Le groupe pétrolier français PERENCO qui extrait de l’or noir sur la petite côte atlantique de la RDC (37 Km), dans la région de Muanda, envisage de se lancer dans l’exploitation du gaz. Il compte sur des réserves de 20 milliards de m3 en offshore et 10 milliards en on shore.
Depuis des lustres, le gaz a plutôt été brûlé par torchère lors des opérations du brut à Muanda alors que des experts, notamment Elias Punpong, responsable du secteur pétrole et gaz en Afrique au sein du cabinet Ernst & Young, soutient que « l’exploitation du gaz naturel représente une opportunité phénoménale pour l’Afrique. Elle peut devenir un moteur essentiel pour la croissance économique et, plus largement, pour le développement social, ainsi qu’un atout majeur pour la croissance de l’emploi local et le développement de l’infrastructure». Invité à Kinshasa en septembre 2014 dans le cadre du forum économique I-PAD, Miguel Azevedo, directeur-général à la Citibank pour l’Afrique subsaharienne, avait également proposé aux autorités de la RD Congo de se pencher sur les grandes perspectives du développement de l’industrie du gaz et du pétrole plutôt que de toujours considérer l’industrie minière comme moteur du développement du pays. Fin 2014, suite à de nouvelles inquiétudes d’une remontée du gaz méthane du lac Kivu à la surface, avec risque d’explosion, le ministère rd congolais des Hydrocarbures lançait un avis à manifestation d’intérêts pour recruter une société en vue de l’exploitation du gaz méthane du lac et d’en produire l’électricité. Mais jusqu’à ce jour, aucune entreprise n’a officiellement été recrutée. L’Autorité de régulation des marchés publics, ARMP, va devoir trancher le différend qui oppose la société Kivu Lake Energy corporation, KLEC, au ministère des Hydrocarbures. KLEC a d’autorité été écarté par le cabinet Ngoy Mukena du marché de l’exploitation du gaz du lac Kivu.
Par conséquent, l’appel d’offre lancé par le ministère des Hydrocarbures a été suspendu. Derechef. L’on se rappelle, il y a encore quelques mois, la mise à l’écart de la firme Variable Oil and Gas avait entraîné le gel de l’appel d’offre pendant plusieurs semaines. Voilà deux ans que l’on tourne en rond alors que le Rwanda est en pleine exploitation du gaz du lac Kivu.
Toutefois de l’avis des experts, la RDC gagnera gros dans l’exploitation du gaz du lac Kivu, 66 milliards de Nm3 dont il est vrai 45% reviennent au Rwanda voisin. Â Muanda, PERENCO utilise déjà le gaz pour alimenter les générateurs de la centrale de Kinkazi. Pour le grand bonheur des communautés locales. Quelque 70 villages se retrouvent électrifiés !
Mais il reste que le pétrole rapporte, en moyenne, 400 millions de dollars l’an au Trésor public, malgré une production restée figée depuis 1970 de 25.000 barils/jour. Les perspectives sont plutôt bonnes. La société Oil of DRCongo de l’Israélien Dan Getler a découvert une réserve potentielle de 3 milliards de barils dans les blocs I et II du lac Albert. Ce qui augure une production de 50 000 barils par jour et augmenterait le PIB de la RDC de 25%, selon le ministère des Hydrocarbures. L’or noir, c’est aussi dans le parc des Virunga. Mais ici le pari est loin d’être gagné. Total et Soco doivent attendre. “A ce jour, il n’y a eu aucune demande formelle” de la part des autorités congolaises de déclassifier une partie du parc, déclare le représentant de l’Unesco en RDC, Abdourahamane Diallo.
POLD LEVI