Le choix des dates coïncide avec les 20 ans de la Révolution ! De quoi opposer la mémoire du Mzee Laurent-Désiré Kabila à celle du Sphinx
Son enfant à peine enterré, Jean-Marc Kabund wa Kabund a renoué avec ses instincts belliqueux. Le 2 mai 2017, il s’est voulu la coqueluche du “Rassop”, ainsi que l’illustrent les titres de la presse kinoise : “L’UDPS lance l’opération «face-à-face avec Kabila», “Kabund aux combattants de l’Udps : ‘Si Kabila continue de diriger, c’est à cause de vous’“, “Kabund : ‘Le problème en RDC c’est Kabila’», “Kabund : ‘Le décès de mon fils est un meurtre et non une pendaison’», “Kabund : ‘Qu’il pleuve ou qu’il neige, le corps du Président Tshisekedi sera rapatrié le 12 mai à Kinshasa’». Il n’est pas meilleur stratagème pour préparer l’opinion au déchaînement que celui-là. Période prévue de cette explosion sociale préméditée : du 12 mai … à la déflagration que les extrémistes espèrent… finale.
Si, en effet, on peut savoir quand arrivera la dépouille mortelle du lider maximo à Kinshasa, nul ne peut cependant pas préciser la date de l’exposition du corps de l’illustre disparu au Palais du Peuple, ni le programme de l’inhumation, quand bien même, par pure bravade, Kabund évoque à tout bout de champ le siège du parti en pleine zone habitée. Comme si ces détails funéraires étaient de moindre importance par rapport à l’essentiel pour eux, politiquement et socialement. En attendant, l’Udps – qui ne reconnaît que les Institutions redevables de leur légitimité à l’Accord du 31 décembre 2017 – s’est adressée au Gouverneur présumé “illégitime et illégal” de la ville-province de Kinshasa, dont l’autorité hiérarchique est pourtant le Gouvernement de la République, que l’ancien parti politique d’Etienne Tshisekedi tient tout aussi pour “illégitime et illégal”, et qu’anime l’UDPS Samy Badibanga…
En fait, en prenant l’initiative de s’adresser au Gouvernement provincial, Limete fait dans la digression. Sa correspondance cache, en réalité, un plan malfaisant et malveillant de perturbation sécuritaire à Kinshasa à partir du 10 mai 2017 au travers des attaques des lieux de prière de l’église catholique dans l’objectif évident d’inciter ses princes à apporter leur caution à un plan qui vise la perturbation des manifestations commémoratives de l’avènement de la Révolution-Pardon emmenée voici près de 20 ans, par Mzee Laurent-Désiré Kabila.
Certes, dans sa lettre, l’Udps évoque la “jurisprudence” pour justifier l’inhumation de son défunt président au siège du parti : «Tenant compte de l’envergure nationale de l’illustre disparu et nous référant à la loi et à la pratique en matière d’inhumations dans la ville de Kinshasa et à travers le pays, notamment le cas du professeur Bianganyi Tampwo enterré dans l’enceinte de l’Université chrétienne Cardinal Malula située sur l’avenue Saïo dans la commune de Kasa-Vubu, nous avons choisi d’enterrer le président Etienne Tshisekedi Wa Mulumba à la permanence du parti située sur le petit boulevard Lumumba dans la commune de Limete», a déclaré de façon péremptoire Jean-Marc Kabund. Un mensonge éhonté, quand on sait que le quartier qui abrite l’Université Chrétienne Cardinal Malula, qui s’étend jusque sur l’avenue ex. 24 novembre, est strictement réservé aux édifices d’utilité sociale et n’est pas résidentiel.
Faisant observer que la demande et le choix du lieu de l’enterrement “résulte non seulement de la volonté de la veuve du défunt, Maman Marthe Kasalu et sa famille mais aussi de l’opinion généralement répandue dans le pays”, les Udépésiens – qui comptent sur le “sens élevé du patriotisme” du Gouverneur de ville”, en appellent à “une inhumation digne, à la hauteur du Président Etienne Tshisekedi“. Comme si Maman Marthe Kasalu, l’épouse du défunt président de l’UDPS, était nantie d’une quelconque autorité pour décider de lieux d’inhumation de personnes décédées en lieu et place des textes réglementaires en vigueur. Ou encore comme si la police des cimetières relevait non pas de la loi mais des « opinions généralement répandues dans le pays ». Une pure hérésie.
Le lectorat averti l’aura remarqué : la lettre est muette sur le fameux « accompagnement de la Monusco » (l’Udps réclame des autorités urbaines un dispositif sécuritaire approprié) autant que sur l’exposition de la dépouille au Palais du Peuple, siège des deux chambres parlementaires toujours en session. Des détails qui pourraient ne jamais survenir, en cas de survenance des troubles graves manifestement escomptés à Limete.
Fruit d’un esprit retors
A l’Udps, on n’ignore pas que la Mission onusienne ne va nullement bouger sans l’accord du Gouvernement qui, aux termes de l’article 48 de l’Accord de siège (Sofa) organisant son déploiement sur le territoire national, a la charge de la sécuriser. A propos du Palais du Peuple, l’Udps sait aussi que ce bâtiment est une zone inviolable, à l’instar d’ailleurs de tous les Palais nationaux. Pour l’occuper, il faut absolument l’autorisation des présidents des bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat.
Au regard de ce qui précède, les menaces de Jean-Marc Kabund sont destinées à la consommation populaire. Il se fait, malheureusement, qu’elles sont à prendre au sérieux dans la mesure où tout prouve, dans la manière dont cet homme réagit face à la mort de son propre enfant et face à la mort d’Etienne Tshisekedi, qu’il est d’une apathie froide. Et quand il trouve en Fatshi un frère “siamois”, il faut s’attendre au pire.
Le tandem – soutenu par le G7 – vise donc une confrontation directe avec la Majorité au pouvoir qui prépare la célébration du 20ème anniversaire de la Révolution-Pardon, conduite par le Héros national, L-D. Kabila. Limete instigue une confrontation post mortem entre les deux illustres disparus, au terme de laquelle son leader défunt qui l’emporterait serait porté au firmament de l’histoire de l’opposition politique. Un cadeau que plusieurs décennies de pratique politicienne ne lui ont pas permis de s’octroyer.
En effet, cette célébration devrait avoir lieu le 17 mai 2017. Si le corps d’Etienne Tshisekedi arrive à Kinshasa le 12 mai, c’est pour que l’inhumation ait lieu la veille, soit le jour même, soit encore au lendemain de cette date. Il y a donc volonté délibérée d’entretenir l’affrontement autour de ces deux événements.
Il n’y a qu’un esprit retors et mal embouché pour concevoir ce plan.
Seulement voilà, à quelque chose malheur est bon. Car, vouloir se servir de la dépouille mortelle du lider maximo pour perturber les manifestations du 17 mai a pour signification logique la reconnaissance de la complicité “Tshisekedi-Mobutu” ! C’est tout le mythe du lider maximo qui pourrait tomber. Et c’est toute une page d’atrocités commises à la faveur de la guerre du 2 août 1998 qui s’ouvre pour se lire autrement.
Y a-t-on pensé, à l’Udps ? Probablement pas.
Si Fatshi peut alors être excusé, Jean-Marc Kabund pourrait ne jamais l’être. Il aura poignardé de dos Mzee Laurent-Désiré Kabila.
Ses parrains au G7 seraient évidemment les premiers indexés…
Omer Nsongo die Lema avec Le Maximum