Pour les inciter à passer aux choses sérieuses et à une vitesse au moins égale à leurs exigences de démocratisation de la RD Congo, la Commission Electorale Nationale Indépendance (CENI) a convoqué la seconde réunion du PACEC (Comité de Partenariat du Projet d’Appui au Processus Electoral) en l’espace d’un mois (la dernière ayant eu lieu le 28 janvier 2016). L’événement s’est tenu dans quelque discrétion vendredi 26 février 2016 au siège de l’administration électorale à Kinshasa. Des Ambassadeurs, parmi lesquels celui des toutes puissantes Etats-Unis d’Amérique, du Royaume-Uni, du Canada et de la Belgique ; des Membres du Gouvernement : Salomon Banamuhere Baliene de la Décentralisation et Affaires Coutumières, Henri Yav Mulang, l’argentier de Matata Ponyo, Mboso N’Kodia Puanga, Vice-ministre de la justice et Antoine Boyamba, Vice-ministre des Congolais de l’Etranger, se sont entretenus avec le Président de la CENI, Corneille Nangaa, qu’entourait la Directrice Pays du PNUD, Priya Gajraj. Ces deux dernières personnalités sont co-présidents du fameux Comité de Partenariat.
Abordant l’état des lieux du processus électoral, les trois entités membres du Comité de Partenariat (CENI, Gouvernement, Partenaires étrangers) ont évalué le niveau des préparatifs de l’opération de révision du fichier électoral en République Démocratique du Congo.
Il se dégage de cette évaluation que la partie gouvernementale a déjà amorcé les premiers décaissements des fonds destinés à la prise en charge des activités électorales. A cette occasion, la délégation gouvernementale a réaffirmé, par la bouche du Ministre d’Etat à la décentralisation, Salomon BANAMUHERE, la disponibilité renouvelée du Gouvernement de remplir sa part du contrat.
Dans sa communication, le Président de la CENI, a expilqué la nécessité pour les partenaires au processus électoral de mettre toutes les batteries en marche pour s’impliquer dans la réussite du processus électoral en cours en mobilisant les moyens logistiques, financiers et humains nécessaires à travers le projet d’Appui au Cycle électoral de la RDC (PACEC/PNUD).
L’appel de la CENI aux Partenaires pour le financement du PACEC
Le président de la CENI a voulu recueillir les différents avis sur la contribution réelle de chaque entité et partie prenante au processus électoral. La question de l’appui logistique était également au rendez-vous de cette grande rencontre des bailleurs des fonds du processus électoral congolais. A cette occasion, le Président de la CENI a insisté sur l’importance de l’appui logistique de la MONUSCO, sans lequel il sera difficile d’organiser tout le déploiement du matériel électoral dans le délai.
En ce qui concerne le financement du processus électoral, Corneille Nangaa a indiqué qu’au regard du consensus obtenu sur l’urgence de la mise à jour du fichier électoral congolais, il est indispensable que le Gouvernement et la Communauté internationale se prononcent utilement sur leurs apports respectifs. En deux mots comme en mille, la communauté internationale largement représentée à la réunion du PACEC du week-end dernier est demeurée muette sur sa contribution. Pas une promesse de versement du moindre petit sou n’a été enregistrée.
Le Gouvernement Congolais de plus en plus concret
Les élections étant une question de souveraineté nationale, le Gouvernement, par la bouche du Ministre d’Etat de la décentralisation, a rappelé son engagement à remplir ses obligations de financer la révision du fichier électoral. Et d’ajouter que dès la session prochaine de mars, les textes de lois qui demandent révisitation et adoption par le Parlement afin de permettre à la CENI d’évoluer dans ses activités pré-électorales et électorales seront bel et bien prêts.
Le Vice- Ministre des Congolais de l’étranger a pour sa part confirmé l’engagement du Gouvernement : « la réunion de ce jour ne concernait pas les congolais de l’étranger, l’objectif était le cadre général en ce qui concerne le processus et aussi avec les partenaires. Nous avons constaté que certains d’entre eux parlent en termes de conditionnalités. Ils parlent des problèmes de droits de l’homme et de justice, ce qui n’étaient pas à l’objectif. L’objectif, c’était de voir comment mener à bien ce processus, je pense que le Président Nangaa vous a bien expliqué cela. Concernant les congolais vivant à l’étranger, la loi leur reconnait maintenant le droit de vote dans leurs pays de résidence. Ça, c’est un problème spécifique et nous sommes en train d’y travailler avec la CENI et on est en train d’y arriver. Le Gouvernement, je pense que nous allons finir par chercher tous les moyens possibles. Mais on a l’habitude concernant tous les secteurs, pas seulement des élections. Et quand l’argent sort ça va dans les études, il y a des termes savants qu’on nous sort, mais le Congo en a vu d’autres. En 2011, nous sommes quand même parvenus à organiser les élections avec nos propres moyens. Et on a quelqu’un problème vu la conjoncture économique mondial mais le Congo est assez fort pour y arriver. Mais nous comptons énormément sur nos partenaires mais s’il ne viennent pas, ça ne sera pas la fin du monde. Le Gouvernement travaille dans ce sens là ».
La Communauté internationale : seulement un appui en expertise électorale
La Directrice pays du PNUD en République Démocratique du Congo, Priya Gajraj a indiqué que la Communauté internationale est toujours prête à accompagner le processus électoral. Les partenaires internationaux invitent la CENI à procéder à la révision du fichier électoral afin de donner la chance à la RDC d’organiser des élections programmées par la loi et la Constitution tout en donnant une feuille de route des préparatifs en vue de permettre aux partenaires de présenter les éléments nécessaires pour éclairer leurs gouvernements respectifs.
Le Directrice pays du PNUD, Madame PRIYA GAJRAJ a indiqué : «Cette réunion de partenariat du PACEC permet cet échange entre la CENI, le Gouvernement et les partenaires pour faire le point sur la situation du processus électoral. Voir où on en est en terme des différentes échéances et voir comment on peut soutenir. Il y a déjà une certaine expertise technique avec le soutien des partenaires auprès de la CENI. Maintenant c’est de voir dans la suite du processus un plaidoyer était fait pour continuer à soutenir les activités en soutien au processus électoral ».
J.N.