Pour la suite de la vie politique en RD Congo, mais surtout sur l’évolution du processus électoral carrément disputé dans ce pays, la dernière assemblée générale des Nations Unies aura été plus que décisive. Quoiqu’on en dise dans les rangs des radicaux de l’opposition qui appellent, depuis plusieurs mois maintenant à une désespérante « transition sans Joseph Kabila ». La perspective semble s’éloigner de plus en plus, au fil des jours. Entre autres parce qu’elle ramait scandaleusement à contre-courant de la volonté populaire qui, loin d’indiscrets caméras de télévisions dont raffolent les leaders de l’opposition, s’est manifestée à travers un enrôlement des plus massifs sur les listes des électorales. Plus de 40 millions d’inscrits, c’est un chiffre impressionnant même pour les pays de veille démocratie auxquels les opposants adressent des appels du pied pour arrêter le processus. Le complot des katumbistes, un peu trop tiré par les cheveux, bat de l’aile.
Vendredi 29 septembre 2017, les Nations Unies ont, tenant compte du traitement du dossier RD Congo à leur dernière assemblée plénière, demandé la publication « dès que possible d’un calendrier électoral « réaliste ». Rendu public au milieu des rodomontades de l’opposition radicale mais surtout, à l’approche de la date voulue fatidique du 31 décembre prochain, le communiqué onusien vaut tout son pesant littéraire. Dans la mesure où il brise la raideur fixiste de l’échéance de fin d’année, remplacée par l’expression « dès que possible ». Tout en insistant sur le « réalisme », c’est-à-dire, en invitant les uns et les autres à arrêter de rêver et de faire rêver autour d’échéances impossibles à tenir à cette date-là. La résolution onusienne demande simplement aux autorités rd congolaises de « publier, dès que possible, un calendrier électoral réaliste » « Conformément à l’accord du 31 décembre 2016 », tout en encourageant le gouvernement à « créer sans tarder les conditions nécessaires à la tenue d’élections libres, transparentes, ouvertes et pacifiques, en particulier dans la perspective des élections législatives et présidentielle ».
Impossible de ne pas noter une autre évolution caractéristique des rapports de force à l’intérieur de la communauté des Nations, qui se fait jour à la faveur du dossier de la RD Congo. Cette Résolution a été déposée par … la Tunisie au nom de l’Afrique, et adoptée par 45 voix contre 1 (les Etats-Unis) et 1 abstention (Corée du Sud).
C’est donc sans surprise pour les observateurs avisés que l’Union Africaine s’est prononcée en faveur d’«un processus électoral apaisé et consensuel » en RD Congo 4 jours après le communiqué onusien, le 3 octobre dernier. La position des africaines a été rendue publique après la mission de 3 jours effectuée par le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, à Kinshasa. « Conformément à la Constitution et à l’accord du 31 décembre 2016, le président de la Commission de l’UA a fortement encouragé tous ses interlocuteurs à dépasser leurs particularismes afin d’assurer un environnement politique propice au déroulement d’un processus électoral apaisé et authentiquement consensuel », lit-on dans le communiqué signé d’Addis-Abeba par Ebba Kalondo, ci-devant porte-parole du Président de la Commission de l’UA.
Dans la foulée de ce qu’il convient de qualifier de dynamique africaniste souverainiste, on avait déjà noté, le 29 septembre dernier à la Commission des droits de de l’homme à Genève, la douche froide infligée par les nations africaines et du Tiers Monde aux Etats-Unis, relativement à la candidature du pays de Lumumba et de Mzee Laurent-Désiré Kabila à un siège au conseil mondial des droits de l’homme. Contre la proposition américaine de reporter la candidature de la RD Congo jusqu’à ce qu’elle ait réglé ses problèmes des droits de l’homme, les Etats Africains et leurs partenaires ont proposé un vote démocratique qui s’est soldé, le 29 septembre dernier, par une victoire écrasante en faveur de la RD Congo de 45 voix sur 47 votants.
A cette allure africaniste, la « Transition sans Kabila » des radicaux de l’opposition soutenue par un groupe d’Etat Occidentaux, au premier rang desquels le Royaume de Belgique, n’a pas que des jours heureux devant elle.
J.N.