Elle n’a pas mis beaucoup de temps pour trouver employeur, Chantal Ramazani. La juge du tribunal de paix de Kamalondo à Lubumbashi, qui avait fait partie de la composition qui a condamné Moïse Katumbi par défaut, avant de dénoncer dans la presse, puis par courrier, la sentence à laquelle elle avait participé « devant sa conscience » comme on dit chez les toges noires, vient de réapparaître. Non plus en tant que juge du tripaix Kamalondo, mais membre d’une composition de lobbyistes anti-kabila, protégée par la Fédération Internationale pour la Défense des Droits de l’Homme (FIDH), en fait par sa section Afrique dirigée par un compatriote connu pour son aversion contre le pouvoir de Kinshasa, Paul Nsapu. Cet ancien prêtre de l’église catholique libérale, converti en défenseur des droits de l’homme après l’obtention d’un titre de licencié en droit à l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville, n’est pas le seul protecteur de Dame Ramazani. L’ex juge de Kamalondo est chaperonnée par Cécile Kyenge, député européenne italienne d’origine katangaise, qui fait partie de la composition des lobbyistes katumbistes, comme les lecteurs du Maximum le savent. Une croisade qui ne dérange pas tout le monde, dans l’opposition katumbiste rd congolaise, notamment. Dans un tweet joyeux, mercredi 7 septembre, Olivier Kamitatu du G7 annonçait en fin d’après-midi que «P. Nsapu confirme que Chantal Ramazani est protégée par la FIDH : « C’est du lourd! La justice n’existe pas en RDC », proclamait-il anticipativement, en jetant allègrement l’opprobre sur la justice de « son » pays. Seulement la justice qui n’existe pas ?
Le même jour au parlement européen, le mentor du fils Cléophas Kamitatu, Moïse Katumbi, proclamait qu’il n’y avait pas de négociations possibles, Kabila doit partir au mois de décembre. En quelle qualité et en vertu de quelle légitimité ? Celle de ceux qui, après beaucoup d’autres, fantasment à l’idée de refaire la RD Congo à l’image de leurs portefeuilles. Dans l’affaire Chantal Ramazani, c’est bien une entreprise de démolition de tout ce qui tient lieu de sacré en justice, en RD Congo comme ailleurs à travers le monde, qui a fait objet de sacrilège. Non seulement une présidente de tribunal semble avoir été encouragée à renier son serment, parce que la suite de l’affaire est de nature à confirmer que ceux qui lui assure protection, gîte à l’étranger et subsistance l’ont aidée à prendre la tagente, mais il y a pire. Un greffier du même tribunal avait disparu dans la nature après avoir subtilisé le dossier physique de l’affaire Katumbi-Stoupis. Cela ne s’était jamais vu auparavant en RD Congo. Même la page de référence dans le registre de signalement du tripaix avait été arrachée par le greffier.
J.N.