations-Unies, c’est aussi une leçon magistrale sur la portée réelle des campagnes médiatiques et de sape orchestrées pour influer sur le cours des choses. Elle n’a pas eu d’effet sur les votants de New York qui savent à quoi s’en tenir face aux manœuvres et stratégies de domination qui asservissent le continent depuis l’époque coloniale. La presse dite mondiale et acquise aux intérêts occidentaux n’a eu de cesse d’amplifier les oppositions à la candidature de la RD Congo, alors qu’elle ne réduisait qu’à quelques pays occidentaux, certes puissants, mais qui ne font pas le compte. Les nombreuses organisations prétendument non gouvernementales ou de défense des droits de l’homme qui ont répondu favorablement aux desiderata occidentaux, sont ainsi ramenées à leurs dimensions réelles de porte-voix sans fards d’intérêts impérialistes.
Dynamique africaine
Il faut être aveugle pour ne pas lier cette dynamique qui, pour la seconde fois, impose les choix de la RD Congo et de l’Afrique aux puissances impérialistes, à la détermination des Africains à régler le problème politique rd congolais selon les intérêts du pays, de la région et du continent. Dimanche 15 octobre à New York, Marie-Ange Mushobekwa s’en réjouissait à l’avance : « Les pays africains, certains pays d’Amérique du Sud et de l’Europe de l’Est sont favorables à la candidature de la RDC.», assurait-elle à des confrères en ligne. La victoire de New York lui donne raison et indique qu’on ne devrait plus prendre à la légère la position des Etats Africains sur les problèmes qui concernent leur survie.
On notera à cet égard, le contre-pied parfait des puissances occidentales pris par le Sudafricain Jacob Zuma au terme d’un séjour de travail, dimanche 15 octobre à Kinshasa. Le communiqué conjoint signé à cet effet est on ne peut plus clair et se place aux antipodes de l’alarmisme occidental qui cache mal la préférence pour un pouvoir négocié. Au sujet de la situation politique, sécuritaire et économique dans la région, Joseph Kabila et Jacob Zuma réaffirment (après la SADC) l’évolution positive de la situation en RD Congo ; ils se disent déterminer à consolider les acquis de la démocratie, de la stabilité, de la sécurité et de la prospérité en faveur des peuples de la région ; mais surtout, Jacob Zuma a exprimé son soutien au processus électoral en cours en RD Congo.
Une position qui n’est guère éloignée de celle de l’Union Africaine dont le président de la Commission, Moussa Faki Mahamat, s’est rendu à Kinshasa fin septembre-début octobre dernier dans le cadre d’«une mission d’affirmation de forte volonté d’accompagnement de la RDC dans la phase sensible qu’elle traverse ». Au terme de laquelle il « a fortement encouragé tous ses interlocuteurs à dépasser leurs particularismes afin d’assurer un environnement politique propice au déroulement d’un processus électoral apaisé et authentiquement consensuel », selon les termes d’un communiqué rendu public le 2 octobre à Addis-Abeba. Il est clair que pour les Africains, la voie des élections représente le meilleur moyen de sortir de la crise rd congolaise. Pas celle d’une quelconque transition discriminatrice. Et ils se donnent les moyens de l’imposer à quiconque depuis quelques temps. La victoire de New York pourrait bien ne pas être la dernière ni la seule dans cette perspective africaniste et souverainiste.
J.N.
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