Pourquoi George Soros, le maître-artisan de la déstabilisation et de la balkanisation des grands Etats africains en veut tellement à Joseph Kabila alors que la diabolisation dont ce dernier est la cible de la part de certains concitoyens de la diaspora prétend attribuer au jeune quatrième chef d’Etat rd congolais le même objectif ? L’honnêteté intellectuelle commande de se rendre à une imparable évidence : Kabila refuse obstinément de céder au chantage auquel, vraisemblablement, a déjà cédé le G7 piloté par le duo Moïse Katumbi – Pierre Lumbi.
George Soros, 87 ans, est un homme d’affaires américain d’origine hongroise qui, à la lumière des certaines analyses, a consacré une partie importante de sa fortune à soutenir vaille que vaille des mouvements subversifs dans certains pays africains comme l’Egypte, le Burkina Faso, le Soudan ou la République démocratique du Congo ou il bénéficie de la complicité active du « trader » Katumbi.
Un réseau mercantiliste comme la Françafrique.
Selon www.journaldunet.com, un trader «….est une personne qui travaille sur les marchés financiers »
« Le continent africain, auquel la fondation Soros entend consacrer près de 70 millions de dollars en 2017, offre une bonne illustration de la méthode qui est celle du milliardaire philanthrope pour promouvoir sa vision de la société », lit-on sur ce site. C’est un pactole qui fait courir acteurs politiques, évêques, activistes des droits de l’homme, mouvements pro-démocratie, et journalistes congolais en quête de prébendes…
Ils sont légion, ces intellectuels congolais à découvrir brusquement les délices de la lutte « révolutionnaire » et à préconiser un changement de l’ordre institutionnel dans leur pays en se référant au Burkina Faso. D’où le « soulèvement à la burkinabé » évoqué à tout bout de champ. Bien peu parmi eux cependant ont une idée précise de la manière dont ce coup avait été préparé. La lecture de l’ouvrage qui a été consacré à cette véritable arnaque par Stéphanie Erbs, Vincent Barbe et Olivier Laurent pourrait leur permettre d’en circonscrire les tenants et aboutissants. Paru dans la collection « Guerre de l’Information » dirigée par Christian Harbulot, cet ouvrage est intitulé « Les réseaux Soros à la conquête de l’Afrique » avec pour sous-titre « Les réseaux d’influence à la conquête du monde ». De la page 41 à la page 61, on pénètre dans les méandres obscures et nauséeuses de la « Sorosafrique », guère différente système comparable à « Françafrique » du tristement célèbre Jacques Foccart. Dans le chapitre intitulé « Soros au cœur des révolutions populaires : illustration au Burkina Faso et en République Démocratique du Congo », l’introduction, à elle seule, vaut une reproduction intégrale…
« Parmi les pays dans lesquels Soros est intervenu pour animer la protestation contre les régimes en place, nous avons choisi de réaliser un focus sur deux d’entre eux : le Burkina Faso et la République Démocratique du Congo. Ces deux exemples illustrent comment, de l’Afrique de l’Ouest à l’Afrique Centrale, dans des contextes très différents, Soros emploie des leviers sensiblement identiques, conformes à ceux décrits ci-dessus : en première ligne figurent les mouvements d’opposition soutenus par Soros. La dynamique est nourrie par des médias d’une part, des ONG d’autre part, les uns et les autres soutenus par Soros. En arrière-plan se retrouvent chaque fois les autorités américaines, avec lesquelles (…) George Soros agit en étroite concordance », lit-on.
Dans le sous-chapitre « Burkina Faso : coup de balai sur le régime Compaoré », les auteurs notent à l’entame : « L’exemple du Burkina Faso, où les mouvements d’opposition soutenus par George Soros ont conduit à la chute du régime Compaoré, permet d’observer à posteriori le rôle de Soros dans l’orchestration du soulèvement, de sa genèse à son aboutissement ». Parti politique principal (UPC), mouvement pro-démocratie (Balai Citoyen), web-télé, droit, livres TV, ONG (International crisis group, Freedom House), missions d’observation électorale (Codel) ont été mis à contribution pour le soulèvement populaire. Washington a allumé la mèche.
