Les travaux du dialogue politique reprennent ce vendredi 30 septembre à la Cité de l’OUA, sous la direction du facilitateur international, Edem Kodjo. Une reprise qui intervient après 11 jours d’interruption, principalement en raison des troubles causés par les manifestations d’opposants hostiles au dialogue, les 19 et 20 septembre dernier. Tout le monde parmi les parties prenantes au dialogue s’est trouvé les raisons de faire une pause, au motif qu’il y avait lieu de pleurer les morts. Les opposants, dont la délégation de la Conférence Episcopale du Congo (CENCO), en tête. Ce qui n’a pas empêché le facilitateur international de multiplier les contacts à la fois pour ramener tout le monde à la table des négociations que pour tenter un énième élargissement de la participation.
Depuis le week-end dernier, Edem Kodjo a élaboré un projet d’accord politique à signer par les parties prenantes au dialogue qui a été soumis à l’examen de chaque camp. Le même week-end, la majorité présidentielle avait retourné le document dûment amendé. Etaient encore attendus, jusqu’à il y a quelques heures, les amendements de l’opposition et de la société civile. Selon des informations parues dans la presse kinoise, jeudi 29 septembre 2016, l’opposition conduite par l’UNC Vital Kamerhe serait également prête, et c’est sans doute ce qui a permis à Edem Kodjo de rappeler les troupes au Mont Ngaliema.
Reste que les débats sur le projet d’accord politique seront tout sauf faciles. Les concertations entreprises dans l’entretemps par la facilitation indiquent que les parties prenantes campent chacune sur des positions peu conciliables.
Mardi 27 septembre, Edem Kodjo s’est entretenu avec une délégation de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) conduite par Mgr Marini Bodho, après avoir échangé 24 heures plus tôt avec les évêques catholiques. Marini Bodho a pris toutes les distances possibles des évêques catholiques qui ont suspendu leur participation aux travaux de la cité de l’OUA et conditionnent leur retour à la présence de l’opposition radicale, ainsi qu’à l’exigence de voir mentionné dans l’accord politique que le Chef de l’Etat en place ne briguera pas un troisième mandat. Ce sont des fondamentaux, a expliqué Mgr Marcel Utembi, le président de la CENCO, à la presse lundi dernier. Pour Marini, la position des catholiques n’engage pas toutes les communautés religieuses de la RD Congo : « même s’il y a des déclarations par ci par là, une communauté ecclésiale fait une déclaration, ça n’engage qu’elle en tant qu’église, pas ce forum ».
Outre la question de l’inclusivité sur laquelle les ambassadeurs sont revenus lundi dernier au cours leurs échanges avec le Facilitateur international, le contenu de l’accord politique pourrait focaliser sérieusement les échanges.
J.N.