Officiellement encore membre de l’opposition, le MLC/Libéral, en clair, le MLC/Luhaka, bat campagne pour la vulgarisation des résolutions du Dialogue et invite les jeunes à ne plus donner écho aux appels à la désobéissance lancés par les radicaux de l’opposition. Thomas Luhaka, ci-devant ministre des PT&NTIC, et Omer Egbake (Affaires foncières) font la ronde de la capitale, Germain Kambinga, ministre de l’Industrie, s’y emploie plutôt à l’international. Naturellement, le MLC/L tient à sa part des maroquins dans le prochain gouvernement.
Un gouvernement qui devrait être éléphantesque pour récompenser tout le monde serait fort dommageable aux finances publiques, avertissent des experts. Mais chaque parti ou association politique ou encore toute structure de la société civile qui adhère aux conclusions du Dialogue tient à disposer au moins d’un portefeuille ministériel. Il y a peu, les architectes du Congo réunis en une structure sociétale ont adhéré au dialogue. Il appert qu’ils revendiqueraient déjà les ministères du Plan et Suivi de la révolution de la modernité, de l’Urbanisme et Habitat ou encore les affaires foncières. Cette information est certes à prendre avec toutes les précautions d’usage mais atteste du climat empreint de sentiments de « ôtes-toi que je m’y mette » qui règne actuellement dans des salons politiques et dans la mouvance de la société civile. «S’il l’on ne s’en tenait qu’aux critères rationnels d’efficience, de gouvernance, les ministres MLC dit Libéral devraient déjà être tous éjectés du gouvernement », confie ce député de la Majorité contacté par Le Maximum.
Le spectre de Lufulakari.
«Kambinga… mais c’est un bilan fiasco pour un ministre gros dos», renchérit la même source du Maximum dans la famille politique présidentielle, qui requiert l’anonymat. Il s’explique : la cimenterie de l’ex-Province orientale, la sidérurgie de Maluku, rien n’a démarré. La Bralima ferme ses unités de production à la queue leu leu, Mbandaka, Boma. La campagne made in Congo, «Melia, lia, lata Congo» a tourné court sans résultat ni bilan. «Quant à Thomas Luhaka, il a tout simplement été absent de son secteur. Le DG Musete de l’ex-OCPT a été suspendu de ses fonctions par la ministre du Portefeuille, Louise Munga, sans qu’il soit associé à la démarche », confie cet élu de la capitale. «Par ailleurs, les prix des cartes prépayées grimpent au jour le jour, chacun y va de son prix comme dans une jungle sans foi ni lois. Le ministre de tutelle a, hélas, préféré se faire passer pour Ndaywel ou Elikya Mbokolo avec son «je connais le Congo », a-t-il déploré. Avant de poursuivre, « Omer Egbake a, lui, de manière ostentatoire préféré ses activités à la limite folklorique et tribale, la fameuse ALLIBA, alors que le ministère de l’Urbanisme et Habitat est au cœur de la Révolution de la modernité ». Usant de l’ironie, l’honorable conclut que « ce MLC- là comme Lufulakari, du nom de cette célèbre chute dans la banlieue brazzavilloise immortalisée dans une chanson populaire, ne représenterait plus grand intérêt. Ils se sont jetés à leurs risques et périls pour des gains égoïstes, ils ont fini noyés ».
NADINE KINGOMBE MWAYUMA.