Ainsi, en page 48, sous l’intertitre « …et les Etats-Unis en arrière-plan », est décrit le coup de main américain. Extrait : « Le 16 juillet 2014, des membres du Balai citoyen, dont le rappeur Sams’K Le Jah, rendent une visite de ‘courtoisie’ à l’Ambassade des Etats-Unis à Ouagadougou. La rencontre suit de peu le retour de l’ambassadeur américain Tulinabo Mushingi d’une grande tournée à travers le Burkina Faso à l’occasion de laquelle, de septembre 2013 à mai 2014, il avait rencontré les gouverneurs de toutes les régions et plus de 1.000 membres d’associations communautaires. Il s’en félicite d’ailleurs à l’occasion de la fête nationale américaine, le 4 juillet 2014, lors des célébrations organisées dans son ambassade en présence de l’épouse du Président Compaoré et de quelques membres du gouvernement burkinabé ». Quelques extraits de son allocution en disent long sur le cynisme du diplomate-barbouze : « Malgré tous les progrès accomplis, le Burkina n’a pas encore vécu une transition pacifique et démocratique. Donc la peur d’un avenir incertain est présente », déclare-t-il avant d’appeler la population burkinabée à « se sacrifier pour prôner l’alternance ». Il se dit prêt à « accompagner la Commission électorale nationale indépendance (CENI), parce que des élections libres, justes et transparentes sont la marque dun processus de démocratisation crédible ». Pour les auteurs, ce message de Tulinabo devant l’épouse de celui qu’il s’apprête à faire défenestrer sans état d’âme est en parfaite adéquation avec le discours des associations soutenues par George Soros ».
Lucha, Filimbi, Front citoyen 2016…
Ce que cependant ils ne révèlent pas, c’est que Tulinabo Mushingi, actuellement ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, né le 4 août 1956, est d’origine congolaise. Il est natif du Kivu, ce Kivu où Lucha a, comme par hasard, fait son apparition et dont est originaire un certain Pierre Lumbi du G7, et feu Dr Elias Numbi, considérés comme les précurseurs du concept même de la Société civile au Zaïre en 1990. Coïncidence ?
Bien que créé à Goma en 2012, Lucha n’a été réellement actif qu’à partir de 2015. De même que Filimbi. Les deux vont coaliser lors d’une mémorable rencontre au Sénégal à l’Ile de Gorée, en décembre de la même année, pour former le bien nommé « Front citoyen 2016 » avec la participation des personnalités politiques comme Vital Kamerhe, Félix Tshisekedi, Martin Fayulu, Eve Bazaïba etc., de même que des activistes de la société civile soutenus par des fonds dispensés par les réseaux Soros comme Jean-Claude Katende et Georges Kapiamba. Le 3 janvier 2016, Moïse Katumbi va annoncer son ralliement.
En page 53, les auteurs relèvent que les deux mouvements pro-démocratie congolais Lucha et Filimbi « bénéficient par ailleurs des conseils et du support opérationnel d’associations subventionnées par George Soros. Filimbi et Lucha sont l’un et l’autre membres du collectif Africtivistes soutenus par Soros ».
Un peu plus loin avec suite en page 54, ils soulignent : « …les deux mouvements comptent dans leurs équipes des personnalités proches des réseaux Soros. Le site Internet de Lucha est enregistré au nom de Glenys Babock (gbabcock@pragmora.com), Présidente de Pragmora, organisation spécialisée dans la résolution de conflit, qui est membre exécutif d’Amnesty International, une ONG financée elle aussi par Soros ». Présentée comme une « experte en résolution de conflits et en processus de démocratisation », Glenys Babcock – révèlent les auteurs – « a notamment conseillé l’armée américaine et a été consultante à la Rand corporation, ‘think tank’ américain notoirement proche du département d’Etat et des services de renseignements » ! (page 58).
Autre ‘think tank’ américain reconnu « influent, proche des milieux de la Défense et du Département d’Etat : l’Atlantic Council ». Parmi ses directeurs honorifiques de cette structure, on retrouve notamment Madeleine Albright et Wesley Clark, deux proches de Soros. Devenu opposant farouche à Joseph Kabila, le Président congolais qu’il avait servi jusque-là, « Moïse Katumbi, intervient lui aussi devant l’Atlantic Council, à l’invitation d’un membre du ‘think tank’, le Général James Logan, ancien conseiller à la Sécurité national du Président Obama et directeur du Brent Scowcroft Center on International Security », notent les auteurs. Ce général à la retraite, patron de la société d’intelligence et de sécurité « Jones Group International », sera peu après impliqué dans une affaire de recrutement des mercenaires désignés par euphémisme « conseillers en sécurité » de l’ancien gouverneur du Katanga, parmi lesquels un ex-marine, Darryl Lewis qui sera arrêté à Lubumbashi par les services de sécurité avant d’être déclaré indésirable et expulsé hors de RDC suite à une intervention des autorités fédérales américaines.
