L’arène politique rd congolaise, ce n’est pas une affaire d’enfants de chœur. Les nouveaux princes de l’église catholique qui s’y sont lancés il y a quelques mois non sans trahir d’innocentes mais non moins coupables présomptions, l’auront appris à leurs dépens. L’acteur politique rd congolais n’a rien d’un catéchiste obséquieux, ainsi qu’en attestent les tribulations qui ont émaillé la mission des bons offices conduites par les prélats de l’église catholique romaine depuis début novembre 2016. Sur les principes, un accord a bien pu être arraché tard dans la nuit de la Saint Sylvestre, le 31 décembre 2016. Mais au sujet des ambitions politiques personnelles qui ont dominé les négociations dites directes du Centre interdiocésain de Kinshasa, il n’a pas été possible de sortir de l’auberge des aspirations et ambitions individuelles. A l’étape des arrangements de partage de strapontins, l’affaire cléricale a capoté, ainsi que le constatait en termes autrement plus réalistes, l’ex. MLC José Makila. Sur les antennes de nos confrères de la Radio Top Congo FM, le ministre d’Etat en charge des Transports et voies de communication du gouvernement issu de l’accord de la Cité de l’OUA a qualifié l’Arrangement particulier d’arrangement entre personnes. Comme pour soutenir que d’une manière ou d’une autre, l’affaire était vouée à l’échec dès le départ, compte tenu du fait qu’on ne peut satisfaire tout le monde à la fois.
Près de 5 mois se seront donc écoulés avant que les évêques catholiques réunis au sein de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) ne se rendent compte de leur méprise prophétique : c’est depuis l’épisode de la Tour de Babel que l’humain s’apparente à un loup pour l’autre. Rien à faire, même au nom du Christ Sauveur et Rédempteur. Et peut-être aussi qu’à César, il faut rendre ce qui lui est dû. C’est chose faite, depuis l’échec constaté de la signature de l’Arrangement particulier la semaine dernière. Marcel Utembi, le président de la CENCO et son équipe, ont renvoyé la balle dans le camp de Joseph Kabila. Le Président de la République Chef de l’Etat, selon la constitution encore en vigueur en RD Congo, a repris les commandes des opérations remise en ordre dans l’écurie. Avec le mérite d’avoir laissé s’épuiser toutes les voies de recours hors de son autorité établie mais soumise à contestation. Y compris par les Cathos.
Le week-end dernier, c’est le secrétaire général de la Majorité Présidentielle kabiliste, Aubin Minaku, qui s’est lancé dans des consultations avec la classe politique pour parachever l’œuvre cléricale. Non sans buter sur la naturelle et impossible inclusivité totale de la classe politique. Dans le compte rendu de la réunion du bureau politique de la MP du lundi 3 avril 2017, Alain Atundu Liongo, le porte-parole de la famille politique joséphite, a reconnu que tous les protagonistes du Centre interdiocésain avaient répondu à l’appel à l’exception notable du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, aile Félix Tshisekedi-Pierre Lumbi. Sans vraiment surprendre l’opinion rd congolaise, parce que dans la presse paraissant à Kinshasa et sur internet, le fils de feu Etienne Tshisekedi avait décrété que les concertations initiées par Joseph Kabila ou sa famille politique étaient … illégales.
Il n’empêche qu’avant sa communication devant le parlement réuni en congrès, Joseph Kabila qui a repris les commandes des négociations directes a pris sur lui de consulter ce que la RD Congo compte de tendances politiques et sociales. Pour la journée du lundi 3 avril 2017, les délégués de la société civile signataire de l’Accord du 18 octobre et leurs adversaires non signataire du même accord étaient inscrits au rendez-vous. Ainsi que les délégués de l’opposition signataire de l’accord du 18 octobre et ceux de l’opposition dite républicaine.
J.N.
ACCORD DE LA SAINT SYLVESTRE : Kabila reprend l’initiative
