L’audience accordée, lundi 6 mars 2017 par la CENCO à Joseph Olenghankoy, porté à la tête d’une aile du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement (RaSop) devrait rasséréner l’autre des ailes de la plateforme créée à Genval il y a quelque mois, celle coiffée depuis le week-end dernier par aile Patrick Mayombe, ci-devant ministre de l’Agriculture du gouvernement Badibanga.
Ils sont, en effet, sept ministres et vice-ministres du gouvernement (Patrick Mayombe, Clément Kanku, Emmanuel Ilunga, Willy Mishiki, Marie-Ange Mushobekwa, Fidel Tingombay, Tharcisse Losseke) et l’ex-SG de l’UDPS désormais à la tête de son propre «ligablo politique», Bruno Mavungu, tous membres signataires de l’Acte de Genval, qui s’estiment fondés à remettre de l’ordre dans la cuirasse RaSop. Pour ce faire, Patrice Mayombe a été désigné à l’unanimité, selon lui-même, président du Conseil des sages en remplacement d’Etienne Tshisekedi, et Clément Kanku, – ministre de la Coopération internationale-, nommé porte-parole de ce RaSop aile gouvernement. Mayombe se donne comme mission de « réunifier toutes les tendances du Rassemblement, formaliser les documents administratifs, notamment les statuts, le règlement d’ordre intérieur et surtout prendre contact avec la CENCO pour toutes fins utiles».
Dans un point de presse, dimanche 5 mars dans son cabinet du ministère de l’Agriculture, le désormais «président du conseil des sages» du RasSop a solennellement recommandé à la Conférence épiscopale nationale du Congo, « de tirer les conséquences de la vacance du mandat occasionné par la disparition du Président du conseil des sages, de s’abstenir.de toutes les discussions avec le Rassemblement dans ses formes actuelles, devenue une nébuleuse aux contours indéfinis ne pouvant se prévaloir de sa propre turpitude». Aussi pour Patrick Mayombe, «la CENCO doit tirer toutes les conséquences de l’irresponsabilité des délégués du Rassemblement devant le spectacle désolant qu’ils présentent actuellement à l’opinion nationale et internationale».
Voilà pourquoi, pour redorer l’image de marque de la RD Congo, le nouveau Président du Conseil des sages du RaSop le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, et le Premier ministre, Samy Badibanga, «de mettre fin à cette distraction qui n’honore pas notre pays et alimente le climat d’incertitude inutile aux conséquences économiques néfastes ». En clair, le rassemblement version Mayombe propose à l’Exécutif national d’ouvrir le gouvernement Badibanga à quelques personnalités de l’opposition et de la société civile non signataires de l’Accord du 18 octobre conformément en son article 24.
Georges Kapiamba et Christopher Ngoy
C’est au lendemain de sa première conférence dite de Genval, tenu du 8 au 10 juin 2016, que le RaSop a laissé transparaître des signes de désordre, à en croire Patrick Mayombe. Voilà quasiment 9 mois que la structure aurait dû se doter, outre du Conseil des sages, d’un organe de Coordination des actions chargé d’exécuter les résolutions de la conférence et de coordonner les actions en vue de favoriser l’avènement de l’alternance démocratique en RD Congo. Hélas, rien n’est venu. Même le règlement d’ordre intérieur qui devrait être élaboré juste une semaine après la conférence de Genval a été renvoyé à la Saint glinglin. Il a, pourtant été demandé, selon Mayombe, à l’activiste des droits de l’homme et tshisekediste devant l’Eternel, Georges Kapiamba, qui représentait Christopher Ngoy, de préparer et de présenter au conseil des Sages endéans 48 heures, un projet de règlement intérieur du RaSop. Extrêmement prompt à dénoncer ce qu’il présente comme les dérives dictatoriales du pouvoir en place dans son pays, Sieur Kapiamba se sera abstenu de s’empresser de « légaliser » sa nouvelle plateforme politique. Toutes les réunions tenues à Limete, depuis le retour du président Etienne Tshisekedi jusqu’à ce jour n’ont jamais le plus petit soubassement légal.
NADINE KINGOMBE