La prochaine fois sera peut-être la bonne. Pour les forces politiques et sociales acquises au changement, qui avaient appelé à l’observation d’une journée ville morte sur toute l’étendue du territoire national lundi 3 avril 2017 en protestation contre la non-signature des arrangements particuliers additifs à l’accord de la Saint Sylvestre. Mais dans une certaine mesure, pour la Majorité Présidentielle qui, elle, a lancé un contre-appel à manifester, accusant l’opposition de manœuvrer pour retarder le processus électoral. Parce que selon les informations disponibles au milieu de l’après-midi de ce lundi, toutes les grandes agglomérations de la RD Congo ont bel et bien fonctionné, quoique au ralenti. De villes mortes, il n’y en a quasiment pas eu donc, ainsi que l’a assuré le porte-parole de la police nationale, le Colonel Mwanamputu, à la presse. Mais aussi Alain Atundu Liongo, le porte-parole de la MP qui, rendant compte d’une réunion du bureau politique de la famille politique présidentielle, a félicité les kinois de n’avoir pas suivi le mot d’ordre du Rassop.
Ce qui n’a pas empêché les empoignades habituelles entre les adeptes du « verre à moitié plein » et ceux du « verre à moitié vide », dans les rues de Kinshasa et sur les réseaux sociaux particulièrement. Quoiqu’il demeure que le phénomène ne semble plus atteindre son ampleur d’antan. A Kinshasa, la circulation routière, habituellement dense les lundis, s’est avérée très réduite dès les petites heures de la matinée. Les conducteurs attendant sans doute de s’assurer que les conditions de sécurité étaient réunies avant de risquer leurs véhicules contre les bandes de combattants qui prennent habituellement le vilain plaisir de les caillasser. Ce n’est qu’autour de 10 heures que rassurés, des automobilistes ont sorti leurs véhicules vers le centre-ville où les activités ont tourné au ralenti. Parce que des informations en provenance des communes et quartiers périphériques de l’est de la capitale rd congolaise faisaient état de l’un ou l’autre véhicule violenté par les combattants de l’UDPS pour dissuader les automobilistes. Un dispositif policier, discret mais visible, a également été mis en place « pour empêcher les incivique de s’en prendre aux véhicules des privés », a expliqué le Colonel Mwanamputu de la PNC.
Tout le contraire des marchés publics où se vendent nourritures et biens de première nécessité. Ils ont ouvert tôt le matin, à l’exemple du célèbre marché de Gambela dans la commune de Kasavubu, qui n’a pas observé la moindre trêve politique.
Même son de cloche à Kananga, le chef-lieu de la province du Kasai Central particulièrement secoué par les exactions des miliciens Kamwina Nsapu et les opérations de rétablissement de l’ordre public et de la sécurité entreprises par les forces de l’ordre. Ecole, banques et marchés sont demeurés fermés, selon nos confrères de POLITICO.CD qui rapportent néanmoins que les officiels, particulièrement le gouvernorat où s’est tenu une réunion de sécurité, a bien ouvert ses portes. « La circulation est très timide. Seul un bus de la société Transkac attend des passagers depuis un bon bout de temps à l’arrêt Batetela. Des taxis moto ne circulent quasiment pas », a rapporté un témoin.
J.N.
SUCCES MITIGE DE L’APPEL A MANIFESTER DU RASSOP : RD Congo, villes ralenties, pas mortes
