La Nonciature apostolique à Kinshasa a rendu public une note datée du 19 juin 2017, qui livre un bilan des tueries qui endeuillent les provinces du Kasai depuis l’année dernière. Selon ce document cité par les agences depuis le milieu de la semaine, 3.300 personnes ont été tuées dans les violences aux Kasaï. Soit près de dix fois plus que le dernier bilan onusien qui estime qu’au moins 400 personnes au trouvé la mort dans ces régions écumées par des miliciens qui se réclament du chef Kamwina Nsapu.
Le document de leurs excellences les évêques de la région fait aussi état de dommages subis par les institutions ecclésiastiques depuis octobre dernier : 60 paroisses, 34 maisons ecclésiastiques, 31 centres de santé catholiques, 141 écoles catholiques, 5 séminaires et un évêché ont été endommagés et détruits.
Si les prélats catholiques qui assurent se fonder sur des rapports sûrs pour avancer ces chiffres n’accusent personne quant aux dégâts matériels subis par leurs institutions, ils sont plus accusateurs sur la destruction des villages, qu’ils attribuent en grande partie aux forces armées. 20 villages ont été « complètement détruits » dont « 10 par les FARDC, 4 par les miliciens et 6 par des auteurs inconnus », selon le document.
Aucun mot ni allusion aux pertes subies par ces forces de sécurité, dont plusieurs dizaines de policiers décapités par les miliciens Kamwina Nsapu. Un rapport-type d’opposant au pouvoir en place à Kinshasa. A n’en point douter.
Sur radio Top Congo, jeudi dans la soirée, les auditeurs de la capitale ont de nouveau entendu l’abbé Donatien Nshole, le secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques de la RD Congo vanter la crédibilité des sources cléricales, qui sont sûres selon lui parce que leurs excellences ne peuvent pas se hasarder à avancer des inexactitudes. Les évêques de l’église catholiques romaine de la RD Congo, farouchement opposés au pouvoir “anti-occidental” en place à Kinshasa, se veulent désormais plus crédible que la toute puissante mission onusienne (Monusco).
J.N.