Lewis déposera plainte pour arrestation arbitraire, séquestration et tortures auprès d’un juge américain contre le ministre de la Justice congolais Alexis Thambwe Mwamba et l’Administrateur général des renseignements généraux de RDC Kalev Mutond mais sera débouté.
De Filimbi, les auteurs écrivent : « Quant à Floribert Anzuluni, fondateur de Filimbi et coordinateur du Front citoyen 2016, ce fils d’un ancien cacique du régime Mobutu est très proche de Paul Nsapu, Président de la Ligue des électeurs (membres du Front citoyen) et secrétaire général de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), organisation financée par Soros ». Ils ajoutent, précision de taille : «…leurs associations respectives, Filimbi et Ligue des électeurs, en partenariat avec l’Asadho, ont créé ensemble un fonds de soutien aux activistes pro-démocratie en RDC, avec pour vocation de soutenir tout mouvement citoyen ou individu militant pour la démocratie et le respect des droits de l’homme en RDC (…). Il n’est pas inutile de signaler qu’un « Manifeste du Citoyen Congolais » a été rédigé et signé le 18 août dernier après trois jours d’intenses négociations au siège de la Fidh et à grand renfort de publicité à Chantilly en banlieue parisienne avec comme participants André Mbata, un professeur congolais anti-kabiliste extrémiste proche de l’UNC Vital Kamerhe et Sidinka Dokolo, fils d’un ancien baron de la haute finance mobutiste ruiné après une retentissant divorce avec l’homme fort de la Deuxième République qui s’est refait une santé financière en convolant en justes noces avec la fille du président sortant de l’Angola José Eduardo Dos Santos.
Quoi de plus normal que d’assister à la prolifération des structures similaires au nombre desquelles celles qui ont organisé la marche dite des SDF (sans domicile fixe) du 31 juillet 2017, accusées par l’ancien député UNC, Justin Bitakwira d’avoir perçu chacune 50.000 USD !
Regroupées dans un « Collectif d’Actions de la Société Civile de la RDC », ces structures sont respectivement l’Acaj, l’Aeta, Compte à rebours, Chemin de la paix, Cocorico, Idgpa, Il est temps, Merou, Feso, Ujscc, Remed, Lucha, Vsv, Anm, Forum, Michée et Idel. Pas étonnant que leur marche qui se révéla en définitive un véritable pétard mouillé ait reçu aussi le soutien de Moïse Katumbi…
Encerclement du Pouvoir en place via les médias
On apprend (page 54) qu’il n’y a pas que des politiques et des activistes des droits de l’homme qui participent à la curée des balkanisateurs de la RDC. Il y a aussi des médias ayant pignon sur rue dans un pays dont ils accusent chaque jour le gouvernement (sans faire l’objet de la moindre censure) d’être le plus grand prédateur de la liberté d’expression au monde ! « Ces mouvements d’opposition congolais sont soutenus par une dynamique générale entretenue par des médias proches de Soros. Ainsi, Radio Okapi, clairement anti-Kabila, est-elle soutenue par la Fondation Hirondelle, dont OSF est partenaire en matière de conception des opérations et de financement ». Radio Okapi censée être un appendice de la Monusco mais qui s’est délibérément écartée du cadre lui tracé par l’accord de siège entre la RDC et la mission onusienne faisant d’elle un média audiovisuel chargé exclusivement de rendre compte des activités de la Monusco pour devenir une radio partisane anti-gouvernementale. A l’international, les auteurs de l’ouvrage signalent ce qui suit : « en parallèle, le Monde Afrique, dont l’un des partenaires n’est autre qu’OSIWA, relate la crise congolaise en RDC en faisant la part belle aux mouvements citoyens (à travers) un traitement de l’information qui semble dénoter un parti pris plutôt favorable à l’opposition ».
