C’était pourtant prévisible, mais jusque lundi 3 avril 2017 au milieu de la journée, il semblait acquis que l’adresse du Président de la République à la Nation via le congrès se tienne mardi 4 avril, selon le communiqué de la présidence de la République rendu public dès dimanche soir. Seulement, le même communiqué indiquait qu’avant sa prestation, décidément très attendue, le Chef de l’Etat entreprenait une série de rencontres avec la classe politique et les forces vives de la Nation, toutes tendances confondues, lundi et mardi, avant l’oral du Palais du Peuple. Un protocole qui paraissait bien serré aux yeux de certains observateurs, puisqu’ainsi, JKK ne disposait que de quelques heures avant de s’adresser aux rd congolais sur une question aussi épineuse que le parachèvement du dialogue dit de la Saint Sylvestre à travers la signature du fameux arrangement particulier entre les protagonistes des négociations facilitées par les évêques de la Conférence Nationale Episcopale du Congo (CENCO) depuis janvier dernier.
Plus de soucis à se faire depuis lundi dans la soirée. C’est mercredi 5 avril que le Chef de l’Etat prononcera son discours devant les deux chambres du parlement réunies en congrès au Palais du Peuple de Kinshasa, selon l’information du Vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères, Léonard She Okitundu. Le plénipotentiaire rd congolais l’a livrée à la presse au terme d’un entretien avec Joseph Kabila, le même lundi dans l’après-midi. Après que le Chef de l’Etat eût reçu la délégation de la société civile signataire de l’Accord du 18 octobre 2016, conduite par Mme Maguy Kiala. Dont le groupe a recommandé au Président de la République d’exercer son pouvoir discrétionnaire pour nommer le 1er ministre du futur gouvernement, selon des sources à la présidence contactées par Le Maximum.
Joseph Kabila a également reçu l’opposition dite républicaine de Léon Kengo wa Dondo, conduite par le président du bureau de la chambre haute du parlement en personne, mais qui s’est refusée à tout commentaire au terme de l’entretien de plusieurs minutes. La démarche du Président est très bonne, s’est contenté de déclarer Léon Kengo. Les mêmes sources rapportent que la société civile proche du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement n’a pas effectué le déplacement du Palais de la Nation au motif qu’elle n’a pas reçu d’invitation formelle.
Quant à l’opposition signataire de l’Accord du 18 octobre 2016, conduite par l’UNC Vital Kamerhe de retour d’un périple dans les provinces de l’ex Bandundu, elle a révélé à la presse que l’entretien avec Joseph Kabila avait porté sur la primature du prochain gouvernement et le Comité de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral (CNSA), les deux points d’achoppement des négociations du Centre interdiocésain de Kinshasa. Sur ce dernier point, Vital Kamerhe et ses hommes sont d’avis que le président du CNSA doit être désigné par consensus, comme l’avait été quelques semaines avant sa mort feu Etienne Tshisekedi. A Félix, le fils du défunt qui accuse le président de l’UNC de rouler pour Kabila, l’UNC réplique avec à propos, le renvoyant aux maximes de son propre géniteur : « le peuple d’abord ».
J.N.