Le Gouv André Kimbuta a beau présenter ses excuses pour l’interpellation par sa garde de deux médecins qui prestaient dans le cabinet privé de dialyse au sein de l’Hôpital général de référence de Kinshasa, HGRK, mais tous les médecins opérant dans ce grand centre hospitalier ont décidé, après cet incident, de débrayer pour quelque 72 heures en guise de protestation.
Pourtant le tout nouveau ministre de la Santé, Oly Ilunga Kalenga, s’est montré plutôt compréhensif vis-à-vis de l’autorité urbaine. André Kimbuta tient à en finir avec ce phénomène des officines hospitalières privées au sein des hôpitaux publics. Le médecin directeur de l’ex-Mama Yemo dispose, en effet, de son cabinet de dialyse dans l’enceinte de HGRK où le coût d’une séance varie de 280 à 450 dollars, selon la pathologie. Il y a encore quelques semaines, le Gouv de Kinshasa avait doté l’ex-Mama Yemo, de matériels de dialyse de dernière génération avec injonction de ramener le prix du traitement à quelque 50 dollars payables en Franc congolais (CdF). Nul doute qu’une quotité assez considérable des recettes de dialyse devrait revenir à l’Hôtel de ville. Par conséquent, le cabinet privé du médecin directeur n’avait plus lieu d’être-là.
Hélas, plusieurs semaines après, le cabinet privé a continué à opérer comme par le passé avec la complicité des médecins de l’ex-Mama Yemo qui orientent les patients plutôt vers le centre privé de Diabeno. André Kimbuta s’est vu contraint d’intervenir personnellement pour mettre un terme aux activités mercantiles du Dr Diabeno. Selon le ministre de la Santé, les deux médecins trouvés dans le cabinet de Diabeno auraient résisté, poussant les policiers qui escortaient le Gouv à user de la coercition.
André Kimbuta estime donc avoir agi pour le bien-être des Kinois, à la suite d’une réunion de crise qui s’est tenue quelques heures après. Les deux médecins interpellés ont été relaxés sur ordre du Gouv, qui par la même occasion a fait amende honorable pour l’incident créé par sa garde rapprochée.
Il y a seulement quelques années, il fallait évacuer un patient vers l’Inde, l’Afrique du Sud ou des pays occidentaux pour une insuffisance rénale. L’Hôtel de ville a décidé de rendre plus humain le coût du traitement nécessitant une dialyse. Qui est, en pratique, de manière compendieuse, le traitement médical permettant de débarrasser le sang d’un malade atteint d’insuffisance rénale de ses déchets toxiques par sa filtration à travers une membrane semi-perméable.
NADINE KINGOMBE