Suit une liste d’ONG intervenant sur des sujets divers et variés, mais surtout participant « à un véritable encerclement du pouvoir en place » en se servant principalement des médias : Human Rights Watch, International crisis group, Amnesty international, Groupe d’Etude du Congo, Global Witness, mais aussi (citées en page 18) « Journalistes en Danger », « Africa Freedom of Information Centre » etc. « L’action de ces associations est soutenue par de puissants réseaux internationaux tels que Reporters Sans Frontières (RSF) ou International Freedom of Expression Exchange (IFEX), le plus grand réseau mondial d’ONG militant pour la liberté d’expression, l’un et l’autre régulièrement financés par OSF », donc par George Soros.
En page 17, les auteurs circonscrivent les trois principaux de l’action déstabilisatrice leviers de l’octogénaire milliardaire américain : « les medias comme vecteurs d’opinion, les mouvements citoyens comme supports d’action et les ONG comme catalyseurs du changement ».
En page 31, il est précisé que les attaques sont « combinées » de ces ONG qu’elles « ont ainsi contribué à déstabiliser plusieurs régimes auxquels Soros est notoirement hostile » et, en page 38, il est révélé que les mêmes « ONG de la galaxie Soros restent en effet très critiques même à l’égard de certains chefs d’Etat qu’il avait un moment contribués à promouvoir » !
Deux traders : Soros et Katumbi
La question est alors de savoir pourquoi le milliardaire américain est ostensiblement hostile au régime congolais et ouvertement acquis à l’opposition congolaise, et particulièrement plus au G7 de Moïse Katumbi qu’à l’Udps d’Etienne Tshisekedi.
Christian Harbulot, directeur de l’Ecole de Guerre Economique, note à ce sujet que « la démarche que Soros suit en Afrique s’appuie sur le principe selon lequel il est d’autant plus facile de déstabiliser des cibles économiques en passant par des protestataires locaux ou des ONG afin de bénéficier de leur légitimité pour affaiblir l’adversaire ».
Dans l’introduction intitulée « Pourquoi Soros, pourquoi l’Afrique ? », l’action du milliardaire est décrite en ces termes : « Cette stratégie permet à George Soros d’établir des conditions de marché favorables à ses investissements. Elle lui donne un avantage décisif dans ses opérations de spéculation », car l’homme n’est rien d’autre qu’un trader, un spéculateur en bourses. Les auteurs de l’ouvrage soulignent d’ailleurs que « George Soros développe ainsi depuis plusieurs années en Afrique, activement quoi que discrètement, des opérations dans plusieurs grands secteurs d’activité, mines, hydrocarbures, agriculture, énergie et télécoms principalement… ».
En page 11, ils reconnaissent que leur étude « a été sérieusement compliquée par l’opacité de l’univers Soros, son principal fonds d’investissement ayant été récemment transformé en family office pour échapper aux obligations de transparence dont il se fait pourtant le chantre partout dans le monde. Sans compter que Soros agit rarement de façon directe mais privilégie l’intermédiaire d’associations, ONG et autres leviers d’action indirecte ».
Ainsi, l’homme qui réclame des autres la transparence n’est pas lui-même un parangon de la transparence, bien au contraire. D’ailleurs, les ONG et les mouvements pro-démocratie congolais qu’il finance par ses fondations sont loin de pratiquer la transparence. Comme pour ne pas remonter la filière de la corruption.
Pourquoi alors Soros en veut tant au président Joseph Kabila dès lors que la diabolisation dont ce dernier est la cible semble obéir à une consigne dans ce sens ? La tentative de réponse est que le Raïs congolais n’a pas cédé au chantage auquel, vraisemblablement, a déjà cédé le G7 piloté par le premier trader congolais, Moïse Katumbi.
Selon www.journaldunet.com, un trader «…est une personne qui travaille sur les marchés financiers» et dont l’objectif premier «est d’acheter un actif financier (devise, action, obligation…) et de le revendre plus cher, pour dégager une plus-value ». Il n’a rien d’un investisseur. Or, le président congolais a la conviction chevillée dans l’âme que pour son développement, son pays, la RD Congo a plus besoin d’investisseurs que de traders.
Il est donc choquant de voir les relais congolais (Opposition, ONGDH, mouvements pro-démocratie, médias…), financés par George Soros, se servir des concepts aussi nobles que la démocratie, l’Etat de droit, les Droits de l’homme, les élections et la lutte contre la corruption et la mégestion pour, en réalité, couvrir l’affairisme du premier trader mondial…
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